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Au Coeur Du Troisième Reich

Au Coeur Du Troisième Reich

Titel: Au Coeur Du Troisième Reich Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Lemay , Albert Speer , Michel Brottier
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Hacha et se termina au petit matin par l’occupation de son pays. « A la fin, nous rapporta Hitler plus tard, j’avais tellement travaillé le vieil homme, qu’à bout de nerfs, il allait signer ; et voilà qu’il a une attaque au cœur. Dans la pièce contiguë, mon brave D r  Morell fait une piqûre, mais elle est trop efficace. Hacha reprend trop de forces. Remis sur pied, il ne veut plus signer ; mais j’ai fini par l’avoir. »
    Soixante-dix-huit mois après l’inauguration, le 16 juillet 1945, Winston Churchill visita la Chancellerie  11  . « A mon arrivée, raconte-t-il, je trouvai une grande foule rassemblée devant la Chancellerie. Elle m’acclama, à l’exception d’un vieil homme qui hochait la tête d’un air désapprobateur. Cette démonstration m’émut autant que les visages émaciés et les vêtements élimés de la population. Pénétrant dans la Chancellerie, nous y déambulâmes longtemps à travers les couloirs détruits et les salles effondrées. »
    Peu après, le bâtiment fut démoli. Le marbre et les pierres fournirent le matériau avec lequel fut construit le Monument aux morts russe de Berlin-Treptow.
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    45 . Dans la bouche des nazis, le « système » désignait le régime et les institutions de la République de Weimar (N.D.T.).

9.
    Une journée à la Chancellerie
    Environ quarante à cinquante personnes étaient admises au déjeuner de Hitler à la Chancellerie du Reich. Elles n’avaient qu’à prévenir par téléphone son aide de camp de leur venue. La plupart du temps, il s’agissait de Gauleiter et de Reichsleiter, de quelques ministres et enfin de quelques intimes, mais on n’y rencontrait pas d’autres officiers que les officiers d’ordonnance de la Wehrmacht.
    A maintes reprises, Schmundt, son aide de camp, recommanda vivement à Hitler d’inviter à sa table des chefs militaires, mais celui-ci refusa chaque fois. Il s’attendait peut-être de la part du corps des officiers à des remarques condescendantes au sujet de ses vieux collaborateurs.
    J’avais, moi aussi, libre accès à l’appartement de Hitler, et j’usais fréquemment de cette autorisation. L’agent de police posté à l’entrée du jardin connaissait ma voiture et m’ouvrait le portail sans autre formalité. Après avoir garé ma voiture dans la cour, je me rendais à l’appartement. Transformé par Troost, il s’étendait à la droite de la Chancellerie du Reich que je venais de construire et il était relié à elle par une galerie.
    Le fonctionnaire SS de la garde personnelle de Hitler me saluait comme une vieille connaissance. Je remettais mon rouleau de dessins et, sans être annoncé, j’entrais ensuite, comme un familier de la maison, dans le vaste hall. Il y avait dans cette pièce deux coins repos très confortables, ses murs blancs étaient recouverts de tapisseries, et le sol de marbre rouge était largement recouvert de tapis. Là, on rencontrait, la plupart du temps, quelques hôtes en train de converser ; d’autres téléphonaient. D’une façon générale, cette pièce avait la préférence de tout le monde, car c’était la seule pièce où on avait le droit de fumer.
    On n’avait pas l’habitude, ici, d’utiliser le Heil Hitler ! comme on le faisait obligatoirement partout ailleurs pour se saluer. Un simple « bonjour » était bien plus fréquent. La coutume d’arborer l’insigne du parti au revers pour démontrer son appartenance au parti n’était pas de mise ici et on y voyait relativement peu d’uniformes. Celui qui était parvenu jusque-là acquérait du même coup le privilège d’une certaine liberté d’attitude.
    Après avoir traversé un salon de forme carrée, qui ne servait pas à cause de son mobilier inconfortable, on arrivait dans la pièce de séjour proprement dite, dans laquelle les hôtes conversaient, la plupart du temps, debout. Cette pièce, qui mesurait environ 100 mètres carrés, était la seule de tout l’appartement à présenter un décor confortable et intime ; lors des grandes transformations de 1933-1934, on avait gardé intact son aspect de l’époque de Bismarck : elle possédait un plafond à solives, les murs étaient recouverts jusqu’à mi-hauteur de lambris et il s’y trouvait une cheminée ornée d’un blason de la renaissance florentine, que le chancelier du Reich von Bülow avait jadis rapporté d’Italie. C’était l’unique cheminée du rez-de-chaussée. Autour d’elle étaient

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