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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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pendant plus qu’un mois ?
    — Bien non, dans une dizaine de jours, tu vas pouvoir te servir de ton bras gauche, répondit-elle pour le rassurer.
    — Et pour la besogne à faire ?
    — Inquiète-toi pas pour ça, je suis capable de me débrouiller avec l’aide des enfants.
    — En tout cas, comptez pas sur moi, crut bon d’intervenir Paddy en allumant son cigare. Moi, j’ai passé l’âge de travailler dur.
    — On n’a jamais compté sur vous, mon oncle, rétorqua Camille sur un ton acerbe.
    Ce soir-là, malgré la chaleur humide, toute la famille préféra passer la soirée à l’intérieur plutôt que d’avoir à supporter la nuée de maringouins sur la galerie. Quand vint l’heure du coucher, Camille fit en sorte que son mari puisse dormir le plus confortablement possible, assis dans le lit pour éviter que son bras et son épaule le fassent souffrir.
    Le lendemain matin, Camille se réveilla au son de la pluie qui venait tambouriner sur la fenêtre de la chambre. Liam, habitué à se lever aussi tôt qu’elle, avait déjà les yeux ouverts lorsqu’elle quitta le lit.
    — As-tu été capable de dormir ? lui demanda-t-elle.
    — Ouais, grogna-t-il.
    — Je vais allumer le poêle et faire du thé, lui dit-elle. Reste couché. Je vais t’en apporter quand il sera prêt.
    Sur ces mots, elle laissa la porte ouverte derrière elle et alla réveiller les enfants après avoir allumé le poêle. Duncan alla chercher les vaches pendant que Patrick préparait ce qu’il fallait pour la traite. Ann et Rose eurent comme tâche de remettre de l’ordre dans la maison et de préparer le déjeuner. Puis, avant de quitter la maison pour aller soigner les animaux, la jeune femme alla faire boire un peu de thé à son mari.
    — Ça te sert à rien de t’asseoir sur une chaise berçante, lui conseilla-t-elle. Reste donc couché et profites-en un peu. De toute façon, j’ai bien l’impression qu’on va avoir de la pluie pour la journée.
    Camille rentra à la maison une heure plus tard avec ses deux fils adoptifs. Ann avait fait cuire une omelette accompagnée de grillades de lard. Paddy était déjà attablé, attendant d’être servi. Liam pénétra dans la cuisine, l’air renfrogné, et vint prendre place au bout de la table, les deux bras toujours bandés.
    — Mon oncle, je vais changer de place avec vous, annonça Camille en faisant signe à son aînée de commencer à servir le repas. Je vais aider Liam à manger.
    Elle nourrit son mari et, après le repas, elle procéda à sa toilette sans tenir compte de sa mauvaise humeur. Comme il fallait s’y attendre, le cultivateur acceptait mal d’être devenu aussi dépendant d’autrui. De toute évidence, il trouvait ça humiliant. Après avoir laissé son mari s’installer dans une chaise berçante, sur la galerie, aux côtés de son oncle qui attendait le facteur pour avoir son journal, elle décida que le temps était venu de descendre dans le caveau pour dégermer les pommes de terre avant de les perdre.
    — P’pa est ben, lui, il a rien à faire, déclara Duncan à son frère Patrick.
    — Ton père fait rien parce qu’il est blessé, intervint Camille.
    — Ben, moi, ça me tente pas pantoute de passer ma journée dans le caveau, répliqua le garçon de dix ans en prenant un air buté.
    — Tu vas venir faire ta part comme les autres, trancha Camille en haussant la voix.
    — Ça me tente pas, répliqua Duncan.
    Duncan avait toujours été le plus récalcitrant et le moins discipliné des quatre enfants de Liam Connolly. Le cadet des fils avait un don certain pour s’attirer les taloches de son père et, plus d’une fois, il avait reçu des raclées disproportionnées avec la faute commise.
    — Qu’est-ce qu’il vient de dire, lui ? demanda Liam en apparaissant, menaçant, debout derrière la porte moustiquaire.
    Son fils sursauta, surpris que son père l’ait entendu. Son visage pâlit et il eut un geste de recul, comme si son père était encore en mesure de le corriger physiquement.
    — Laisse faire, Liam, je vais m’en occuper, intervint Camille.
    Il y eut un instant de flottement avant que le maître des lieux décide de retourner s’asseoir sur la galerie.
    — Toi, mon garçon, fit Camille, sévère, tu vas descendre au caveau avec nous autres. Et pour te montrer à obéir, tu iras te coucher dès que t’auras avalé la dernière bouchée de ton souper. Tu m’entends ?
    — …
    — Comme ça, tu vas avoir

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