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Au Coeur Du Troisième Reich

Au Coeur Du Troisième Reich

Titel: Au Coeur Du Troisième Reich Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Lemay , Albert Speer , Michel Brottier
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propriété privée. Il n’est pas vrai, comme le pensent les communistes, que l’avenir réalisera l’idéal égalitaire du communisme, mais inversement, plus l’humanité évolue et plus les réalisations se différencient, et l’administration de ces réalisations sera nécessairement confiée à ceux qui produisent ces réalisations… » Il voyait « dans l’encouragement de l’initiative privée la condition unique de toute véritable évolution vers un but plus élevé et même de la poursuite de l’évolution de toute l’humanité. Lorsque cette guerre se sera achevée par notre victoire, l’initiative privée de l’économie allemande connaîtra son temps de splendeur ! Que ne faudra-t-il pas créer alors ! N’allez pas croire que je mettrai sur pied quelques bureaux d’études d’État ou quelques bureaux économiques d’État… Et quand la grande époque de l’économie de paix allemande sera à nouveau revenue, je n’aurai alors pas d’autre intérêt que de laisser travailler les plus grands génies de l’économie allemande… Je vous suis reconnaissant de me permettre de réaliser les missions du temps de guerre. Mais en témoignage de mon extrême gratitude vous devez considérer ma promesse que ma gratitude ne cessera pas à l’avenir de s’affirmer, et que personne dans le peuple allemand ne pourra venir me dire que j’aurai jamais failli à monprogramme. C’est-à-dire que lorsque je vous dis que l’économie allemande d’après guerre connaîtra une prospérité très grande, la plus grande qu’elle ait connue de tous les temps, vous devez considérer cela comme une promesse qui sera un jour tenue. »
    C’est à peine si Hitler recueillit des applaudissements pendant son discours désordonné. C’était comme si nous avions reçu un coup de massue. Peut-être cette réserve le détermina-t-elle à tenter d’effrayer les chefs de l’industrie avec les perspectives qui les attendaient si nous perdions cette guerre : « Il n’y a pas de doute que si nous perdions cette guerre, il ne resterait pas d’économie allemande privée. Avec l’anéantissement du peuple allemand entier, il va de soi que l’économie allemande serait anéantie. Non pas seulement parce que l’ennemi ne souhaite pas la concurrence allemande – ce n’est là qu’une vue superficielle des choses –, mais parce qu’il s’agit de questions de principe. Nous nous trouvons dans une lutte qui doit décider de deux points de vue : ou bien l’humanité se trouvera rejetée par-delà quelques milliers d’années dans son état primitif originaire, avec une production de masse exclusivement dirigée par l’État, ou bien l’évolution sera poursuivie grâce à l’encouragement de l’initiative privée. » Il revint sur cette idée quelques minutes plus tard : « Si nous perdions la guerre, messieurs, vous n’auriez pas à envisager une reconversion de l’économie (en économie de paix). Il ne resterait plus à chaque individu qu’à envisager sa reconversion privée de ce monde dans l’autre : il devrait se demander s’il veut disparaître de lui-même ou s’il veut se faire pendre ou s’il veut mourir de faim ou encore s’il veut travailler en Sibérie. Voilà les seules considérations qu’aurait à se faire l’individu. » Hitler avait prononcé ces phrases d’un ton presque railleur et en tout cas avec une pointe de mépris pour ces « lâches âmes de bourgeois ». Cela ne passa pas inaperçu et réduisit à néant mon espoir de voir les chefs de l’industrie stimulés par son discours.
    Soit que la présence de Bormann l’ait irrité, soit qu’il ait été mis en garde par lui, toujours est-il que la profession de foi en faveur de l’économie libérale en temps de paix que j’avais demandée à Hitler et obtenue comme promis  21  avait manqué de la clarté que j’avais espérée. Quelques phrases de son discours étaient toutefois assez remarquables pour être consignées dans nos archives. Hitler donna spontanément son accord à l’enregistrement du discours et me pria de lui faire des propositions de retouche. Par contre Bormann fit obstacle à sa publication. Je rappelai son acceptation à Hitler. Mais il éluda en disant qu’il devait auparavant retoucher le texte  22  .

25.
    Décisions malheureuses, armes miracles et SS
    Au fur et à mesure que la situation empirait, Hitler devenait de plus en plus imperméable à tout argument qui

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