Amy, ma fille
tard pour suivre l’audience de mise en liberté sous caution. Avant l’audience nous avons discuté avec l’avocat de Blake : selon lui, l’accusation pour coups et blessures serait sans doute abandonnée dans la mesure où James King était à présent co-accusé dans l’affaire de subornation. La police avait tout lieu de croire que King s’apprêtait à accepter le pot-de-vin en échange de l’abandon de la plainte.
La mise en liberté sous caution a été refusée et Blake a été envoyé en détention provisoire à la prison de Pentonville au nord de Londres. Notre avocat nous a informés que la police voudrait sans doute interroger Amy ; il nous a conseillé d’aller les voir spontanément.
À la sortie du tribunal, nous avons été assiégés par les paparazzis. Amy avait les larmes aux yeux mais a très bien géré la situation malgré tout ce qu’elle avait enduré. J’étais profondément triste pour elle, je détestais la voir malheureuse, mais j’étais aussi ravi que Blake ne soit plus dans les parages : il y avait au moins une chance pour qu’elle arrête la drogue.
Georgette et Giles n’ont pas cessé de m’appeler ce jour-là. Ils étaient devenus brusquement mes nouveaux amis, mais tout ce qu’ils voulaient c’était discuter de leur « pauvre » garçon et de ce que je pouvais faire pour l’aider. Je crois que ce qu’ils attendaient, c’est que je persuade Amy d’engager un super avocat.
Le lendemain, Raye et moi avons emmené Amy voir l’avocat de Blake, qui nous a présentés à un de ses collègues du nom de Brian Spiro. D’après lui, la police tenait quelque chose contre Amy. Nous voulions éviter une arrestation médiatique et nous avons donc laissé le soin à Brian de contacter la police pour leur dire qu’Amy était prête à leur parler.
L’avocat de Blake affirmait que les accusations contre son client étaient peu fondées, ce qui a naturellement redonné le sourire à Amy. Cependant, la perspective de devoir parler à la police l’inquiétait. Elle a été peu loquace tout le long de l’entretien et avait l’air affreusement fatiguée. Je l’ai emmenée déjeuner et ça a semblé lui faire du bien jusqu’à ce qu’elle se précipite aux toilettes pour vomir.
— Qu’est-ce qui se passe, ma chérie ? lui ai-je demandé.
— C’est à cause du truc que je prends, papa.
Un médecin lui avait prescrit du Subutex, un traitement substitutif de dépendance à l’héroïne. C’est ce qui l’avait fait vomir. J’étais soulagé et lui ai dit à quel point j’étais fier qu’elle prenne les choses en main.
Après le déjeuner, je l’ai emmenée chez moi et nous avons passé l’après-midi en compagnie de Jane. Le lendemain Amy a voulu rendre visite à Blake à la prison de Pentonville mais une autorisation était nécessaire. En téléphonant à la prison, Amy a appris que Georgette avait réservé tous les créneaux de visites de la semaine, ce qui l’a mise très en colère. Finalement, Georgette lui a laissé le mercredi.
Le jour prévu, j’ai emmené Amy. Pendant que je patientais, j’en ai profité pour réserver une tranche horaire le mercredi suivant. J’ai vu que Geoff avait également prévu de venir et je me suis dit qu’il n’était pas impossible qu’il fasse passer de la drogue en fraude pour Blake. Je n’en ai pas parlé à Amy mais ai noté dans mon journal ce soir-là : « C’est horrible de la voir si triste. Mais c’est peut-être la seule solution pour qu’elle arrête de se droguer. La savoir éloignée de Blake et qu’elle prenne du Subutex me redonne espoir. »
11
Birmingham 2007
Amy avait décidé d’annuler plusieurs concerts, à ma grande déception. Toutefois, s’il y en a bien un qu’elle aurait mieux fait d’annuler, c’est celui qu’elle a donné au NIA de Birmingham, le jeudi 16 novembre 2007.
La veille, elle avait rendu visite à Blake en prison, elle était ressortie de mauvaise humeur, puis avait mal dormi. Cependant, elle ne s’est pas laissée aller et a réaffirmé sa volonté de maintenir la tournée. J’ai longuement réfléchi quand Raye m’a proposé d’accompagner Amy à Birmingham. J’avais un mauvais pressentiment, mais j’ai tout de même accepté sa proposition.
Dans le bus qui nous menait là-bas, Amy n’a pas arrêté de parler de Blake. Hormis cela, elle avait l’air plutôt en forme ; elle n’avait visiblement pas pris de drogue ni bu d’alcool. Les
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