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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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un orage de
grêle.
    Mais la chose la plus incroyable et la plus terrifiante, nous avait dit
le messager, c’était que parmi eux, il y avait des hommes-bêtes dont le corps
ressemblait à celui d’un cerf géant, sans bois, qui galopaient sur leurs quatre
pattes, tandis que de leurs deux bras humains, ils brandissaient une épée ou
une lance et leur seule vue avait fait fuir les plus braves.
    Vous souriez, mes révérends. Et pourtant, ni les paroles incohérentes
du messager ni les grossiers dessins des Cupilco, ne pouvaient nous laisser
supposer qu’il s’agissait de soldats montés sur des animaux plus gros que tous
ceux que nous connaissions. Nous ne pouvions pas davantage deviner la nature de
ce que le messager avait appelé « des chiens-lions », qui couraient
après les hommes en fuite, les repéraient et les mettaient en pièce comme
l’aurait fait une épée ou un jaguar.
    Lorsque les troupes olmeca eurent dénombré dans leurs rangs huit cents
morts et autant de blessés, alors qu’ils n’avaient tué que quarante
envahisseurs, le tabascoób ordonna la retraite. Il envoya des émissaires
portant les étendards à mailles d’or de la paix qui se dirigèrent vers les
maisons de toile que les Blancs avaient installées sur la plage. Ces envoyés
furent très surpris de pouvoir communiquer avec eux autrement que par gestes,
car l’un des Blancs parlait un dialecte maya. Ils demandèrent aux envahisseurs
quelles conditions ils exigeaient pour faire la paix. Je ne peux vous certifier
l’exactitude de ces propos, je ne fais que vous répéter ce que nous a dit le
messager qui n’était pas lui-même un témoin direct. Voici ce que les Blancs
avaient déclaré :
    « Dites à votre peuple que nous ne sommes pas venus pour faire la
guerre, mais pour chercher un remède à une maladie. Les hommes blancs souffrent
d’une affection du cœur que l’or seul peut guérir. »
    A ces mots, Tlacotzin, le Femme-Serpent, avait regardé Motecuzoma et
dit sur un ton qui se voulait encourageant :
    « Voilà une nouvelle intéressante, Seigneur Orateur. Ces étrangers
ne sont donc pas invulnérables, puisqu’ils sont touchés par une curieuse
maladie dont personne, chez nous, n’a jamais été atteint. »
    Motecuzoma branla du chef avec une moue d’incertitude et tous les vieux
conseillers l’imitèrent. Un seul fut assez mal embouché pour donner son opinion
et naturellement, ce fut moi.
    « Je vous demande pardon, Seigneur Femme-Serpent. J’ai connu
beaucoup de gens qui présentaient les symptômes de ce mal. Il s’appelle
l’avidité. »
    Motecuzoma et Tlacotzin me lancèrent des regards furibonds et le
messager fut prié de poursuivre son récit.
    Le tabascoób avait donc acheté la paix en entassant sur la plage tout
l’or disponible : coupes, chaînes, effigies des dieux, bijoux et même de
la poudre, des pépites et des morceaux de métal brut. L’homme blanc qui était
manifestement le chef avait demandé où l’on trouvait cet or qui guérit le cœur
et le tabascoób lui avait répondu qu’il y en avait partout dans le Monde
Unique, mais que la plus grande partie était réservée à Motecuzoma, Orateur
Vénéré des Mexica, et déposée dans sa capitale. Les hommes blancs avaient paru
très intéressés par cette remarque et ils avaient voulu savoir où était cette
ville. Le tabascoób leur avait dit qu’ils pourraient s’en rapprocher avec leurs
navires en longeant la côte vers l’ouest, puis vers le nord-ouest.
    « Nous avons déjà des voisins fort obligeants », grogna
Motecuzoma.
    Le tabascoób avait également offert au chef blanc vingt belles jeunes
femmes pour qu’il les partage avec ses subordonnés. Le tabascoób en avait
choisi lui-même dix-neuf et une vingtième s’était portée volontaire pour
arriver au chiffre rituel, ce qui inciterait peut-être les dieux à épargner aux
Olmeca de nouvelles visites. Les Blancs avaient donc chargé sur leurs vaisseaux
leur butin d’or et de femmes et après avoir déployé leurs grandes ailes, ils
étaient repartis vers l’ouest, le jour Treize Fleur, sans s’éloigner de la
côte.
    Motecuzoma poussa un autre grognement tandis que les anciens du Conseil
se mettaient à marmonner entre eux.
    « Seigneur Orateur, dit timidement l’un des conseillers, nous
sommes dans l’année Un Roseau.
    — Merci, répondit aigrement Motecuzoma, je le savais déjà.
    — Mais le sens caché de ce fait a peut-être échappé à

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