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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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Aussi, demain matin, vous irez tous couper un épieu. Un pour
chacun, les deux bouts affûtés !
    — Demain, sir John ?
demanda Evelgold. Sont-ils si proches ?
    — Ils peuvent être n’importe
où. Dès l’aube, vous revêtirez maille et cuir et casques, vous garderez vos
cordes au sec et vous porterez un épieu.
    Le lendemain matin, Hook coupa une
branche de chêne et tailla le bois vert à coups de hache.
    — Quand nous sommes partis
d’Angleterre, se lamenta Will du Dale, on nous disait que nous étions la
meilleure armée qui fût ! À présent, nous n’avons plus que cordes
trempées, galettes de glands et épieux ! Maudits épieux !
    Le long épieu était malcommode à
transporter à cheval. Les bêtes étaient fourbues, trempées et affamées, et la
pluie qui redoublait crépitait sur la rivière. Les Français se tenaient sur la
rive opposée. Comme chaque jour.
    De nouveaux ordres parvinrent du roi
et l’avant-garde s’éloigna de la rivière pour gravir une longue côte humide
menant à un plateau désolé et trempé.
    — Où allons-nous
désormais ? demanda Hook alors que la rivière disparaissait de leur vue.
    — Dieu seul le sait, soupira le
père Christopher.
    — Et Il ne vous le dit
point ?
    — Ton saint te
parle-t-il ?
    — Non point.
    — Alors Dieu seul sait où nous
sommes.
    Le sol d’argile se mua bientôt en
mélasse boueuse sous la pluie. Il faisait de plus en plus froid et il n’y avait
guère d’arbres, donc guère de quoi faire du feu. Des archers d’une autre
compagnie brûlèrent leurs épieux cette nuit-là, et l’armée s’arrêta le temps
que leur soient données les étrivières et que leur vintenier ait les oreilles
coupées.
    Les cavaliers français sentaient le
désespoir de l’armée d’Henry. Ils les suivaient à distance, et comme les hommes
d’armes anglais étaient trop épuisés et leurs chevaux trop affamés pour relever
leurs défis, les Français se montraient de plus en plus audacieux et
s’approchaient toujours plus près.
    — Ne gâchez point vos
flèches ! ordonna sir John.
    — Ce serait un Français de
moins à tuer au combat, avança Hook.
    — C’est une question d’honneur,
Hook, sourit sir John. (Il désigna un Français qui trottait à deux cents toises
de là. L’homme était seul et levait sa lance en signe de défi.) Il a juré
d’accomplir quelque haut fait comme m’occire, moi ou quelque autre chevalier,
et c’est une noble ambition.
    — Et cela lui épargnerait les
flèches ? rétorqua aigrement Hook.
    — Oui, Hook. Laisse-lui la vie.
C’est un brave.
    D’autres braves approchèrent dans
l’après-midi ; mais comme aucun Anglais ne relevait leurs défis, ils
s’enhardirent encore, approchant assez pour reconnaître les visages d’hommes
qu’ils avaient affrontés dans des tournois en Europe. Ils bavardaient. Il y en
avait ainsi une douzaine et l’un d’entre eux, monté sur un splendide cheval
noir, galopa jusqu’à l’avant-garde.
    — Sir John ! s’écria le
cavalier.
    C’était le sire de Lanferelle, avec
ses longs cheveux trempés.
    — Lanferelle !
    — Si je vous donne de l’avoine
pour votre cheval, éprouverez-vous ma lance ?
    — Si vous me donnez de
l’avoine, répliqua sir John, mes archers mangeront !
    Lanferelle éclata de rire. Sir John
quitta la route pour chevaucher à ses côtés et ils bavardèrent aimablement.
    — On dirait des amis, dit
Mélisande.
    — Ils le sont peut-être,
répondit Hook.
    — Et ils se tueront au
combat ?
    — Anglais ! cria
Lanferelle à Hook en revenant vers les archers. Sir John me dit que tu as
épousé ma fille !
    — Si fait.
    — Et sans ma bénédiction,
s’amusa le seigneur. As-tu le surcot que je t’ai donné ? demanda-t-il à sa
fille.
    — O ui* .
    — Porte-le, dit son père. S’il
y a bataille, porte-le.
    — Parce que cela me
sauvera ? demanda-t-elle aigrement. La robe de novice ne me protégea point
à Soissons.
    — Maudit soit Soissons, ma
fille, et ce qui est arrivé là-bas arrivera à ceux-là, répondit-il en balayant
la colonne boueuse d’un geste. Ces hommes sont condamnés ! Tous autant
qu’ils sont ! Et j’aurai plaisir à te sauver.
    — Pour quoi ?
    — Pour ce qu’il me plaira de
décider pour toi. Tu as goûté à la liberté, et vois où elle t’a menée ! Tu
peux venir maintenant. Je t’emmènerai avant que nous massacrions cette armée.
    — Je reste avec Nicholas.
    — Eh

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