Au Coeur Du Troisième Reich
hiérarchique se rend coupable devant le peuple. L’administration elle aussi est nécessaire pour préserver le peuple du chaos.
« Si nous continuons à travailler avec la même ténacité dont nous avons fait preuve au cours de ces dernières années, nous pourrons sauvegarder le peuple allemand et lui épargner d’autres graves dommages. Les transports peuvent d’ici deux à trois mois fonctionner de façon satisfaisante. Le ravitaillement en vivres peut, d’après nos calculs, être assuré à l’ouest de l’Oder jusqu’à la prochaine récolte, même s’il faut évidemment se contenter de peu. Nous ne savons naturellement pas si l’adversaire nous laissera faire. Mais je suis tenu de mettre jusqu’au dernier moment toute mon énergie au service de la sauvegarde de mon peuple ». Les revers militaires que l’Allemagne a essuyés ces derniers mois sont effrayants. Nous ne sommes plus maîtres de notre destin. Seule la Providence peut nous accorder un avenir meilleur. Mais nous-mêmes pouvons le mériter si nous travaillons avec zèle et détermination, si nous affirmons devant l’adversaire notre dignité et notre valeur tout en devenant plus modestes au fond de nous-mêmes, et si nous gardons une foi inébranlable en l’avenir de notre peuple éternel.
Que Dieu protège l’Allemagne !
9. Voici le texte de cette dépêche : « 11 avril 1945. Cher Monsieur Fischer, comme les communications vont bientôt être coupées, je dois envisager l’emploi des postes émetteurs pour la diffusion d’instructions de base – telles que le remplacement des destructions par des mesures de paralysie, etc. Vous êtes personnellement responsable de l’alimentation en courant électrique de ces émetteurs jusqu’au dernier moment, y compris de celle de l’émetteur Werwolf de Königswusterhausen. Vous seul pourrez couper le courant mais pour ce faire vous devrez attendre qu’une émission ennemie vous ait prouvé que l’émetteur est occupé. Cordialement vôtre, S peer . »
10. Là-dessus je me rendis chez le Feldmarschall Busch, commandant en chef du groupe d’armées, qui fût d’accord pour que, même en cas de combats, les ponts de l’Elbe à Hambourg soient livrés intacts. Il accepta en même temps de ne pas utiliser la centrale électrique à tourbe de Wiesmoor dans le Emsland comme point d’appui tactique. Cette centrale de 15 000 kilowatts avait une grande importance pour l’alimentation de secours de Hambourg car on ne pouvait, dans un futur proche, compter ni sur des transports de charbon ni sur une alimentation autre que locale.
32. L’ANÉANTISSEMENT
1. Kaufmann avait déjà pris à cette époque-là contact avec les Anglais pour remettre sans combattre Hambourg, que Hitler avait déclarée ville fortifiée. Le 22 avril nous ne disposions plus de l’émetteur de Königswusterhausen.
2. L’Obergruppenführer Berger me confirma à Nuremberg que Hitler avait effectivement eu l’intention de se suicider le 22 avril.
3. Il avait déjà été décidé, au cas où l’Allemagne aurait été divisée, que Dönitz aurait pris la tête du secteur nord, tandis que Hitler se réservait le pouvoir dans la partie sud. Le 2 avril 1945, Bormann avait toutefois lancé aux fonctionnaires du parti l’appel suivant : « Tout fonctionnaire qui abandonnera sa région attaquée par l’ennemi sans l’ordre exprès du Führer, et qui ne combattra pas jusqu’à son dernier souffle, n’est qu’un chien. Il sera traité comme un déserteur. Haut les cœurs et surmontons toutes nos faiblesses. Désormais il n’y a plus qu’un mot d’ordre : vaincre ou mourir. »
4. C’est Krebs qui avait pris en main les affaires de Guderian « tombé malade ». Certes, Hitler avait officiellement transmis à Keitel le commandement suprême de la Wehrmacht se limitant à prendre le commandement des troupes qui défendaient Berlin. Pourtant je n’avais pas l’impression qu’il ait le moins du monde reconnu ce fait. Même en tant que commandant en chef de Berlin, Hitler ne quitta pas son bunker, continuant au contraire à commander depuis son bureau.
Il s’agissait vraisemblablement le 23 avril d’une « petite conférence d’état-major », comme on les appelait, puisque n’étaient présents ni le commandant de la place de Berlin ni d’autres commandants de troupes.
5. Voici le texte du premier message, reçu le 30 avril 1945 à 18 h 35 : « FRR Grand amiral Dönitz : à
Weitere Kostenlose Bücher