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Au Coeur Du Troisième Reich

Au Coeur Du Troisième Reich

Titel: Au Coeur Du Troisième Reich Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Lemay , Albert Speer , Michel Brottier
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ils eurent appris quelles avaient été mes activités dans la dernière période de la guerre. Je pus ainsi m’imaginer à peu près comment ils auraient agi s’ils avaient su cela avant la fin de la guerre. Il ne resterait plus grand-chose de notre famille. »
    8. Après la suspension de séance je répondis au tribunal : « Je n’entre dans ces détails qu’à mon corps défendant parce que de telles choses ont un côté désagréable. Je ne le fais pas parce que c’est le désir du tribunal… Je n’ai pas l’intention de faire valoir cet épisode pour ma défense. »
    9. Extraite du contre-interrogatoire de Jackson.
    35. CONCLUSIONS
    1. En général, ni les accusés ni les défenseurs ne mettaient en doute l’authenticité des documents versés au dossier. Quand cela arrivait l’accusation retirait le document ; il n’y eut qu’une exception, pour le procès-verbal Hossbach, ce compte rendu de la réunion où Hitler fit connaître ses desseins militaires. Entre-temps Hossbach a confirmé dans ses Mémoires l’authenticité de ce document.
    2. Cette disponibilité des techniciens ne se limitait pas, bien entendu, à notre pays. Un an plus tard, Henry L. Stimson (ministre des Affaires étrangères des États-Unis d’Amérique de 1929 à 1933, ministre de la Guerre de 1911 à 1913 et de 1940 à 1945) écrivit dans Foreign affairs un article intitulé « Le procès de Nuremberg : jalon dans l’histoire du droit ». Il y disait entre autres : « Nous ne devons jamais oublier qu’à cause des progrès contemporains dans le domaine des conditions de vie, comme dans celui de la science et de la technique, toute guerre devient extraordinairement brutale. Même celui qui est entraîné dans une guerre défensive se voit nécessairement impliqué lui aussi dans un processus de brutalité. Il est devenu impossible d’endiguer dans une guerre moderne les méthodes de destruction et la déshumanisation de tous ceux qui participent au combat… Les deux dernières guerres mondiales prouvent à l’évidence qu’on ne peut plus stopper l’inhumanité des armes et des méthodes. L’agresseur comme l’agressé les utilisent. Pour répondre à l’agression japonaise nous fûmes obligés, comme en a témoigné l’amiral Nimitz, d’utiliser cette méthode de la guerre sous-marine illimitée qui ressemble fort à celle employée par l’état-major de la marine allemande et, qui vingt-cinq ans auparavant, nous avait poussés à entrer dans la Première Guerre mondiale. La stratégie de la guerre aérienne a fait des centaines de milliers de morts parmi la population civile en Allemagne et au Japon… Nous avons tout autant que nos adversaires apporté la preuve que le problème n’est pas la guerre ni la façon dont on la mène. Selon toute vraisemblance, une autre guerre entraînerait la destruction de notre civilisation. »
    3. Presque deux décennies plus tard, Kennedy déclara dans sa conférence de presse du 20 août 1963 : « Nous avons maintenant la possibilité de tuer 300 millions d’hommes en une heure. » (tiré de Kennedy and the press , 1965).
    4. A propos de ma déclaration finale et de mes chances dans ce procès, j’écrivis à ma famille à la mi-août 1946 : « Je dois me préparer à tout. Il n’est pas encore dit qui sera le plus à plaindre après le jugement. » « Flächsner devient pessimiste. Je le console par des propos philosophiques. En ce qui me concerne, je ne dois pas mettre au premier plan mon destin personnel. C’est pourquoi ma déclaration finale ne reviendra absolument pas sur mon cas. »
    Et début septembre 1946 : « Hier c’était la déclaration finale. J’ai essayé une fois encore de faire mon devoir. Mais je doute qu’on le reconnaisse. Il me faut suivre le droit chemin, même si aujourd’hui on ne le comprend peut-être pas. »
    5. Il est vrai que ces espoirs étaient illusoires. Comme Eugene Davidson l’expose dans The Trial of the Germans (New York, 1966), dès le 17 février 1946, le général Clay instaurait par la loi du conseil de contrôle n° 3 le travail obligatoire dans la zone américaine. J’écrivis à ce sujet dans mon journal de Nuremberg, le 28 mars 1947 : « La déportation de main-d’œuvre est sans aucun doute une méthode internationale. Mais je ne refuse pas le jugement sous prétexte que d’autres nations font la même chose que nous. Je suis convaincu que dans les coulisses, dans les

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