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Antidote à l'avarice

Antidote à l'avarice

Titel: Antidote à l'avarice Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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la fin de la première page, expliqua-t-il, celle qui est pratiquement intacte.
    — Et la seconde ?
    — Je vais vous livrer ce que je peux en tirer.
    — Si ses prêches étaient aussi longs que ce qu’il écrit, fit remarquer Francesc, pas étonnant qu’on l’ait assassiné.
    — Il y a d’abord une tache qui dissimule plusieurs lignes de texte, dit Bernat. Puis cela continue ainsi : « … me paraît étrange. Il est probable que le malheureux messager fut encouragé à mourir par quelque infâme poison. Au moins deux des hommes qui voyageaient avec nous avaient des raisons de souhaiter prendre connaissance de ces documents. Je ne sais s’il s’agit de leurs noms ou de leurs lieux de naissance, mais ils se faisaient appeler… » Un autre passage est obscurci.
    — Lisez ce que vous pouvez, grogna Berenguer.
    — Oui, Votre Excellence. Le premier nom n’est pas lisible, sauf qu’il se termine par « ca ». Le second est « Rodrigue de Lancia ».
    — Lancia, fit Berenguer. Cette famille vient de ma partie du monde.
    — Rodrigue ? s’étonna Isaac. Je ne connais que l’autre.
    — Vous voulez dire Huguet ? Une affaire où son nom apparaît a été portée devant le tribunal pontifical d’Avignon. Ce Rodrigue, si je m’en souviens bien, est un jeune cousin.
    — Si ces documents concernaient Huguet, cela expliquerait son intérêt, fit observer Isaac.
    — Oui, renchérit l’évêque. Je me souviens de lui comme d’un garçon plaisant et intrépide, Isaac, aussi brave qu’un lion mais plutôt dépourvu de bon sens. Complètement inconscient des conséquences de ses actes. Et maintenant son audace lui a causé plus d’ennuis qu’il ne l’aurait voulu. En revanche, Sa Majesté apprécie sa participation aux représailles contre les Génois.
    — Mais ce ne sont pas les Génois qui…
    — Non. À mon avis, il s’agit là d’une de ses erreurs de jugement. Ils n’auraient pas dû s’attaquer à Ancône, avec qui nous n’étions pas en conflit à l’époque.
    Il se tourna vers les deux prêtres.
    — Pardonnez-nous. Nous vous avons interrompu, père Bernat.
    — Cela n’est rien, Votre Excellence. Il y a maintenant une ligne souillée. « … Sa Majesté doit recevoir ce document, car il renferme une décision susceptible d’affecter ses préparatifs de guerre. Et vous-même avez trop longtemps attendu les résultats de l’autre. » Il termine ici par : « Je vous supplie de pardonner ma transgression et d’accorder vos prières à mon âme. Norbert de C. »
    — Il s’agira d’un jugement de Sa Sainteté suite à la plainte déposée par Ancône, dit Berenguer. Cette lettre doit être portée à Sa Majesté. Il faut qu’elle sache qu’un jugement a été rendu avant peut-être d’avoir été perdu.
    — Ou volé, fit remarquer Isaac. Mais à quelle décision fait-il référence que Votre Excellence attendrait depuis longtemps ?
    — Je ne puis l’imaginer. À moins que…
    — Votre Excellence, dit Francesc, peut-être croit-il que cela a un rapport avec l’archevêque et sa… Non, cette petite controverse est trop récente et n’a sûrement pu être rapportée à Sa Sainteté le pape.
    — Je ne souhaite pas contredire le bon père, intervint Isaac, mais songeons aux rumeurs qui circulent en ville. À propos de la plainte envoyée en Avignon par l’archevêque. Je considère qu’elles sont fausses…
    — Certaines ne le seraient pas ? Vous faites bien de nous le rappeler, maître Isaac, répliqua Berenguer. Même si ce « trop longtemps » me semble un peu exagéré. Bien. Nous devons à présent prendre une décision. Sa Majesté le roi doit être mis au courant.
    — En toute probabilité, il l’est déjà, dit Bernat.
    — C’est tout à fait vrai, mais il faut tout de même le prévenir, n’est-ce pas ?
    — Il le faut, Votre Excellence. Par messager ou irons-nous personnellement ?
    — Personnellement, fit Isaac.
    — Personnellement, je suis d’accord, reprit Francesc. Si Votre Excellence le veut.
    — Oui, je le veux. Quand avons-nous croisé la route de Barcelone ?
    — Capitaine, appela Bernat, sommes-nous loin de la route de Barcelone ?
    — Elle se trouve à une bonne lieue derrière nous, dit le capitaine en rejoignant le groupe. Si vous deviez envoyer une lettre à Barcelone, le messager serait plus rapide que n’importe lequel d’entre nous.
    Ils se consultèrent.
    — Ce sont peut-être les délires

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