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Amy, ma fille

Amy, ma fille

Titel: Amy, ma fille Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mitch Winehouse
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rideaux et l’ai laissée se reposer.
    Après ça, elle a passé quelques jours à pleurer le sort du « pauvre Blake ». Elle a manqué ses rendez-vous médicaux et a bu avec excès.
    Cinq jours après l’audience de Blake, j’ai reçu une lettre anonyme portant le cachet de Derby.
    « Cher Mitch,
    Pourriez-vous faire quelque chose pour votre fille ravagée par la drogue et la maladie ? Nous sommes tous écœurés par la vie répugnante que mène cette jeune femme. Mes enfants sont obligés de contempler ce triste spectacle à la télévision. Vous devez être un sacré c*n pour l’avoir élevée de cette façon. Rendez-nous service : faites rouvrir Auschwitz et donnez un concert de charité en invitant un maximum de Juifs. Si vous avez besoin d’aide pour enclencher les douches, n’hésitez pas à m’appeler.
    Bien à vous,
    Un citoyen anglais dégoûté. »
    Cette lettre ignoble m’a bouleversé. Je l’ai montré à Brian Spiro, mon avocat, qui a été choqué. Il a donné la lettre à son collègue Angus McBride qui l’a ensuite transmise à la police en vue d’une enquête.
    *
    Cet après-midi-là quand j’ai appelé Amy, elle dormait, mais je suis tombé sur son nouvel assistant, Jevan Levy. Je l’ai averti que j’allais passer dans la journée. Jevan m’a promis qu’il veillerait sur elle jusqu’à son réveil.
    La soirée était chaude et humide avec des averses intermittentes. Je me suis dirigé vers Prowse Place. Jevan m’a appelé : Amy s’était levée puis recouchée. Mauvaise nouvelle : Alex Foden était là. À dix-neuf heures trente passées, je me suis frayé un chemin entre les paparazzis qui campaient devant chez elle (saluant quelques-uns d’entre eux que je connaissais, depuis le temps) et j’ai croisé Foden qui partait. Jevan avait dû l’avertir de mon arrivée. Étant toujours – enfin disons, presque toujours – poli, je l’ai salué et il m’a dit ce qu’il pensait des problèmes d’Amy. Je lui ai répondu qu’il pouvait se mettre ses idées où je pense, à la suite de quoi il est parti sans demander son reste. J’étais hors de moi. Comment un junkie pareil osait-il me donner des conseils sur ma fille ?
    Jevan m’a ramené à la raison. Il n’avait pas quitté Amy des yeux, elle dormait, elle allait bien. Je lui ai demandé de me préparer une tasse de thé pendant que je montais la voir.
    Quand j’ai pénétré dans sa chambre, j’ai eu un choc. Elle ne dormait pas. Elle était assise au bord du lit, le visage blafard, à bout de souffle. J’ai hurlé à Jevan de monter tout en cherchant mon téléphone. Quand le docteur Ettlinger a décroché, il m’a conseillé d’appeler une ambulance en l’attendant. Jevan a composé le numéro des urgences pendant que j’aidais Amy à respirer. Elle était très mal en point et respirait avec beaucoup de difficulté. C’était terrifiant. J’avais redouté ce moment, prié pour qu’il n’arrive jamais, et pourtant, nous y étions. J’ai agi instinctivement. J’ai pris Amy dans mes bras et l’ai allongée par terre, en position latérale de sécurité. C’était étrange, j’avais l’impression d’observer une scène qui se déroulait sans moi. Puis le docteur Ettlinger est arrivé et s’est occupé d’elle.
    Sa respiration est devenue de plus en plus laborieuse. D’habitude, je suis très calme dans les situations d’urgence, mais là, j’ai paniqué. Le docteur Ettlinger a tenté d’intervenir sur sa gorge pour l’aider à respirer, mais j’ai eu peur que ça n’endommage ses cordes vocales.
    — Faites ce que vous voulez ! ai-je fini par lâcher. Faites ce qu’il faut !
    À ce moment-là, les secours sont arrivés, et ils ont grimpé les marches quatre à quatre, à la manière d’un commando armé. Ils m’ont poussé et se sont occupés d’Amy. Avec l’aide du docteur Ettlinger, ils ont stabilisé sa respiration. Ils m’ont demandé si elle avait pris de la drogue. Je n’en savais rien. Il fallait l’hospitaliser d’urgence.
    L’emmener à l’hôpital signifiait passer devant les paparazzis dont certains avaient élu domicile sur le perron d’Amy. J’ai dit aux ambulanciers que je m’occupais des journalistes pendant qu’ils la transportaient dans l’ambulance. Tout s’est passé plus simplement que prévu. Certains photographes ont semblé sincèrement peinés. L’ambulance a démarré, avec sirènes hurlantes et gyrophare, et je l’ai suivie dans mon taxi.

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