Au Coeur Du Troisième Reich
Goebbels songeait sans aucun doute à publier des fragments de ce Journal une fois que la guerre aurait été gagnée. Peut-être est-ce là le motif pour lequel il se gardait d’y exprimer toute critique à l’égard de Hitler ; mais peut-être craignait-il également d’être un jour surpris par une perquisition et de voir ses papiers personnels passés au crible.
6. Le différend qui opposa Göring à Goebbels à propos du restaurant Horcher fut d’ailleurs aplani du fait que le restaurant demeura fermé, pour être bientôt transformé en Club de la Luftwaffe.
7. Voir également la relation détaillée, faite par Goebbels dans son Journal, des réunions à l’Obersalzberg, au quartier général et dans la résidence berlinoise de Göring.
8. Plus tard nous avons découvert, par le truchement de notre inspecteur des armements pour la haute Bavière, le général Roesch, que Sauckel faisait inscrire par ses bureaux de placement comme étant placé tout ouvrier qui avait été affecté à une usine, même lorsque cet ouvrier était renvoyé parce qu’il n’était pas qualifié pour la spécialité prévue. Les usines n’inscrivaient que les ouvriers qui étaient admis par l’entreprise.
9. Dans un dancing la robe d’une femme avait pris feu et Göring avait calmé ses souffrances au moyen d’une injection de morphine. Mais la piqûre n’avait pas été administrée dans les règles et cette femme en conserva la marque, c’est pourquoi elle intenta un procès à Göring.
10. A ce propos, voici ce que Goebbels écrivit dans son Journal inédit le 15 mai 1943 : « Il [Hitler] s’est expliqué toute la journée avec les grands manitous de l’armement sur les mesures qui doivent être prises maintenant. Cet entretien avec le Führer était destiné à réparer quelque peu l’échec relatif de la dernière conférence avec Göring. Ce dernier avait commis des maladresses vis-à-vis des industriels de l’armement et les avait gravement heurtés. Le Führer a maintenant tout arrangé. »
19. DEUXIÈME PERSONNAGE DE L’ÉTAT
1. La directive de Keitel stipulait ceci : « Tous les prisonniers de guerre capturés à l’est à partir du 5 juillet 1943 seront envoyés dans les camps de l’O.K.W. Ensuite ils seront soit immédiatement employés, soit mis à la disposition du G.B.A. et envoyés dans les mines » (G.B.A. sont les initiales de « Generalbevollmächtigter fur Arbeitseinsatz », c’est-à-dire : commissaire général à la main-d’œuvre [ N.d.T. ]). Cité d’après l’interrogatoire contradictoire avec le général soviétique Raginsky (doc. U.S.A. 455).
Les réactions de Hitler étaient imprévisibles. Lors du débarquement de Dieppe, par exemple, le 19 août 1942, des soldats canadiens avaient tué quelques ouvriers de l’organisation Todt qui travaillaient là-bas à construire des bunkers. Les Canadiens les avaient sans doute pris pour des fonctionnaires politiques, car ils portaient des uniformes bruns et un brassard frappé de la croix gammée. Au quartier général du Führer, Jodl me prit à part : « Je crois qu’il vaut mieux ne pas parler de cela au Führer. Sinon il va ordonner des représailles. » Mais j’oubliai d’avertir Dorsch, mon représentant à l’organisation Todt, qui rapporta le fait à Hitler. Nous nous attendions à ce que ce dernier menace d’exercer de terribles représailles, mais il se montra sensible à un argument que développa Jodl : l’incident était imputable à une négligence regrettable commise par l’O.K.W. ; celui-ci avait omis de faire savoir à l’ennemi par l’intermédiaire de la Suisse que l’uniforme de l’organisation Todt était un uniforme de soldat ; Jodl ajouta qu’il allait réparer cet oubli. Je proposai du même coup qu’on supprime le port du brassard à croix gammée, mais Hitler refusa.
2. Les travaux préparatoires avaient duré plusieurs mois, mais il était trop tard pour réaliser des fortifications importantes avant l’arrivée de l’hiver. C’est pourquoi Hitler ordonna, comme l’atteste le procès-verbal de la conférence du Führer du 8 juillet 1943 (point 14), qu’on ne commence les ouvrages en béton qu’au printemps 1944 ; la consommation mensuelle de béton devait être d’environ 200 000 mètres cubes, pendant six à sept mois. Pour le mur de l’Atlantique, la consommation mensuelle de béton était de 600 000 mètres cubes, comme il est dit dans le
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