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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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parler. Il demanda à un passant quelle en était la cause et
celui-ci lui répondit :
    « Mais voyons, c’est pour la consécration de la Pierre du
Soleil ; pour célébrer l’annexion de Tlatelolco. » La plupart des
participants étaient des gens du peuple, comme nous, mais il y avait également
assez de nobles pilli pour peupler une ville importante rien qu’avec des
nobles. Nous avions fait exprès d’arriver de bonne heure. Bien qu’il y eût déjà
plus de gens sur la vaste place qu’il n’y a de poils sur le dos d’un lapin,
elle n’était pas tout à fait pleine et il y avait encore assez d’espace pour
circuler et voir ce qui en valait la peine.
    En ce temps-là, la place centrale de Tenochtitlân – In Cem Anahuac
Yoyotli , le Cœur du Monde Unique – n’avait pas la stupéfiante splendeur que
je lui connaîtrais par la suite. On n’avait pas encore construit autour le Mur
du Serpent. Axayacatl, notre Orateur Vénéré, vivait encore dans le palais de
son défunt père Motecuzoma, pendant que sa future demeure était en construction
de l’autre côté de la place. La nouvelle Grande Pyramide, entreprise par
Motecuzoma I er , était toujours inachevée. Ses murs de pierre
inclinés et ses escaliers aux rampes en forme de serpents montaient bien
au-dessus de nos têtes et, à l’intérieur, on voyait poindre le sommet de
l’ancienne pyramide, plus petite, qui se trouvait ainsi enfermée et rehaussée.
    Mais pour un petit campagnard comme moi, cette place était déjà bien
impressionnante. Mon père me raconta qu’il l’avait traversée une fois en ligne
droite en la mesurant de ses pas ; elle en faisait presque exactement six
cents. Cette immense place – près de six cents pieds d’homme, du nord au sud et
d’est en ouest – était pavée de marbre encore plus blanc que le calcaire de
Xaltocán et qui avait le poli, la douceur et l’éclat d’un miroir tezcatl. Bien
des gens qui avaient des sandales à semelles de cuir très glissantes, étaient
obligés de les ôter et de marcher pieds nus.
    Les trois principales avenues de la ville, assez larges pour que vingt
hommes puissent y marcher de front, partaient de cette place en direction du
nord, de l’ouest et du sud, pour devenir ensuite les trois grandes chaussées
qui conduisaient à la terre ferme. A l’époque, il n’y avait pas sur la place
autant de temples, d’autels et de monuments que par la suite, mais il y avait
déjà de modestes teocalli avec les statues des principaux dieux. On voyait
aussi les casiers ouvragés dans lesquels étaient exposés les crânes des
xochimiqui les plus remarquables qui avaient été sacrifiés aux dieux. Il y
avait également le terrain de jeu de balle du tlatoani où se disputaient les jeux
rituels de tlachtli.
    Il y avait aussi la Maison du Chant qui renfermait des logements
confortables et des salles de répétition pour les musiciens, les chanteurs et
les danseurs de renom qui se produisaient sur la place au cours des fêtes
religieuses. Contrairement à tous les autres édifices, la Maison du Chant ne
fut pas entièrement démolie avec le reste de la ville. Elle a été restaurée et
c’est maintenant le quartier général et la résidence temporaire de Monseigneur
l’Evêque, en attendant que soit terminée votre cathédrale Saint-François. C’est
dans une des pièces de cette Maison du Chant que nous sommes en ce moment,
Messieurs les scribes.
    Mon père pensait, à juste raison, que les problèmes d’architecture et
de religion n’avaient guère de chance de captiver un enfant de sept ans, aussi
m’emmena-t-il vers un édifice situé au coin sud-est de la place. Il abritait la
collection d’animaux et d’oiseaux sauvages du Uey tlatoani, qui n’avait pas
encore, non plus, l’importance qu’elle prendrait ensuite. Elle avait été
commencée par le défunt Motecuzoma, dans le but de montrer au public un
spécimen de chaque espèce existant dans toutes les régions du pays. Ce bâtiment
comptait d’innombrables salles – certaines n’étant que des cabinets et d’autres
de grandes pièces – et un flot continuel déversé par des baquets d’eau puisée
dans un canal voisin balayait les détritus de toutes les salles. Chacune
s’ouvrait sur un passage destiné aux visiteurs, mais elle en était séparée par
un filet et même, dans Certains cas, par de solides barreaux de bois. Il y
avait une salle particulière pour chaque animal, ou pour plusieurs

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