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Apocalypse

Apocalypse

Titel: Apocalypse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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je lui avais dit de ranger les bouteilles qui traînaient.
    Ils descendirent les escaliers pour se retrouver dans le vestibule. Une sorte de grognement plaintif se fit entendre.
    — Ça vient bien de la cave, dit Perenna. Suivez-moi.
    Ils passèrent dans une pièce qui servait de débarras, encombrée de caisses, de bidons et d’outils enrobés de toiles d’araignée poussiéreuses. Une odeur de vinasse flottait dans l’air. Le marquis ouvrit une porte qui donnait sur un escalier dont l’ampoule était allumée. Le petit cri qui se transformait imperceptiblement en gémissement se faisait plus présent. Ils descendirent les marches luisantes d’humidité.
    — Faites attention, le plafond s’abaisse pendant la descente, dit le marquis.
    Ils arrivèrent en bas de l’escalier, dans une grande salle voûtée soutenue par deux colonnes de pierre rongée par une moisissure grise. Le sol en terre battue amortissait le bruit de leurs pas. Une ampoule pendouillait devant le premier pilier. Les gémissements provenaient du fond de la cave. Une forme ondulait sous une vieille couverture à carreaux. Marcas avança prudemment tout en regardant autour de lui mais la salle était truffée de recoins sombres. Il s’agenouilla et retira lentement la couverture. Des cheveux gris surgirent.
    Le visage tuméfié de la cuisinière apparut alors. Un œil pendait de son orbite, retenu par un filet nerveux blanchâtre. L’autre œil regardait fixement Marcas. Il eut un premier mouvement de recul mais posa quand même son doigt sur le cou, à l’endroit de la carotide.
    — Gisèle, mon Dieu ! s’écria le marquis tandis que Cécile détournait son regard de la morte.
    Le marquis s’était assis sur le bord du tas de gravats sur lequel était couchée la cuisinière et lui caressa la chevelure. Des larmes perlèrent sur son visage. Il releva les yeux vers Antoine et Cécile : l’âge creusait ses rides, il faisait dix ans de plus.
    — Pourquoi ? Elle n’avait jamais fait de mal à personne…
    Cécile intervint :
    — Je ne comprends pas. Si ce n’est pas elle qui gémissait, c’est…
    — Vite, il faut sortir d’ici. Tout de suite ! aboya Marcas d’une voix sourde.
    Il retrouvait ses réflexes de flic. Le tueur devait se trouver dans la cave. Les plaintes n’avaient été qu’un piège pour les faire descendre dans cette souricière. Antoine regretta de ne pas avoir son arme de service. Il essaya de garder son calme et s’adressa au marquis. Surtout, ne pas céder à la panique.
    — Avez-vous une arme dans votre maison ?
    — Oui. Dans la cuisine, une 22 long rifle, mais elle n’a pas servi depuis des années. Dans le bas du buffet peint en vert.
    Tout à coup, la lumière s’éteignit. Ils se retrouvèrent plongés dans l’obscurité totale.
    — Antoine !
    — Je suis là, Cécile. De Perenna ?
    — Je n’ai pas bougé. Bon Dieu de salauds, montrez-vous ! cria-t-il.
    Soudain, le même gémissement plaintif résonna. La voix était aiguë, presque chantante. Antoine essayait de garder son sang-froid mais les ténèbres l’oppressaient. Il tendit sa main devant lui.
    — Faites comme moi, écartez vos mains autour de vous, et parlez, on va essayer de se rejoindre pour avancer. Ils veulent nous effrayer.
    Des chuchotements se propageaient autour d’eux, comme s’ils étaient environnés par des créatures nyctalopes qui se jouaient de l’obscurité. Cécile cria :
    — Antoine ! Je suis ici. Il y en a plusieurs. Ils me frôlent.
    Soudain, des applaudissements retentirent depuis le bas des marches de l’escalier. Des battements lents puis plus rapides. Antoine se figea. Une voix masculine retentit :
    — Vous êtes désormais dans le royaume des ombres. Le savez-vous ?
    Marcas voulut avancer vers la voix mais à peine fit-il un pas qu’un coup le frappa en plein visage. Il s’écroula à terre.
    — Antoine, que se passe-t-il ?
    — Bande de connards, vous croyez nous faire peur avec vos petits tours. Fils de pute, je te…
    Le marquis ne finit pas sa phrase, un coup de poing expédié dans son ventre le fit se courber en deux. Le souffle coupé, il s’affala. La voix reprit :
    — Vous êtes en Arcadie, vous aussi. Comme Marie Madeleine dans sa grotte, dans sa solitude totale. Elle n’avait même pas une voix pour la guider. Moi, je suis là et je vais être votre guide.
    Antoine se reprit et sentit une main lui prendre le poignet. Il agrippa Cécile par l’épaule et

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