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Au Coeur Du Troisième Reich

Au Coeur Du Troisième Reich

Titel: Au Coeur Du Troisième Reich Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Lemay , Albert Speer , Michel Brottier
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Reichsbischof Millier n’ait pas été l’homme qu’il fallait pour exécuter ses projets ambitieux. Il en vint à condamner vigoureusement la lutte contre l’Église, y voyant un crime commis contre l’avenir d’un peuple, car il était, selon lui, impossible de remplacer l’Église par une « idéologie du parti ». Il se disait assuré que, de son côté, l’Église saurait au bout d’un laps de temps plus ou moins long, s’accommoder des visées politiques du national-socialisme, car Dieu seul savait combien de fois, au cours de son histoire, elle avait su s’adapter. Se fonder sur l’idéologie du parti pour créer une nouvelle religion serait retomber dans le mysticisme moyenâgeux. C’est ce que montraient le mythe de la SS et le livre illisible de Rosenberg, Le Mythe du XX e    siècle.
    Si, au cours de ces monologues, Hitler avait porté des jugements plus négatifs sur l’Église, Bormann aurait certainement sorti d’une poche de sa veste l’une des petites fiches blanches qu’il portait toujours sur lui. Car il notait toutes les remarques de Hitler lui paraissant importantes ; et peu de choses semblaient plus le passionner que des remarques désobligeantes sur les Églises. A l’époque, je l’ai soupçonné de rassembler des matériaux pour écrire une biographie de Hitler.
    Quand en 1937, il apprit que Parti et SS déployaient une grande activité pour faire quitter l’Église à nombre de ses partisans, sous prétexte que celle-ci s’opposait osbtinément à ses visées, Hitler, guidé par son opportunisme politique, donna l’ordre à ses principaux collaborateurs, avant tout à Göring et à Goebbels, de continuer à faire partie de l’Église et déclara que, quant à lui, bien qu’intimement détaché de l’Église catholique, il en resterait membre. Il le resta effectivement jusqu’à son suicide.
    L’image que Hitler se faisait de l’Église officielle apparaissait clairement dans ces propos que lui aurait tenus une délégation de notabilités arabes et dont il faisait sans cesse état. Quand, au VIII e  siècle, auraient déclaré ces visiteurs, les musulmans avaient voulu envahir l’Europe centrale en passant par la France, ils avaient été battus à la bataille de Poitiers. Si les Arabes avaient gagné cette bataille, le monde entier serait aujourd’hui musulman. Ils auraient en effet imposé aux peuples germaniques une religion dont le dogme, propager la foi par l’épée et soumettre tous les peuples à cette foi, était comme fait pour les Germains. Par suite de leur infériorité raciale, les conquérants n’auraient pu se maintenir contre les indigènes plus vigoureux et habitués à la rudesse de cette nature où ils avaient grandi, si bien que, pour finir, ce ne sont pas les Arabes mais les Germains, convertis à la foi musulmane, qui auraient été à la tête de cet empire mondial islamique.
    Hitler avait l’habitude de conclure ce récit par la considération suivante : « Nous avons la malchance de ne pas posséder la bonne religion. Pourquoi n’avons-nous pas la religion des Japonais, pour qui se sacrifier à sapatrie est le bien suprême ? La religion musulmane aussi serait bien plus appropriée que ce christianisme, avec sa tolérance amollissante. Aujourd’hui, continuait-il parfois curieusement déjà avant la guerre, les Sibériens, les Russes blancs et les hommes de la steppe vivent d’une façon extraordinairement saine. Aussi sont-ils capables d’évoluer et d’acquérir à la longue une supériorité biologique sur les Allemands. » Cette remarque, il la répéta souvent dans les derniers mois de la guerre, mais en des termes d’une plus grande verdeur.
    Rosenberg vendit des centaines de milliers d’exemplaires de son gros livre de sept cents pages, Le Mythe du XX e    siècle. On le considérait généralement comme l’ouvrage idéologique de base, mais dans les conversations du pavillon, Hitler en parlait sans façon comme d’un « truc que personne ne peut comprendre », écrit « par un Balte obtus, à la pensée terriblement compliquée ». Il s’étonnait qu’un tel livre ait pu atteindre un tel tirage. « Une rechute dans des conceptions moyenâgeuses ! » Je n’ai jamais pu savoir clairement si Rosenberg apprenait par-derrière ces opinions que Hitler émettait sur lui en petit comité.
    Dans tous les domaines, la culture grecque représentait aux yeux de Hitler la suprême perfection. La conception de

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