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Au Coeur Du Troisième Reich

Au Coeur Du Troisième Reich

Titel: Au Coeur Du Troisième Reich Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Lemay , Albert Speer , Michel Brottier
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Spandau que Funk me raconta les détails d’un incident auquel il n’avait osé faire, en 1944, que de vagues allusions : à l’automne 1943, une beuverie s’était déroulée à l’état-major de l’armée SS de Sepp Dietrich, à laquelle participait, aux côtés de Gebhardt, l’aide de camp et ami de longue date de Funk, Horst Walter, qui était devenu depuis lors aide de camp de Dietrich. Dans ce cercle de chefs SS, Gebhardt avait déclaré que, de l’avis de Himmler, Speer constituait un danger et qu’il devait disparaître.
    Je redoublai d’efforts pour hâter mon départ de cet hôpital où l’angoisse commençait à me gagner, bien que ce départ ait pu être contre-indiqué, vu mon état de santé. Je fis entreprendre précipitamment des démarches dès le 19 février pour trouver un autre établissement. Gebhardt s’opposa à mon projet en se fondant sur des arguments médicaux. Même lorsque je commençai à me lever, au début de mars, il voulut empêcher mon transfert. Dix jours plus tard environ, un hôpital voisin ayant été touché au cours d’une importante attaque aérienne de la 8 e flotte américaine, Gebhardt crut que c’est moi qui étais visé par ce bombardement. Du jour au lendemain, il changea d’avis sur la possibilité de me transporter. Le 17 mars, je pus enfin quitter cet endroit déprimant.
    Peu de temps avant la fin de la guerre, je demandai à Koch ce qui s’était passé à cette époque. Mais là encore il ne consentit qu’à me confirmer ce qui m’avait déjà été dit : il s’était gravement querellé avec Gebhardt à mon sujet. Gebhardt lui avait signifié qu’il n’était pas seulement médecin, mais également « médecin politique ». Du reste, Gebhardt s’était efforcé de me retenir dans sa clinique le plus longtemps possible  7  .
     
    Le 23 février 1944, Milch me rendit visite dans ma chambre d’hôpital. Les 8 e et 15 e  flottes aériennes américaines avaient concentré leurs bombardements sur l’industrie aéronautique allemande. Au cours du prochain mois, notre production d’avions ne pourrait donc atteindre, ainsi qu’il me l’expliqua, que le tiers de la production des mois précédents. Milch apportait avec lui une proposition rédigée : sur le modèle de ce que l’on avait appelé l’ « état-major de la Ruhr », qui avait permis de réparer les dégâts causés par les bombardements, il proposait la création d’un « état-major de l’aviation de chasse » pour surmonter, dans un effort commun des deux ministères, les difficultés que connaissait l’armement de l’aviation. Peut-être aurait-il mieux valu, dans cette situation présente, donner une réponse évasive, mais je voulais avoir au moins tout tenté pour venir en aide à l’aviation en détresse et je donnai mon accord à ce projet. Milch et moi étions tous les deux conscients du fait que cet état-major de la chasse constituait le premier pas vers l’intégration dans mon ministère de l’armement de la Luftwaffe, la seule arme dont l’armement fût encore indépendant.
    De mon lit, j’appelai au téléphone Göring, qui refusa de souscrire à notre proposition de travailler en commun. Göring objecta que j’empiéterais sur ses attributions, mais cela ne m’arrêta pas. Au contraire, je téléphonai à Hitler qui trouva cette idée excellente, mais se montra réticent et froid lorsque je lui fis part de notre intention de confier au Gauleiter Hanke le commandement de cet état-major de la chasse. « J’ai commis une grave erreur en confiant à Sauckel la direction du service de la main-d’œuvre, répondit Hitler au téléphone ; de par sa fonction de Gauleiter, il ne peut prendre que des décisions irrévocables, et le voilà obligé maintenant de négocier constamment et d’établir des compromis. Je ne détacherai jamais plus de Gauleiter pour une telle mission ! » Hitler était devenu de plus en plus furieux. « L’exemple de Sauckel a eu une influence néfaste pour tous les Gauleiter, en diminuant leur autorité. C’est Saur qui sera chargé de cette tâche ! » Par ces mots, Hitler avait conclu notre conversation de manière abrupte et, pour la seconde fois en peu de temps, il était intervenudans ma politique du personnel. Lors de notre conversation téléphonique, la voix de Hitler était restée glacée et hostile. Peut-être une autre affaire l’avait-elle mis de mauvaise humeur. Milch préférant également Saur,

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