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Au Coeur Du Troisième Reich

Au Coeur Du Troisième Reich

Titel: Au Coeur Du Troisième Reich Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Lemay , Albert Speer , Michel Brottier
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des usines, se soldèrent en fait par des résultats plutôt négatifs.
    Ces conférences consacrées à l’armement et la production de guerre, qui duraient des heures, constituaient, me semblait-il, pour Hitler un dérivatif à ses responsabilités militaires. Il me disait parfois lui-même qu’elles lui procuraient la même détente que jadis nos discussions sur l’architecture. Il y consacrait de nombreuses heures, même dans des situations difficiles et parfois même au moment où ses maréchaux et ses ministres demandaient à lui parler d’urgence.
     
    A nos conférences techniques faisait généralement suite une présentation d’armes nouvelles, qui avait lieu dans un champ voisin. Quelques instants auparavant nous étions encore assis dans une atmosphère détendue et brusquement tout le monde devait se mettre en rangs, le maréchal Keitel, chef de l’O.K.W.  47 , à l’extrémité droite. A l’arrivée de Hitler, Keitel citait le nom des généraux et des techniciens alignés. Visiblement, Hitler tenait beaucoup à ce cérémonial. Le caractère solennel de l’événement était encore accentué par le fait que, pour parcourir les quelques centaines de mètres qui menaient à ce champ, Hitler utilisait sa voiture officielle, tandis que moi-même je devais m’installer sur le siège arrière.
    Aussitôt que Keitel avait terminé, tout le monde se dispersait. Hitler se faisait montrer des détails, grimpait sur les véhicules au moyen d’un escalier disposé à cet effet et poursuivait la discussion avec les techniciens. Souvent, Hitler et moi nous faisions sur les nouveaux modèles des remarques élogieuses, du genre : « Quel canon élégant ! » ou bien : « Comme ce char a une ligne harmonieuse ! » – nous retombions de façon grotesque dans la terminologie que nous utilisions quand nous contemplions des maquettes d’architecture.
    Un jour, lors d’une inspection, Keitel prit un canon antichar de 75 pour un obusier de campagne léger. Sur le moment, Hitler ne releva pas la bévue, mais sur le chemin du retour il ironisa : « Vous avez entendu Keitel avec le canon antichar ? et dire qu’il est général d’artillerie ! » Une autre fois, Hitler devait inspecter les avions construits pour la Luftwaffe ; une foule de types et de modèles faisant partie du programme de production de la Luftwaffe avaient été alignés sur un terrain d’aviation, non loin du quartier général. Göring s’était réservé le soin de donner à Hitler des explications sur les avions. Il s’était donc fait établir par son état-major une liste circonstanciée où figuraient, pour chaque avion, sa dénomination, ses qualités de vol, et autres caractéristiques techniques, dans un ordre qui correspondait à celui des modèles exposés. Or l’un des avions n’avait pu être amené en temps voulu, et Göring n’en avait pas été informé. Arrivé à l’endroit où devait se trouver l’appareil, Göring, sans se départir de sa belle humeur, se mit à fournir des commentaires qui ne correspondaient pas au bon avion. Hitler s’aperçut immédiatement de la méprise, mais ne laissa rien paraître.
     
    A la fin juin 1942, j’appris, comme tout un chacun, en lisant le journal, qu’on avait lancé à l’est une nouvelle grande offensive. Au quartier général régnait l’ambiance des grands jours. Chaque soir, Schmundt, le premier aide de camp de Hitler, commentait pour les civils du quartier général la progression de nos troupes sur la carte murale. Hitler triomphait. Une fois encore il avait eu raison contre les généraux, qui avaient déconseillé l’offensive, préconisé une stratégie défensive et recommandé de rectifier le front ici et là. Même le général Fromm avait maintenant bon espoir, alors qu’au début de l’opération il avait déclaré devant moi que cette offensive représentait un luxe, étant donné la faiblesse de nos moyens.
    L’aile gauche du front, à l’est de Kiev, s’étira de plus en plus. Nos troupes approchaient de Stalingrad. Il fallut réaliser des prouesses extraordinaires pour faire fonctionner un trafic ferroviaire des plus précaire dans les territoires nouvellement conquis et continuer ainsi à approvisionner les troupes.
    Trois semaines exactement après le début de cette avance victorieuse, Hitler s’établit dans un quartier général avancé, non loin de Winniza, une ville d’Ukraine. Comme l’aviation russe ne se manifestait pas

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