Au Coeur Du Troisième Reich
servant à la fabrication des explosifs. Avant les attaques aériennes, nous produisions (la production des territoires occupés étant compromise) 99 000 tonnes d’azote par mois ; en décembre 1944 nous produisions encore 20 500 tonnes. En septembre 1944 on ajouta 4 100 tonnes de mélange aux 32 300 tonnes d’explosifs produits, en octobre on mélangea à 35 900 tonnes d’explosifs 8 600 tonnes de sel gemme, et en novembre 9 200 tonnes de sel furent mélangées à 35 200 tonnes d’explosifs (rapport sommaire de mon service de planification de janvier 1945).
21. D’après le « bilan sommaire de la production » établi le 6 février 1945 par mon service technique, nous avons produit en janvier 1944, avant les attaques visant l’industrie aéronautique, 1 017 chasseurs de jour et de nuit, en février, durant les attaques, 990, en mars 1 240, en avril 1 475, en mai 1 755, en juin 2 034, en juillet 2 305, en août 2 273, en septembre 2 878. Cette progression fut obtenue principalement grâce à une limitation de la production des autres avions, en particulier des appareils à plusieurs moteurs. Selon les Indices de la production d’armement en Allemagne de janvier 1945, l’ensemble de la production d’avions passa de l’indice 232 en janvier 1944 à l’indice 310 en septembre, ce qui représente une augmentation de 34 %. Durant la même période la proportion de chasseurs par rapport à l’ensemble de la production d’avions passa de 47,7 % à 75,5 %.
22. Séance de l’Office central de planification du 25 mai 1944 : « Le nombre des avions qui sortiront en mai est tel que l’état-major pense infliger à l’ennemi au bout d’un certain temps des pertes si élevées que les incursions sur le territoire du Reich deviendront peu rentables. Quand cinq chasseurs s’attaquent à l’ennemi, un bombardier est abattu. En ce moment chaque bombardier abattu nous coûte un chasseur. »
23. Cf. le procès-verbal des conférences du Führer du 18 au 20 août 1944, point 10.
24. Ces lignes sont extraites de la chronique du 21 et du 24 août 1944. Malgré l’ordre de Hitler, qui exigeait qu’on réduise de moitié la production de chasseurs, celle-ci demeura presque inchangée : 2 305 chasseurs produits en juillet, 2 352 en décembre.
25. Cf. compte rendu de la tournée d’inspection que j’effectuai du 10 au 14 septembre 1944.
Quelques jours auparavant, le 31 août 1944, j’avais déclaré à mes collaborateurs que je ne voulais pas « être victime de la psychose qui résulte de ce qu’on accorde aux armes nouvelles une importance excessive. Et si elles tiennent une place si importante dans la propagande actuelle, je n’y suis pour rien. »
Le 1 er décembre 1944, à Rechlin, j’exposai à mes collaborateurs mon opinion en termes analogues après une présentation de nouveaux projets : « Vous avez pu voir que nous ne possédons pas d’arme miracle et que nous n’en posséderons sans doute jamais ! Pour nous autres techniciens, il est toujours clairement apparu, à condition qu’on veuille bien ouvrir les yeux, que dans le domaine technique les miracles, tels que le profane les attend, ne sont guère possibles… Lors de mes inspections au front je n’ai cessé de constater que les chefs des divisions et des régiments sont inquiets parce que leurs hommes se raccrochent à ces armes miracles avec une confiance toujours plus forte. Je trouve cela désastreux. »
Quelques semaines plus tard, le 13 janvier 1945, l’un des participants au cours III destiné aux généraux commandant les corps d’armées et aux commandants de corps me demanda : « Est-ce qu’on peut encore envisager l’adoption d’armes nouvelles puisque, pendant le dernier trimestre, on a fait une telle propagande au sujet de ces armes ? » Voici ce que je répondis : « En ce qui me concerne, tout ce que je peux dire, c’est que je combattrai ces bruits de la manière la plus énergique, car en fin de compte je ne suis pour rien dans cette propagande. Je n’ai cessé de répéter qu’il ne faut pas compter sur des armes miracles et j’ai plusieurs fois signalé par écrit au Führer que je considère cette propagande comme absolument insensée, et cela non seulement du point de vue du commandement, mais aussi parce que c’est se moquer de la valeur du soldat allemand… Nous n’aurons jamais de recette miraculeuse qui puisse à elle seule terminer la guerre. Il ne
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