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Antidote à l'avarice

Antidote à l'avarice

Titel: Antidote à l'avarice Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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encombre.
    — Ce fut un voyage fructueux, maintenant que je suis arrivé et que je peux vous voir, mon oncle, fit-il avec un petit sourire.
    — Et tout va bien ?
    — Tout va bien.
    — Mon neveu Fortunat, dit-il à Pere Vitalis et à Ramon de Orta. Un beau jeune homme, n’est-ce pas ? J’avais espéré qu’il suivrait son oncle au sein de l’Église, où j’aurais peut-être pu l’aider à connaître quelque avancement, mais il souhaite faire son chemin dans le monde, sans l’aide de son oncle.
    — Il est clair qu’il y est parvenu, dit Orta avec courtoisie.
    — Merci, mon père, mais j’ai encore beaucoup à voir et à apprendre.
    — Nous disposons d’une heure avant de dîner, dit Galceran. Peut-être aimeriez-vous parcourir les jardins de l’abbaye. C’est un endroit fort plaisant pour bavarder.
    — J’en serais enchanté, mon oncle, mais je crains ne pas pouvoir dîner. J’ai une obligation pressante à remplir au nom d’un bienfaiteur. Je ne serai pas de retour avant demain ou le jour d’après.
    — Dans ce cas, profitons au mieux de ces instants. Orta, Vitalis, dit-il en inclinant la tête. À cet après-midi.
    — Il y a un petit problème, mon oncle, dit Fortunat, mais je suis persuadé que nous pourrons le régler.
    Ils s’éloignèrent et les chanoines n’entendirent pas la réponse.
    — Ah, le rôle des oncles ! fit Orta en secouant la tête.
    — Vider leur bourse dans celle de leurs neveux ? J’ai peur que ce soit ici le cas. Ce jeune homme est bien trop propre pour quelqu’un qui vient d’entrer en ville à cheval, répondit Pere Vitalis. Il doit espérer un bon gros cadeau.
     
    Vers la fin de la deuxième heure, le soleil avait réchauffé l’air printanier. Peu à peu, les chuchotements avaient cessé et une douce somnolence s’était abattue sur les voyageurs. Même les collines et les champs bien entretenus alentour semblaient paresser.
    — Pourquoi allons-nous aussi lentement ? demanda Raquel au garde le plus proche.
    Il avait l’air plus jeune qu’elle, et elle se sentait libre de le traiter comme son frère ou comme Yusuf.
    Il lui adressa un sourire charmeur.
    — Il y en a ici – les cuisiniers du palais, entre autres – qui ne sont pas de bons marcheurs. Autant essayer de presser un bœuf.
    — Nous ne pourrions aller moins vite même si nous le voulions, reprit-elle. Je ne pensais pas que voyager serait si ennuyeux.
    — C’est la première fois que j’accompagne Son Excellence en voyage. Je suis heureux d’avoir une aussi agréable compagnie, maîtresse Raquel. Je m’appelle Enrique et, si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis à votre disposition.
    — Je ne vois pas de quoi ma fille pourrait avoir besoin, répliqua Judith de son ton le plus intimidant.
    Raquel rougit.
    — Mais, maman, il ne voulait rien dire par là.
    — Je suis certain qu’une jeune dame aussi charmante n’aura pas besoin de moi, dit joyeusement le garde. Mais si nous rencontrons des problèmes, mon bras armé sera là pour vous protéger toutes deux.
    — Nous n’avons besoin d’aucune protection, répéta la mère.
    — Maman, vous savez bien que ce n’est pas ce qu’il voulait dire. Vous ne pensez pas que ce voyage serait plus intéressant si nous marchions ?
    — Marcher ? s’écria Judith. Certainement pas. Avec tous ces serviteurs venus d’on ne sait où…
    Ayant réussi à changer de sujet de conversation, Raquel contempla le paysage qui évoluait si peu sous ses yeux et s’abandonna à ses propres réflexions.
    Ils rattrapèrent et accompagnèrent un temps des chars à bœufs qui se traînaient sur la route, des marchands aux chariots regorgeant de ballots et de tonneaux et quelques autres groupes à pied. Une bande de musiciens ambulants leur proposa de rester avec eux et de les distraire pour une somme modique. Ils donnèrent un échantillon de leurs talents ; l’évêque leur lança quelques pièces et déclina leur offre. Des journaliers de fort bonne humeur, portant balluchons et outres de vin, quittaient, semble-t-il, une excellente place pour trois semaines de travail bien rémunéré.
    — Uniquement au tarif prévu par la loi, Votre Excellence, s’empressa de préciser leur meneur. C’est pour tout ce qui concerne le logement et la cuisine de la femme du fermier – des comme ça, on n’en fait plus – qu’on a plus de chance que nos semblables.
    L’évêque sourit. Depuis que la peste noire, survenue

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