Au Coeur Du Troisième Reich
le D r Hupfauer ce que je pensais de son projet d’intervention publique en faveur du D r Brandt dans le procès qu’on faisait à ce dernier. Je lui fis alors savoir que j’avais la nette impression que cette information ouverte contre Brandt le visait, lui, Speer, en même temps. Je le priai de ne pas donner au promoteur de cette information judiciaire (Bormann), dans une situation aussi délicate, l’occasion souhaitée pour mener à bien l’opération éventuellement préparée contre lui. »
5. Von Below, l’aide de camp de Hitler pour la Luftwaffe arrangea cette affaire.
6. J’avais dans mon mémoire du 15 mars 1945 exposé ces conséquences à Hitler (cf. chap. 29, n. 6).
7. Des 950 ponts berlinois, 84 furent détruits. Il ne fait aucun doute que si l’on put limiter les dégâts, l’attitude de Heinrici y fut pour beaucoup. En outre, deux de mes collaborateurs berlinois, Langer et Kumpf, s’engagèrent à faire tout leur possible pour empêcher pendant les combats le sabotage des ponts.
8. Voici le texte intégral de ce discours écrit le 16 avril 1945 :
« Jamais encore un peuple n’a été si gravement touché, jamais encore la dévastation et les dommages de guerre n’ont été si grands que dans notre pays et jamais encore un peuple n’a supporté les maux de la guerre avec plus d’endurance, de ténacité et de foi que vous. Maintenant vous êtes tous abattus et ébranlés au plus profond de vous-mêmes. Votre amour se transforme en haine et votre endurance et votre ténacité en fatigue et en indifférence. Cela ne doit pas être. Le peuple allemand a fait preuve dans cette guerre d’une telle solidarité qu’il forcera, dans un plus lointain avenir, l’admiration d’une histoire plus juste. Nous ne devons donc pas, en ce moment précis, nous laisser aller au deuil et à l’affliction. Seul un travail acharné nous permettra de supporter notre destin. Mais nous pourrons nous en sortir si nous établissons avec sang-froid et réalisme ce que nous devons faire en ce moment.
« Or il n’y a qu’une tâche importante : éviter tout ce qui pourrait achever de priver le peuple allemand de ses conditions élémentaires d’existence. La conservation de nos lieux de travail, des moyens de transport et de toutes les autres installations nécessaires au ravitaillement de notre peuple est la première condition pour le maintien de notre force vitale. C’est pourquoi, dans cette phase de la guerre, on doit éviter tout ce qui pourrait détériorer davantage notre économie.
« En tant que ministre responsable de la production de toutes les usines, de la préservation des routes, des voies navigables, des centrales électriques et de la remise sur pied des transports, et avec l’accord des instances suprêmes des commandements des trois armes, je décrète :
« 1. Toute destruction ou paralysie de ponts, d’usines de quelque nature que ce soit, de moyens de transmissions, de voies ferrées ou navigables est interdite dès ce moment.
« 2. On doit enlever les charges d’explosifs de tous les ponts et stopper tous autres préparatifs de destruction ou de paralysie.
« 3. Il faut immédiatement prendre des mesures sur le plan local pour protéger les usines, les installations ferroviaires et les moyens de transmission.
« 4. Ces instructions valent aussi bien pour le territoire du Reich que pour les territoires occupés en Norvège, au Danemark, en Bohême-Moravie et en Italie.
« 5. Tout individu qui s’oppose à ces instructions porte atteinte de façon consciente et décisive au peuple allemand, se faisant par là son ennemi. Je donne aux soldats de la Wehrmacht et du Volkssturm l’ordre d’intervenir par tous les moyens, et, s’il le faut, par les armes contre ces ennemis du peuple.
« En renonçant à faire sauter les ponts comme nous nous préparions à le faire, nous favorisons les opérations de nos ennemis. C’est pourquoi nous engageons notre adversaire à arrêter, pour des raisons humanitaires évidentes, les attaques aériennes sur les villes et les villages allemands, même quand il s’y trouve des installations militaires importantes. C’est à nous en revanche de veiller à ce que les villes et les localités totalement encerclées soient remises en bon ordre. Les villes qui ne disposeraient pas de véritables possibilités de défense doivent être déclarées villes ouvertes.
« Pour éviter des injustices et des erreurs dans
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