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Au Coeur Du Troisième Reich

Au Coeur Du Troisième Reich

Titel: Au Coeur Du Troisième Reich Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Lemay , Albert Speer , Michel Brottier
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iln’acceptait jamais une solution, s’il avait l’impression qu’elle lui avait été dictée. Je suggérai donc que Dönitz pourrait être l’homme qui permettrait d’éliminer tous les obstacles que rencontraient nos projets concernant les sous-marins. Mon but était effectivement d’obtenir le renvoi de Raeder. Mais étant donné la ténacité dont Hitler faisait preuve ordinairement pour conserver ses plus anciens collaborateurs, je ne nourrissais pas d’espoirs exagérés.
    Le 30 janvier, Dönitz fut nommé grand amiral et en même temps commandant en chef de la Kriegsmarine ; Raeder devenait amiral-inspecteur de la marine, ce qui ne lui garantissait pas davantage que le droit à des funérailles nationales.
    Par sa détermination d’homme compétent, par la rigueur technique de ses arguments, Dönitz sut préserver la marine des sautes d’humeur de Hitler jusqu’à la fin de la guerre. J’avais désormais la possibilité de le voir souvent, pour débattre avec lui les problèmes posés par la fabrication des sous-marins. Il est vrai que cette étroite collaboration débuta par une fausse note. A la mi-avril, après un exposé fait par Dönitz, Hitler décida, sans me consulter, que l’ensemble de l’armement de la marine passait au premier rang des priorités, alors que trois mois plus tôt, le 22 janvier 1943, il avait déclaré, à propos du programme de chars, qui venait d’être considérablement augmenté, que c’était notre tâche la plus urgente. Évidemment les deux programmes ne pouvaient manquer de se concurrencer. Je n’eus pas besoin d’adresser une réclamation à Hitler ; avant qu’une controverse ne s’engage, Dönitz comprit qu’une collaboration avec le puissant appareil de l’armement de l’armée de terre lui apporterait plus d’avantages que toutes les promesses de Hitler. Nous décidâmes, d’un commun accord, que mon organisation prendrait en charge l’armement de la marine. Quant à moi, je prenais l’engagement de réaliser le programme que Dönitz avait établi. Notre production mensuelle maximum de sous-marins était précédemment de 20 bâtiments d’un modèle assez petit, ayant ensemble 16 000 tonnes de déplacement. Nous voulions fabriquer dorénavant 40 sous-marins par mois, totalisant 50 000 tonnes de déplacement. En outre, il fut convenu de doubler le nombre des dragueurs de mines et des vedettes lance-torpilles.
    Seul un sous-marin d’un type nouveau pouvait nous permettre d’éviter une impasse complète de la guerre des sous-marins, m’expliqua Dönitz. La marine voulait abandonner le type de sous-marin utilisé jusqu’alors, c’est-à-dire le « bâtiment de surface », capable occasionnellement de naviguer sous l’eau ; il fallait tout faire pour adopter la meilleure ligne hydrodynamique possible, doubler le nombre des commandes électriques et augmenter l’énergie emmagasinée dans les accumulateurs, afin de doter le bâtiment non seulement d’une vitesse beaucoup plus grande en plongée, mais également d’un rayon d’action plus étendu.
    Comme toujours en pareil cas, l’essentiel était de trouver un homme capable de diriger une telle entreprise. Mon choix se porta sur Otto Merker ; originaire de Souabe, il s’était occupé jusqu’alors de construire des voitures de pompiers et avait révélé de sérieuses compétences : ce choix était donc une véritable provocation à l’égard de tous les ingénieurs en construction navale. Merker présenta au haut commandement de la marine son nouveau système de construction au cours d’une réunion qui se tint le 5 juillet 1943.
    Comme les bateaux fabriqués en série aux États-Unis selon le système Kayser, les sous-marins devaient se composer de plusieurs parties ; celles-ci, montées à l’avance, avec leurs machines et leurs installations électriques, à l’intérieur du pays, devaient être transportées par voie de terre ou par voie d’eau pour être ensuite assemblées en peu de temps. Ce procédé permettait de pallier la carence des chantiers navals qui faisait obstacle à toute extension du programme de constructions navales  7  . Ému ou peu s’en faut, Dönitz s’exclama à la fin de la réunion : « Une vie nouvelle s’ouvre devant nous. »
    Pour l’heure, nous avions une idée précise de ce que devaient être les nouveaux sous-marins, mais rien de plus. Une commission d’études fut donc créée, qui devait dessiner les plans des

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