Au Coeur Du Troisième Reich
les moyens qui peuvent affaiblir le potentiel de combat de l’ennemi et empêcher sa progression. On doit exploiter toutes les possibilités qui existent de briser de façon durable sa puissance militaire. C’est une erreur de croire que les réseaux de communications et de transmissions, les installations industrielles de production et de ravitaillement non détruits ou provisoirement paralysés pourraient être, après la reconquête des territoires perdus, remis en état pour notre propre compte. L’ennemi ne nous laissera en effet lors de sa retraite qu’une terre brûlée, et ne tiendra aucun compte de la population. C’est pourquoi j’ordonne :
« 1. Qu’on détruise dans les limites du territoire du Reich tous les moyens de communication et de transmission, toutes les installations industrielles de production et de ravitaillement, de même que toutes les valeurs dont l’ennemi pourrait à plus ou moins brève échéance se servir pour continuer son combat.
« 2. Que la responsabilité de l’exécution de ces mesures incombe aux autorités militaires en ce qui concerne toutes les installations militaires, y compris les réseaux de communications et de transmissions, et aux Gauleiter, commissaires à la défense du Reich, pour toutes les installations industrielles et pour les valeurs ; les Gauleiter, commissaires à la défense du Reich doivent pouvoir compter dans l’accomplissement de leur mission sur l’assistance nécessaire de la troupe.
« 3. Cet ordre doit être immédiatement communiqué à tous les commandants des troupes ; toutes instructions contraires sont nulles et non avenues. »
Cet ordre prenait le contre-pied des exigences que, dans mon mémoire à Hitler du 18 mars, j’avais ainsi formulées : « Il faut, si le combat continue sur le territoire du Reich, que personne ne soit habilité à détruire les installations industrielles, les mines de charbon, les centrales électriques et autres centres de ravitaillement, les communications et les voies navigables. Si l’on faisait sauter les ponts comme il est prévu, les voies de communication seraient détruites de façon plus durable que ne purent le faire les attaques aériennes ces dernières années. »
11. Kesselring s’était déchargé sur son subordonné, le Feldmarschall Model, de la responsabilité éventuelle d’une application insuffisante de cet ordre, en notant dans la marge : « A transmettre pour exécution au commandant en chef du groupe d’armées. »
30. L’ULTIMATUM DE HITLER
1. Cf. ma lettre du 3 mars 1945 au ministre de la Justice du Reich Thierack, et sa réponse du 6 mars 1945.
2. Cf. le « compte rendu de la conférence avec le Führer du 12 mars 1945 » signé de Saur.
3. Voici le texte de l’arrêté :
« Objet : accueil des compatriotes réfugiés en provenance des territoires à évacuer. Pour le Führer et par délégation, je vous communique ce qui suit :
« Par un décret du 19 mars 1945, le Führer a donné l’ordre d’exécuter des mesures de destruction ; cet ordre vous a déjà été transmis ou est joint à la présente. En même temps le Führer a ordonné de façon tout aussi nette que les territoires que nous ne pouvons conserver en ce moment, mais dont au contraire on peut prévoir l’occupation par l’ennemi, doivent être évacués.
« Le Führer a confié aux Gauleiter des régions du front de faire ce qui était humainement possible pour assurer l’évacuation totale c’est-à-dire l’exode massif de tous nos compatriotes. Le Führer est au courant des énormes difficultés qui s’attachent à l’exécution de cet ordre. On les lui a souvent décrites.
« L’exigence du Führer repose sur des raisons précises et fondées. La nécessité absolue de l’évacuation ne peut être remise en question.
« Tout aussi difficile que l’évacuation et le transport sera l’hébergement des compatriotes déplacés dans les régions d’accueil. La prise en charge des compatriotes des territoires évacués, apparemment impossible, doit pourtant être assurée.
« Le Führer attend que les Gaue du centre du Reich fassent preuve de la compréhension qu’exigent les inévitables nécessités du moment.
« Nous devons dans tous les domaines maîtriser la situation présente en faisant appel à toutes nos facultés d’improvisation. »
4. Pour autant que je sache, Florian revint sur son intention de publier cet appel. – Il est
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