Au Coeur Du Troisième Reich
installations et les fabriques doivent être paralysées assez longtemps pour que l’ennemi ne puisse s’en servir pour augmenter sa puissance militaire. Dans presque tous les cas une immobilisation durable déclenchée par des experts suffit pour atteindre le but désigné par le Führer. Cela concerne également les usines mentionnées dans votre message. Par son décret du 30 mars 1945, le Führer a intentionnellement éliminé les différentes interprétations possibles du décret du 19 mars 1945 en se prononçant sans équivoque pour l’immobilisation des usines. Il ne doit donc plus y avoir de destruction que dans les cas où on ne pourrait atteindre le but recherché en paralysant les usines. Au reste le Führer explicite ainsi sa pensée : travailler jusqu’à l’ultime instant. Il ne faut pas détruire les centrales électriques, seulement les immobiliser.
« Signé : S peer . »
15. Voici le texte du décret de Hitler du 7 avril 1945 (avec le passage biffé par Hitler) :
« Pour que mon décret du 19 mars 1945 soit exécuté de façon uniforme, j’ordonne en ce qui concerne les transports et les transmissions ce qui suit :
« 1. Il convient de détruire les ponts importants sur le plan opérationnel de façon à les rendre inutilisables par l’ennemi. Les zones ou même les secteurs (cours d’eau, portions d’autoroutes, etc.) où il faut détruire ces ponts seront chaque fois déterminés par l’O.K.W. Les plus lourdes peines doivent châtier ceux qui ne détruiront pas ces ponts.
« 2. Tous les autres ponts ne doivent être détruits que si les commissaires à la défense du Reich établissent, en collaboration avec les services du ministère des Transports et du ministère pour l’armement et la production de guerre, que l’approche de l’ennemi et son action arrêtent la production, ou empêchent le transport de celle-ci.
« Pour pouvoir poursuivre, comme je l’exigeais dans le décret du 30 mars 1945, la production jusqu’à l’ultime minute, il faut conserver intacts les transports jusqu’au dernier moment, [même au risque de voir un pont tomber intact aux mains de l’ennemi dans le cas d’une avance plus rapide de celui-ci, et sous réserve que ce pont n’entre pas dans la catégorie définie au paragraphe 1]. (Passage biffé par Hitler.)
« 3. Il faut paralyser de façon durable toutes les autres installations importantes ressortissant aux transports (ouvrages d’art de toutes sortes, voies ferrées, ateliers, etc.) et les moyens de transmission des Postes, des Chemins de fer du Reich et des sociétés privées.
« Avant de prendre toute mesure de destruction et d’évacuation, il faut songer que les installations, mis à part les ponts mentionnés au paragraphe 1, doivent pouvoir, après la reconquête des territoires perdus, être à nouveau exploitées au profit de la production allemande.
« Quartier général, le 7 avril 1945.
« A dolf H itler . »
Ce décret présentait les avantages suivants : on pouvait supposer que les services intéressés n’établiraient jamais les constats nécessaires. L’ordre de détruire les installations postales et ferroviaires, les locomotives et les wagons, et de couler les bateaux était levé. La menace de peines sévères ne concernait que les ponts définis en 1, elle ne s’appliquait pas aux points 2 et 3.
16. Keitel transmit, par un message ultra-rapide portant le numéro 00 3403 /45 gKdos du 7 avril 1945, les seules instructions concernant la destruction totale des ponts importants sur le plan opérationnel, empêchant une interprétation favorable et la mise en application des éléments positifs du décret de Hitler.
31. MINUIT CINQ
1. Le brouillon de ce discours est du 8 avril 1945, celui portant les corrections pour la presse du 10 avril 1945.
2. D’après Saur, qui m’en parla à Nuremberg en captivité, Hitler aurait dit que, malgré tout, Speer restait le meilleur de tous.
3. Le plan de partage de l’Allemagne était connu. Le Holstein faisait partie de la zone anglaise. Je pensais que les Anglais se montreraient corrects avec les familles des dignitaires nazis ; en outre, cette propriété était située dans le territoire placé sous l’autorité de Dönitz, que je voulais rejoindre quand la fin serait venue.
4. A ce propos le D r Gerhard Klopfer déclara dans une déposition faite sous serment en juillet 1947 : « Peu de temps après, Speer me fit demander par
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