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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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et il va falloir retourner chez le docteur en faire faire un autre.
    Durant tout le trajet, elle chercha à éviter le plus possible les ornières et les trous de la route pour ne pas faire souffrir inutilement le blessé qui, de temps à autre, émettait une plainte sourde à ses côtés. Heureusement, il n’y eut ni tonnerre ni éclair pour accompagner la pluie forte qui se mit à tomber sans discontinuer. Camille fit boire à son mari à plus d’une reprise quelques gorgées de bagosse à même le cruchon pour atténuer ses souffrances.
    Quand ils entrèrent enfin dans la cour de la ferme, Camille vit Patrick, Duncan et Ann se précipiter dehors malgré la pluie. Dès qu’elle arrêta la voiture devant l’escalier menant à la galerie, ils se mirent à quatre pour aider le blessé à descendre du boghei.
    — Je m’occupe du cheval, annonça Patrick en saisissant le mors de Prince, sans tenir compte de la pluie diluvienne qui continuait à tomber.
    Camille le remercia et entra dans la maison derrière son mari et les trois autres enfants. Ann lui tendit une serviette pendant que son père se laissait tomber dans l’une des chaises berçantes. La jeune femme essuya le visage de son mari avant d’assécher le sien.
    — Est-ce que vous avez fait le train ? demanda-t-elle aux enfants.
    — Oui, et tout le monde a soupé, déclara l’adolescente. Il y a juste l’oncle de p’pa qui est pas encore arrivé. J’ai mis son souper dans le fourneau.
    — Veux-tu manger tout de suite ou attendre plus tard ? demanda Camille à Liam.
    — Comment veux-tu que je mange arrangé comme ça ? fit-il sur un ton rogue.
    — On va s’organiser, se borna-t-elle à lui répondre.
    — Je pense que j’aimerais mieux aller dormir une heure ou deux avant de manger, finit-il par dire.
    — Bon, viens-t’en dans la chambre. Je vais te changer et t’aider à te coucher, fit-elle.
    Dans la chambre à coucher, elle le déchaussa et l’aida à s’étendre sur le lit. Le temps qu’elle change de vêtements, Liam s’était endormi. Sa consommation d’alcool durant le trajet n’était probablement pas étrangère au sommeil de plomb dans lequel il avait brusquement sombré. Elle sortit de la pièce en laissant la porte entrebâillée de manière à entendre le malade s’il avait besoin de quelque chose.
    Une heure plus tard, la pluie cessa. Peu après, Paddy Connolly rentra à la maison, l’air toujours aussi avantageux.
    — J’espère que t’as pas oublié de me garder mon souper ? osa-t-il dire à sa nièce par alliance en éteignant son mégot de cigare dans le cendrier placé près d’une chaise berçante, dans la cuisine.
    — Non, mon oncle, répondit Camille sur un ton excédé, mais prenez pas l’habitude d’arriver à n’importe quelle heure pour les repas. Ici, c’est pas une auberge et je sers pas à manger n’importe quand.
    — Pourtant, au prix que tu charges de pension, ça devrait être comme ça, eut-il le culot de répondre.
    — Si ça vous convient pas, vous savez ce qui vous reste à faire, rétorqua-t-elle sèchement.
    — Jériboire ! T’es à pic en pas pour rire à soir, laissa tomber le retraité en s’assoyant devant l’assiette qu’elle venait de déposer sur la table.
    Camille n’ajouta rien et alla aider Ann à finir de laver la vaisselle.
    — P’pa a eu un accident, déclara Duncan à Paddy en prenant place en face de lui, à table.
    — Quel genre d’accident ? demanda-t-il sans montrer grand intérêt.
    Le fils cadet de Liam Connolly raconta l’accident survenu à son père à la fin de l’après-midi. Paddy allait interroger Camille à ce sujet quand Liam apparut dans la cuisine, l’air mal réveillé.
    — Comment je fais pour aller aux toilettes arrangé comme ça ? demanda-t-il avec mauvaise humeur.
    — Viens dans la chambre avec moi, je vais t’aider, lui proposa Camille en déposant son linge à vaisselle.
    C’est ainsi qu’il apprit qu’il allait devoir compter sur l’aide de sa femme pour satisfaire le moindre de ses besoins. De retour dans la cuisine, elle lui servit un peu de bœuf avec des pommes de terre. Elle s’assit à ses côtés, trancha sa viande et se mit à lui tendre des cuillérées de nourriture sans manifester d’impatience.
    Au moment où elle finissait de lui faire boire une tasse de thé, son mari ne put s’empêcher de demander :
    — Dis-moi pas, calvaire, que je vais être obligé de dépendre de tout un chacun

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