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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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saletés. Puis
il découvrit une jarre, puisa une cuillerée de la précieuse friandise, la mit
dans une feuille pliée en cornet, versa dessus une rasade de sirop, et me la
tendit.
    Je croquai goulûment et faillis tout lâcher, tant je fus surpris par le
froid. J’en avais mal aux dents et au front, mais c’était la chose la plus
délicieuse que j’aie jamais mangée de ma vie. Je la tendis à mon père pour
qu’il y goûte. Il la lécha une fois et parut y prendre autant de plaisir que
moi, mais il prétendit qu’il n’en voulait plus. « Ne mords pas,
Mixtli », me dit-il, « suce, pour que ça dure plus longtemps ».
    Quand il eut acheté ce que voulait ma mère et qu’il l’eut fait porter
dans le bateau, nous revînmes vers le centre de la ville. Bien que la majorité
des constructions ordinaires de Tenochtitlân eussent deux ou même trois étages
– beaucoup paraissaient encore plus hautes car elles étaient construites sur
pilotis, à cause de l’humidité –, l’île elle-même ne s’élève jamais à plus de
deux hauteurs d’homme au-dessus du lac Texcoco. En ce temps-là, il y avait
presque autant de canaux que de rues traversant la ville. A certains endroits,
une rue et un canal se côtoyaient ; les piétons pouvaient converser avec
les gens qui étaient dans les bateaux. A certains coins de rue, on voyait des
foules de personnes allant et venant ; à d’autres, c’étaient les canots
qui passaient en glissant. Les gens pressés pouvaient en louer s’ils désiraient
aller plus vite qu’à pied. D’autres canots appartenaient aux nobles, ils
étaient peints et décorés et munis d’une toile pour protéger du soleil. Les
rues étaient recouvertes d’argile dure et lisse ; les berges des canaux
étaient maçonnées. Dans les endroits où les eaux des canaux étaient presque à
la hauteur des rues, on pouvait faire pivoter les ponts de côté pour laisser
passer les bateaux.
    De même que ce réseau de canaux intégrait pratiquement le lac Texcoco
dans la ville, les trois avenues principales reliaient la ville à la terre
ferme. Quand ces larges rues quittaient l’île, elles se transformaient en
vastes chaussées empierrées par lesquelles on pouvait atteindre les cinq villes
de la terre ferme, au nord, au sud et à l’ouest. Il y avait un autre pont qui
ne servait pas de passage, mais d’aqueduc, avec un chenal de tuiles rondes, de
plus de deux brassées de profondeur et de largeur et qui amène toujours à la
ville l’eau douce de la source de Chapultepec, au sud-ouest, sur la terre
ferme.
    Etant donné que toutes les routes terrestres et nautiques convergeaient
vers Tenochtitlân, on assistait au déroulement permanent des échanges de toute
la nation Mexica et même d’autres pays. Autour de nous, des portefaix ployaient
sous la charge entassée sur leur dos et retenue par des sangles frontales. Il y
avait partout des canots de toutes tailles bourrés de marchandises pour le
marché de Tlatelolco ou apportant le tribut des peuples vassaux vers les
palais, le Trésor ou les entrepôts nationaux.
    Les paniers de fruits multicolores donnaient, à eux seuls, une idée de
l’étendue de ces échanges. Il y avait les goyaves et les anones venues des
terres otomi du nord, les ananas totonaques de la mer orientale, les papayes
jaunes du Michoacân, à l’ouest, les papayes rouges du Chiapas, au sud et venant
du sud moins lointain de la région des Zapotèques, la confiture de prunes
zapotin qui a donné son nom à ce pays.
    De la région zapotèque venaient aussi des sacs de petits insectes
séchés qui donnent de brillantes teintures rouges. Des environs de Xochimilco,
arrivaient plus de fleurs et de plantes que je ne pouvais l’imaginer. Des
lointaines forêts du sud, on amenait des cages remplies d’oiseaux colorés et
des ballots de plumes. Des terres chaudes de l’est et de l’ouest provenaient
les sacs de cacao pour faire le chocolat et les gousses noires de la vanille.
Au sud-est, la région côtière des Olmèques produisait Poli qui a donné son nom
à ce pays ; ce sont des bandes de gomme élastique que l’on tressait pour
faire les balles dures pour notre jeu du tlachtli. Même la nation rivale de
Texcala, notre ennemi héréditaire, nous envoyait le précieux copal, résine
aromatique servant à fabriquer le parfum et l’encens.
    De partout arrivaient des sacs et des paniers de maïs, de haricots et
de coton, des quantités de huexolotl vivants, au cri

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