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Apocalypse

Apocalypse

Titel: Apocalypse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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j’ai des hommes dévoués pour exécuter le travail. Et puis j’aurais préféré un autre endroit pour se rencontrer, c’est mauvais pour ma couverture.
    La jeune femme afficha un air doux et lui prit l’avant-bras.
    — Joindre l’utile à l’agréable, quoi de plus harmonieux dans la vie ? On nous a dit que c’était la meilleure boîte du pays. Se détendre et écouter un peu de musique pendant une mission est un privilège. Maintenant, vous pouvez toujours contacter qui de droit pour vous plaindre.
    — Monsieur peut aussi aller au mur des Lamentations, ça fera couleur locale, ajouta son compagnon.
    Galbraith les toisa de haut.
    — Je suis dans l’organisation depuis vingt ans. Miller est devenu cinglé de choisir des gamins comme vous.
    Kyria crispa sa main sur la veste du type. Son visage avait perdu toute expression de douceur.
    — Le problème avec les vieux cons, c’est qu’ils ne pigent pas tout de suite. Écoute, papy, soit tu obéis, soit tu reçois un billet aller simple pour les States, demain à la première heure. On n’a pas de temps à perdre. Tu as reçu des ordres : tu les exécutes.
    Le gérant hésita un instant. Le message de l’organisation, expédié deux jours plus tôt, était clair. Il devait se conformer en tout point aux exigences des deux envoyés. En tout point. Il poussa un soupir.
    — OK. Je fais quoi, alors ?
    — Tu nous amènes jusqu’au flic français. À partir de là, on prend la relève.

28
     
    Au-dessus de l’Atlantique
    21 juin 2009
     
    — Monsieur… Monsieur ?
    John Miller émergea de la courte sieste qu’il s’était autorisée. Pas plus de quinze minutes. Juste le temps de recharger les batteries.
    L’hôtesse de l’air le regardait avec des yeux pétillant d’admiration. Miller lui renvoya un sourire. Il avait pour principe de toujours apparaître abordable aux yeux des inférieurs. En politique comme en affaire, il n’y avait qu’un secret : inspirer confiance, et il ne fallait jamais baisser la garde. Il regarda avec un peu plus d’attention l’hôtesse.
    — Vous vous appelez comment ?
    — Jody, monsieur.
    Une voix un peu rauque pour son âge. Elle devait fumer pendant les escales.
    — Il y a longtemps que vous travaillez pour le gouvernement, Jody ?
    L’hôtesse rougit de plaisir malgré la couche de maquillage trop épaisse entre les pommettes et les lèvres. Recrutée il y a peu, sinon elle aurait appris à se maquiller avec plus de discrétion.
    — Ne dites rien, vous venez de nous rejoindre, n’est-ce pas ?
    — C’est-à-dire, monsieur, que je travaillais pour Delta Airlines et…
    Elle nasillait légèrement. Une habitude qu’elle n’avait pas eu le temps de perdre dans une métropole du Nord.
    — Vous venez du Sud. Missouri, je me trompe ?
    — L’État d’à côté, monsieur, mais comment vous faites pour deviner ?
    John Miller sourit, modeste. Elle avait combien ? Vingt-trois, vingt-quatre ans ? Elle avait commencé simple hôtesse chez Delta et se retrouvait sur un vol gouvernemental. Deux solutions. Ou elle suçait le sénateur de son bled ou bien son papa était un de ces gros propriétaires terriens sachant faire le chèque qui convient lors des élections. Mieux valait parier sur la dernière hypothèse. Même fausse, la fille en serait flattée.
    — Mais je sais déjà tout de vous, Jody. Je vois la vaste maison d’enfance, les terres à perte de vue, les après-midi de bridge de votre mère, les soirs de réception sous la véranda… Il suffit de vous voir, racée, subtile, une vraie femme du Sud.
    Un léger trou d’air sauva le visage de Jody de l’embrasement. Un mot de plus et elle se mettait à sauter de joie. Jamais elle n’avait rencontré un homme pareil. Vraiment, le président savait s’entourer de conseillers de qualité. De vrais gentlemen.
    Pour John, en revanche, la comédie était terminée. Cinq minutes d’attention pour une simple hôtesse, c’était largement suffisant.
    — Mais vous aviez sans doute quelque chose à me dire ?
    Jody se mit presque au garde-à-vous.
    — Bien sûr, monsieur. Le commandant de bord vous informe que nous atterrirons à Jérusalem dans moins de trois heures.
    D’amical le sourire de John se fit paternel.
    — Merci, Jody. Il faut que je travaille désormais. En sortant, prévenez Harold Tess de venir me rejoindre. Disons dans…
    D’un geste lent, Miller sortit une montre de la poche à gousset de son veston. Il

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