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Aux armes, citoyens !

Aux armes, citoyens !

Titel: Aux armes, citoyens ! Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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patrie des services qu’elle a droit d’attendre
d’une armée invincible. »
    Il s’interrompt puis, plus fort encore, il lance :
    « Je promets à chaque soldat qu’au retour de cette
expédition, il aura à sa disposition de quoi acheter six arpents de terre. Vive
la République immortelle ! »
     
    Le 19 mai 1798 (30 floréal an VI), Napoléon Bonaparte
embarque sur le navire amiral L’Orient.
    Il se tient sur la passerelle.
    Il dit aux officiers de son état-major qui se pressent
autour de lui :
    « Je mesure mes rêveries au compas de mon raisonnement. »

DIXIÈME PARTIE
    19 mai 1798 – 9 novembre 1799
    30
floréal an VI -18 brumaire an VIII
    « La Révolution est finie ! »
     
    « Rien dans l’histoire
ne ressemble à la fin du XVIIIe siècle.
    Rien dans la fin du XVIIIe
siècle ne ressemble
    au moment actuel. »   
    B ONAPARTE
    le 18 brumaire an VIII
    (9 novembre 1799)
    « Citoyens, la Révolution
est fixée aux principes
    qui l’ont commencée : elle
est finie ! »
    Déclaration des trois
nouveaux Consuls,
    Bonaparte,
Cambacérès, Lebrun
    le 24 frimaire an VIII
    (15 décembre 1799)

34.
    Napoléon ne quittera que rarement la passerelle de L’Orient.
    Il voit défiler les côtes de Corse. Au-delà du cap de
Bonifacio se profilent sur l’horizon les cimes de la Sardaigne. Après l’on
voguera vers la Sicile, puis Malte, la Crète, Alexandrie enfin.
    Il rêve. Et Le Chant du départ accompagne ses songes.
    Le refrain de ce chant révolutionnaire que toutes les armées
de la République entonnent depuis 1794 est repris en chœur par les soldats
massés sur le pont de chacun des navires.
    La République nous appelle
    Sachons vaincre ou sachons périr
    Un Français doit vivre pour elle
    Pour elle un Français doit mourir.
    Un convoi parti de Civitavecchia rejoint la flotte. Et ce
sont trois cents navires qui se présentent devant Malte.
     
    Bombardement. Débarquement. Il suffit de quelques heures
pour que le grand maître de l’Ordre de Malte ordonne à ses chevaliers de cesser
le combat.
    Bonaparte peut arpenter les rues pavées de La Valette, inviter
les chevaliers qui sont français et ont moins de trente ans à prendre leur part
de gloire en rejoignant l’expédition. Quant aux autres, ils ont trois jours
pour quitter l’île, dont tous les habitants deviennent citoyens français et
font partie de la République. L’homme ne doit rien au hasard de la naissance, seuls
son mérite et ses talents le distinguent.
    Et après ce discours « révolutionnaire », Bonaparte
fait libérer les deux mille esclaves musulmans du bagne de Malte.
    Mais il ordonne que tous les objets religieux, les
innombrables reliques en métaux précieux soient enlevés des églises, fondus, transformés
en lingots d’or et d’argent.
     
    Il est un conquérant.
    Et il va le dire à ses soldats, lorsque, après avoir quitté
Malte, la flotte, secouée, malmenée par le gros temps, se trouve au large d’Alexandrie,
et que malgré le vent déchaîné on s’apprête à débarquer, afin de marcher au
plus vite en direction du Caire.
    « Soldats, déclare Bonaparte, vous allez entreprendre
une conquête dont les effets sur la civilisation et le commerce du monde sont
incalculables. Les peuples avec lesquels nous allons vivre sont mahométans. Leur
premier article de foi est celui-ci : “Il n’y a pas d’autre dieu que Dieu
et Mahomet est son prophète.” Ne les contredisez pas ! Agissez avec eux
comme nous avons agi avec les Juifs, avec les Italiens, ayez des égards pour
leurs muftis et leurs imams comme vous en avez eu pour les rabbins et les
évêques…
    « La première ville que nous rencontrerons a été bâtie
par Alexandre. Nous trouverons à chaque pas des souvenirs dignes d’exciter l’émulation
des Français. »
    Les soldats, malgré la chaleur et la soif qui fait enfler
leurs lèvres et leurs langues, l’acclament, entonnent La Marseillaise et,
au pied des pyramides, écraseront la cavalerie des Mamelouks.
    L’Égypte est donc conquise.
    « Soldats, du haut de ces pyramides quarante siècles
vous contemplent. »
    Mais ces victoires qui se succèdent au long des mois – Gaza,
Jaffa, Saint-Jean-d’Acre, Nazareth, le Mont-Thabor – sont aussi un piège.
    La flotte de Nelson a détruit la flotte française à Aboukir
dès le 14 thermidor (1 er août 1798).
    À quoi sert dès lors de s’enfoncer en Palestine, d’écraser
les Turcs, si l’on est enfermé dans les

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