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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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pensé nos
meilleurs médecins. Aussi, conformément aux habitudes des gens civilisés, nous
leur avons rendu tous les honneurs funéraires et nous avons cuit et mangé les
parties nobles de leur individu. C’est à ce moment que les deux dieux vivants
se sont terrés chez eux et qu’ils n’en ont plus bougé.
    — Ils étaient peut-être fâchés que vous ayez disposé si rapidement
de leurs corps de réserve. »
    Ah Tutal fit un geste d’exaspération. « En tout cas, cette
réclusion volontaire aurait épuisé le corps qu’ils portent en ce moment si je
ne leur avais pas envoyé régulièrement à boire et à manger. Ils se nourrissent
très peu, ils prennent les fruits, les légumes et les graines mais ils laissent
des mets aussi raffinés que le tapir ou le lamantin. Seigneur Ek Muyal, je vous
assure que j’ai essayé par tous les moyens de découvrir ce qui leur ferait
plaisir. Tenez, en ce qui concerne les femmes…
    — Ils agissent avec les femmes de la même façon que les
mortels ?
    — Oui, oui, s’impatienta Ah Tutal. D’après les femmes, ce sont des
hommes à tous les points de vue, si ce n’est leur excessive pilosité et
j’imagine qu’un dieu qui est équipé comme un homme se comporte aussi de la même
façon. Tout bien considéré, Seigneur Chevalier, il n’y a pas trente-six
manières de se servir de ça, même pour un dieu.
    — Vous avez raison, Seigneur Mère, mais poursuivez, je vous prie.
    — Je n’ai cessé de leur envoyer des femmes, toujours deux par
deux. Mais ils ne les ont jamais gardées plus de trois nuits consécutives. Nos
femmes ne semblent pas, non plus, les trouver très à leur goût. Ils souhaitent
peut-être un type de femme particulier, mais comment le savoir ? Un soir,
je leur ai envoyé deux jolis garçons, mais ils ont fait un tapage épouvantable,
ils les ont battus et les ont jetés dehors. Il ne reste plus beaucoup de femmes
disponibles à Tihô ou dans les environs. Ils ont eu les femmes et les filles de
tous les Xiu excepté moi et quelques autres nobles. Ce qui m’ennuie, c’est que
je risque de me heurter à une rébellion de nos femmes, car je suis obligé d’employer
la force pour envoyer la plus indigne des esclaves dans leur antre fétide.
Elles disent que leurs parties intimes sont elles aussi recouvertes de poils et
qu’ils sentent encore plus mauvais à cet endroit que partout ailleurs. Je sais
que votre Orateur Vénéré pense que c’est un grand honneur pour moi d’être
l’hôte de ces dieux, ou prétendus tels, mais j’aimerais bien que Motecuzoma
vienne ici pour voir un peu ce qu’il ferait avec ces deux pestiférés. Je vous
le dis, Seigneur Chevalier, je commence à trouver que cet honneur est plutôt
une épreuve et un tourment. Combien de temps cela va-t-il durer ? Je
voudrais bien le savoir. Je remercie les autres dieux d’avoir choisi de les
loger à l’autre bout de la cour mais, selon les caprices du dieu-vent, il m’arrive
parfois des effluves nauséabonds de ces créatures qui manquent à tout coup de
me terrasser. Dans un jour ou deux, cette puanteur n’aura plus besoin du vent
pour gagner. Déjà, certains de mes courtisans sont atteints d’une étrange
maladie que les médecins ne connaissent pas. Je pense, pour ma part, qu’ils ont
été empoisonnés par l’odeur de ces étrangers malpropres. Je crois deviner la
raison pour laquelle Motecuzoma m’a envoyé de si riches présents. Il espère me
soudoyer pour que je les garde loin de sa ville immaculée. Je dirai même plus…
    — Je vois que vous avez été très éprouvé, Seigneur Mère,
m’empressai-je de lui dire pour arrêter ce torrent de doléances. La façon dont
vous avez si longtemps fait face à cette situation est tout à votre honneur.
Mais, maintenant, je suis là et je vais pouvoir vous venir en aide. Mais, avant
d’être officiellement présenté à ces êtres, j’aimerais bien les entendre parler
sans qu’ils sachent que je suis là.
    — C’est facile, grommela Ah Tutal. Vous n’avez qu’à traverser la
cour et vous placer à côté de leur fenêtre de façon à ce qu’ils ne vous voient
pas. Ils n’arrêtent pas de jacasser à longueur de journée, comme des singes.
Seulement, un conseil : bouchez-vous le nez ! »
    J’esquissai un petit sourire, pensant que le Seigneur Mère exagérait
dans ce domaine comme dans ses autres jugements sur ces étrangers. J’avais
tort. Quand j’arrivai près de chez eux, la puanteur

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