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Au Coeur Du Troisième Reich

Au Coeur Du Troisième Reich

Titel: Au Coeur Du Troisième Reich Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Lemay , Albert Speer , Michel Brottier
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assuré dans les plus larges limites possibles. » La situation dans les transports nous obligea à prendre cette décision car le nombre des wagons disponibles était tombé à un tiers.
    C’est sous la pression de Riecke, secrétaire d’État au ministère du Ravitaillement, que par un décret du service de planification du 2 mars 1945 et un ordre au service de la construction, j’ai fait ravitailler en charbon et en électricité les industries alimentaires et les fabriques de machines agricoles avant l’industrie d’armement, et les usines d’azote avant les usines hydrocarbures. Ce furent là les derniers de mes nombreux décrets d’urgence. L’industrie d’armement n’y était même plus mentionnée.
    Des camions qui nous appartenaient en propre et dont nous disposions pour des transports urgents de matériel d’armement furent affectés, avec la quantité de carburant nécessaire, à la distribution des semences pour la prochaine récolte, après que les Chemins de fer du Reich eurent déclaré ne plus pouvoir s’en occuper. Mettant sur pied un programme spécial, nous remplîmes au cours de ces semaines-là les entrepôts de Berlin de stocks de vivres devant permettre de tenir plusieurs mois. Sur une proposition que je fis au secrétaire d’État Zintsch du ministère des Affaires culturelles, ces camions transportèrent en outre le patrimoine artistique des musées de Berlin dans les galeries de mines de sel au bord de la Saale pour les y cacher. Les objets qui y furent déposés à l’époque constituent aujourd’hui le fonds des musées d’État de Berlin-Dahlem.
    6. En prenant l’exemple de Berlin j’expliquai dans ce mémoire quelles seraient les conséquences du dynamitage des ponts : « Les destructions de ponts préparées à Berlin auraient par exemple pour conséquence que la ville ne pourrait plus être ravitaillée en vivres et qu’en outre la production industrielle et la vie des habitants y seraient rendues impossibles pour des années. Ces destructions signifieraient la mort de Berlin. »
    Pour la Ruhr également, j’exposai les conséquences des sabotages prévus : « Si les très nombreux ponts de chemin de fer qui, dans la Ruhr, enjambent les petits canaux et les petites vallées ou si les passages supérieurs des voies ferrées sont détruits, la Ruhr ne sera plus en état de reprendre la simple production lui permettant de reconstruire ces ponts. » Dans ce mémoire du 15 mars 1945, je demandais en outre à Hitler de faire distribuer, à l’approche des troupes adverses, les stocks de la Wehrmacht et les stocks civils.
    7. Nous avons là un exemple du chaos engendré par les réactions subites de Hitler. Car quelques instants plus tôt, ce même 18 mars, Keitel avait transmis par télégramme : « Le Führer a pris de façon non équivoque la décision suivante : en cas de nécessité on doit, à l’ouest, dans les territoires immédiatement menacés par l’ennemi, exécuter les mesures d’évacuation. » Mais le non-respect de cette directive était parfaitement couvert par la phrase suivante : « L’évacuation ne doit gêner en rien les mesures militaires, le transport vers l’arrière des stocks de vivres et le transport du charbon… » Le 19 mars 1945, Bormann donnait l’ordre « d’assurerl’évacuation par tracteurs dans le cas où d’autres moyens de transport ne seraient pas disponibles. La population masculine doit en cas de force majeure partir à pied. »
    8. Cité d’après ma lettre du 29 mars 1945, dans laquelle je rappelais à Hitler les paroles qu’il avait prononcées, tout en faisant cette réserve : « Si je vous ai bien compris… » Cette dernière formule devait simplement donner à Hitler la possibilité de prendre ses distances par rapport à ses propres paroles. Dans la même lettre je résumai ainsi l’impression que m’avait faite sa réflexion : « Ces paroles m’ont bouleversé. »
    9. Le siège de ce quartier général était un petit château bâti sur une colline rocheuse et relié par un escalier à des bunkers. Il s’agissait du quartier général que j’avais construit pour Hitler en 1940 et qu’il avait alors refusé !
    10. Il s’agit du décret du Führer concernant les mesures de destruction à prendre dans le territoire du Reich. En voici le libellé exact : « Le combat livré pour l’existence de notre peuple nous oblige à utiliser, même sur le territoire du Reich, tous

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