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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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à
garder son neveu à distance, mais il était assez fin pour utiliser quand même
le génie de cet homme pour l’organisation et l’administration. Il envoya donc
ensuite Motecuzoma à Teloloapan, minuscule village situé entre Tenochtitlán et
l’océan Méridional, en lui confiant le soin d’en faire une communauté fortifiée
et prospère sur le modèle de Tapachula.
    Ahuizotl lui envoya, à cet effet, un important contingent de soldats
ainsi qu’un grand nombre de civils mécontents (ou non) de la vie à Tenochtitlán
et dans sa région ; mais quand l’Orateur Vénéré leur eut dit :
« Vous irez », ils partirent. Motecuzoma leur alloua des terres
fertiles autour de Teloloapan et, sous son gouvernement, ils transformèrent ce
misérable village en une ville prospère.
    Puis, dès que la forteresse fut achevée et que la communauté commença à
se suffire à elle-même, Motecuzoma fut de nouveau envoyé autre part pour
refaire le même travail. Ahuizotl le promena ainsi dans plusieurs petits
villages : Oztoman, Alahuitztlan et d’autres dont j’ai oublié le nom mais
qui étaient tous aux limites extrêmes de la Triple Alliance. Ces lointains
comptoirs procuraient à Ahuizotl bien des satisfactions : ils drainaient
l’excédent de population de la région des lacs ; ils servaient de solides
postes frontières et enfin, cette colonisation permanente mettait à profit les
capacités de Motecuzoma, tout en lui ôtant la possibilité d’intriguer contre
son oncle.
    Cette émigration suffisait à peine à endiguer l’accroissement de la
population de Tenochtitlán, mais elle n’arrivait pas à en diminuer la
surpopulation. Le plus urgent besoin de la ville, c’était l’eau potable.
Motecuzoma I er avait établi un approvisionnement permanent en
faisant construire un aqueduc qui amenait l’eau des sources de Chapultepec,
plus d’un faisceau d’années auparavant, à peu près au même moment où on avait
édifié la grande digue pour protéger la ville contre les inondations.
Malheureusement, les sources de Chapultepec ne voulaient rien savoir pour
donner davantage d’eau. Des prêtres et des sorciers avaient essayé tous les
moyens de persuasion, mais en vain.
    Ahuizotl décida alors de chercher ailleurs et il envoya ces mêmes
prêtres et sorciers explorer d’autres endroits de la terre ferme, où ils
découvrirent une nouvelle source. L’Orateur Vénéré commença aussitôt à établir
les plans d’un second aqueduc et comme cette source, située près de Coyoacán,
était bien plus abondante que celle de Chapultepec, il avait même prévu
d’installer des fontaines jaillissantes au Cœur du Monde Unique.
    Pourtant, tout le monde ne partageait pas cet enthousiasme, en
particulier l’Orateur Vénéré Nezahualpilli de Texcoco. Il conseilla la prudence
à Ahuizotl, lorsque celui-ci l’invita à venir voir la nouvelle source et les
travaux qu’on venait d’entreprendre pour la construction de l’aqueduc. Je n’ai
pas assisté personnellement à leur entretien, car je n’avais aucune raison
d’être présent et j’étais sans doute en train de jouer avec ma fille.
Cependant, je suis arrivé à reconstituer la conversation des deux Orateurs
Vénérés d’après des témoignages.
    Nezahualplli avait dû dire à Ahuizolt :
    « Mon ami, vous et votre ville devez choisir entre trop ou trop
peu d’eau. »
    Il lui rappela à cette occasion quelques faits historiques.
    Depuis des faisceaux d’années, Tenochtitlán est une île entourée d’eau,
mais il n’en a pas toujours été ainsi. Lorsque les premiers Mexica sont arrivés
de la terre ferme pour s’y établir, ils sont venus à pied sec. L’accès en était
certainement difficile et glissant, mais ils n’eurent pas à se mettre à l’eau.
Toute la région qui est maintenant un lac et qui va d’ici à la terre ferme,
n’était à cette époque qu’un marécage boueux et l’île actuelle était le seul
endroit sec et stable qui émergeât.
    A mesure que la ville se construisait, les premiers habitants
établirent également de meilleures voies d’accès à la terre ferme. Au début, ce
n’étaient sans doute que de simples talus de terre damée mais, par la suite,
les Mexica noyèrent deux rangées de pilotis qu’ils bourrèrent de mœllons et sur
ces fondations, ils posèrent le pavement de pierre et les parapets des trois
jetées qui existent encore aujourd’hui. Ces chaussées empêchèrent l’eau

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