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Apocalypse

Apocalypse

Titel: Apocalypse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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Saunière…
    — … que vous avez fait tout cela pour la plus grande gloire de Dieu ? Oh, je n’en doute pas, monseigneur ! Mais vous avez sacrifié une âme, la mienne.
    Son interlocuteur haussa le ton.
    — Je crains que vous ne l’ayez sacrifiée vous-même, monsieur l’abbé. Ne dit-on pas que vous fréquentez ces impies, ces sans-Dieu, ces francs-maçons…
    — Vous voulez sans doute parler des frères de notre ami commun, le marquis de Chefdebien ? Celui-là même qui a financé la restauration et la décoration de l’église que vous venez de bénir.
    L’évêque recula sur son siège : la forte carrure du curé l’impressionnait toujours autant.
    — Sincèrement, j’ai du mal à me souvenir du jeune curé impétueux qui partait en guerre contre la république et ses diableries.
    Saunière eut un faible sourire.
    — Monseigneur, savez-vous ce que j’ai trouvé ?
    M gr Billard ferma les yeux.
    — Je vois que vous le savez. Si je n’avais pas eu la maçonnerie pour me soutenir, j’aurais sombré dans le néant. Comment parvenez-vous à vivre avec un tel secret ?
    — Dieu me donne la force !
    — Dieu ne me rendra pas mon âme !
    Le visage de l’évêque s’empourpra.
    — En tout cas, vous l’avez vendue au prix fort.
    Bérenger serra les poings de rage contenue.
    — J’ai payé ma part du contrat, je veux maintenant profiter de la vie. D’ailleurs, j’ai de grands projets pour ma paroisse.
    L’évêque soupira.
    — Je ne serai pas toujours là pour vous protéger, Saunière. Je vous en conjure, demeurez humble et… discret. Nous avons tous des ambitions perdues.
    Bérenger se leva.
    — Monseigneur, je tâcherai de suivre votre conseil, mais laissez-moi profiter de ces moments d’oubli. Quand parfois je songe à ce que j’ai retrouvé… même l’enfer me paraît être un paradis.

62
     
    Suisse
    Canton de Valais, district de Sion
    De nos jours
     
    La petite Fiat rouge ralentit à l’embranchement puis tourna sur la gauche. Les sommets encore blancs des Alpes scintillaient sous le soleil de fin d’après-midi. Des traînées vaporeuses de nuages s’étiraient paresseusement au-dessus de la chaîne de montagnes. Un groupe de scouts assis au bord de la route les salua en les voyant passer. Antoine klaxonna et accéléra sur la route qui montait vers le col. Assise à côté de lui, Cécile montra du doigt l’écran du GPS :
    — On ne doit plus être très loin. C’est sur la droite.
    Antoine rétrograda. Son impatience n’avait fait que croître depuis qu’ils étaient partis de Rennes-le-Château. Ils avaient pris un avion à Toulouse pour Lyon, puis loué une voiture et traversé la frontière en début d’après-midi. Une pancarte surgit à un tournant : BÉTHANIA.
    La Fiat ralentit à nouveau en entrant dans le bourg. Ils repérèrent un cantonnier qui élaguait un bosquet et s’arrêtèrent. Cécile ouvrit sa fenêtre.
    — Bonjour, monsieur, nous cherchons le chemin des Acacias.
    L’homme souleva sa casquette et sourit.
    — Bonjour, dit-il d’une voix traînante, vous tournez à l’église Marie-Madeleine sur la gauche et c’est à un kilomètre.
    — Merci. Bonne journée.
    Il salua d’un coup de casquette et reprit son travail.
    — Ici aussi, Marie Madeleine… fit remarquer Cécile. Une coïncidence sans doute.
    La voiture roulait à trente à l’heure dans l’unique rue du village. Il n’y avait personne dans les rues. La pierre des maisons était de jais, comme si elle absorbait la lumière. La rue obliqua sur la gauche. Cécile poussa une exclamation :
    — Regarde ! L’église…
    Antoine baissa la tête pour mieux voir. Il faillit piler net.
    C’était la réplique exacte de l’église de Rennes-le-Château. Il gara la voiture sur le côté et ils descendirent. Tout était rigoureusement identique. Le fronton, l’inscription Terribilis est locus iste , les sculptures dans la pierre. Il fit jouer la poignée, mais la porte était fermée.
    — Tu crois qu’il y a aussi un diable à l’entrée ? demanda Cécile.
    — Un tuileur ? Sûrement. Nous approchons du but. Viens, nous n’allons pas tarder à avoir des réponses.
    Ils remontèrent dans la voiture.
    — Trois églises semblables, une seule énigme. Le marquis aurait adoré ça, dit Marcas en démarrant.
    — Tu crois vraiment qu’on nous recevra ? La phrase de reconnaissance date de 1943. Plus de soixante-six ans se sont écoulés depuis.
    — On

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