Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
Vom Netzwerk:
une bataille quand il était
encore enfant et qu’on avait élevé spécialement pour représenter le dieu quand
il aurait grandi. Ce n’était jamais un esclave qui remplissait ce rôle, car
Xipe Totec méritait et exigeait qu’on lui sacrifie une personne jeune faisant
partie de la classe supérieure.
    Quelques jours avant la cérémonie, on faisait venir le xochimiqui dans
le temple et on le traitait avec les plus grands égards. Une fois sa virginité
parfaitement établie, on l’en débarrassait rapidement. Il ou elle était
autorisé à pratiquer toutes les licences sexuelles – encouragé ou même forcé et
c’était nécessaire – car cela faisait partie du rôle du dieu de la fertilité.
Si le xochimiqui était un jeune homme, il avait le droit de désigner toutes les
filles et toutes les femmes qu’il désirait, mariées ou non. Si ces femmes y
consentaient, comme c’était souvent le cas, même quand elles étaient mariées,
on les lui amenait. De même, les filles pouvaient faire venir tous les hommes
qu’elles souhaitaient.
    Parfois, il arrivait que le xochimiqui désigné pour cet honneur ne
veuille pas se soumettre à ces pratiques. Quand c’était une fille qui refusait
d’être souillée, le grand prêtre de Xipe se chargeait de la déflorer par la
force. Si c’était un jeune homme qui voulait rester chaste, on le ligotait et
il était enfourché par une des assistantes du temple. Après cette introduction
au plaisir, les récalcitrants devaient subir les viols répétés des prêtres ou
des femmes du temple et, quand ceux-ci étaient saturés, de tous ceux qui
avaient envie de les remplacer. Oui, Excellence, il se produisait là tous les
dérèglements sexuels qu’on peut imaginer, sauf l’union d’un dieu et d’un homme,
ou d’une déesse avec une femme ; car ces actes étant en contradiction
formelle avec la fertilité auraient déplu à Xipe Totec.
    Le jour de la cérémonie, Xipe Totec faisait son apparition. Le jeune
homme ou la jeune fille était déguisé en dieu, avec un costume fait de vieux
épis de maïs et de nouvelles pousses, une couronne en plumes colorées en forme
de large éventail, un manteau flottant et des sandales dorées. On lui faisait
faire plusieurs fois le tour du Cœur du Monde Unique dans une élégante chaise à
porteurs, accompagnée de nombreux pages et d’une musique assourdissante, tandis
qu’il ou elle lançait des grains ou des épis de maïs sur la foule en délire.
Ensuite, la procession se dirigeait vers la pyramide basse de Xipe Totec située
dans un coin de la place. Alors, les tambours, la musique et les chants
s’arrêtaient, la foule se taisait et la jeune image du dieu descendait de sa
chaise au pied de l’escalier du temple. Là, deux prêtres l’aidaient à enlever
son costume, pièce par pièce, jusqu’à ce qu’il soit entièrement nu. On lui
tendait un paquet de vingt flûtes de roseau et il tournait le dos à la foule.
Les deux prêtres se tenaient à ses côtés pendant qu’il montait lentement vers
la pierre du sacrifice et vers le temple. A chacune des vingt marches, il
exécutait une trille sur l’une des flûtes qu’il brisait ensuite entre ses
mains. Arrivé à la dernière marche, il aurait peut-être bien joué un peu plus
longtemps et un peu plus tristement, mais les prêtres ne lui laissaient pas
prolonger son chant plus qu’il ne le fallait. La vie de Xipe Totec devait
s’arrêter en même temps que l’ultime trille.
    Alors, les prêtres qui attendaient au sommet se saisissaient de lui.
Pendant qu’un d’entre eux lui ouvrait la poitrine pour en arracher le cœur
palpitant, le second sciait la tête encore grimaçante. C’était la seule
cérémonie où l’on procédait à une décapitation et cela n’avait aucune
signification religieuse, même dans le rituel de Xipe Totec où on ne la pratiquait
que pour une raison pratique : c’est plus facile d’écorcher un cadavre
quand la tête et le corps sont séparés.
    Le dépouillement ne se faisait pas en public. Les prêtres incisaient la
peau de la tête par-derrière, de la nuque au sommet, ils détachaient le cuir
chevelu et la peau du visage et coupaient les paupières ; de même, le
corps était fendu de haut en bas, de l’anus au cou ; mais la peau des
jambes et des bras était soigneusement décollée sans la déchirer. Quand le
xochimiqui était une fille, on laissait intacte la chair qui recouvrait la
poitrine et les fesses pour en

Weitere Kostenlose Bücher