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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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J’ai
une autre preuve. J’ai mobilisé tous les historiens de la Triple Alliance pour
faire des recherches sur les Tolteca. A leur grande surprise – ils l’ont
eux-mêmes reconnu – ils ont exhumé une foule de vieilles légendes oubliées. Eh
bien, d’après ces récits, les Tolteca étaient un peuple au teint clair, et la
barbe était considérée, chez les hommes, comme un signe de virilité. » Il
se pencha vers moi et plongea ses yeux dans les miens. « En d’autres
termes, Chevalier Mixtli, les Tolteca étaient blancs et barbus, exactement
comme ces étrangers qui nous rendent des visites de plus en plus fréquentes.
Qu’as-tu à répondre à cela ? »
    J’aurais pu lui objecter que nous avions une telle profusion de contes
et de légendes que n’importe qui pourrait toujours y trouver des indices pour
appuyer les théories les plus aberrantes. J’aurais pu lui dire aussi que
l’historien le plus sérieux n’aurait pas voulu décevoir un Orateur Vénéré si
infatué de son idée. Mais, prudemment, je lui répondis :
    « Quelle que soit la nature de ces étrangers, Seigneur, vous venez
de remarquer vous-même que leurs visites deviennent de plus en plus fréquentes.
En outre, ils sont plus nombreux à chaque fois et ils abordent toujours plus à
l’ouest – Tihô, puis Kimpéch et maintenant Xicalango – donc ils se rapprochent
d’ici. Que pense l’Orateur Vénéré de tout cela ? »
    Il s’agita sur son trône, comme s’il pressentait inconsciemment qu’il y
était installé dans une situation précaire et, après quelques instants de
réflexion, il me dit :
    « Quand on ne leur oppose pas de résistance, ils ne se livrent à
aucun acte de violence. Ils semblent vouloir rester à proximité de leurs
bateaux et ne pas avoir l’intention de s’aventurer à l’intérieur des terres
pour retourner vers le territoire qui leur appartenait jadis. S’ils souhaitent
regagner le Monde Unique en ne s’établissant que sur les côtes… eh bien…
pourquoi ne pas vivre ensemble en bons voisins ? » Il se tut et comme
je restais silencieux, il me demanda d’un ton aigre : « Alors, tu
n’es pas d’accord ?
    — Si j’en juge par mon expérience personnelle, Seigneur Orateur,
on ne peut jamais savoir si un futur voisin s’avérera un bienfait ou une
épreuve, avant qu’il ne se soit vraiment installé et alors, il est trop tard
pour avoir des regrets. C’est un peu comme un mariage irréfléchi. On ne peut
qu’espérer qu’il tournera bien. »
    Moins d’un an après, les voisins commencèrent à s’installer. Nous
étions au printemps de l’année Un Roseau quand un messager arriva du pays
olmeca porteur d’une nouvelle très alarmante. Motecuzoma m’envoya chercher en
même temps qu’il convoquait son Conseil pour le mettre au courant. Le messager
nous commenta l’affaire en des termes haletants et angoissés. Le jour Six
Fleur, des navires aux ailes déployées étaient apparus à nouveau. Ils étaient
onze et formaient une flotte impressionnante. C’était le 25 mars mille cinq
cent quinze de votre calendrier, mes révérends.
    Les onze vaisseaux avaient mouillé devant l’embouchure du fleuve du
Tabascoób, ils avaient vomi sur la plage des centaines et des centaines
d’hommes blancs. Armés et gainés de métal, ils s’étaient répandus sur le rivage
en criant : « Santiago ! » – sans doute le nom de leur dieu
de la guerre – et ils ne semblaient pas venus pour admirer le paysage ou goûter
à la cuisine locale. Les indigènes avaient immédiatement regroupé tous leurs
guerriers – cinq mille hommes en tout. De nombreux combats s’étaient déroulés
en l’espace de dix jours et les nôtres avaient lutté vaillamment, mais les
Blancs avaient des armes invincibles.
    Nos armes d’obsidienne s’étaient brisées instantanément sur leurs
épées, leurs boucliers et leurs armures de métal. Ils avaient des arcs
ridiculement petits, qu’ils tenaient maladroitement de travers et qui,
cependant, lançaient de petites flèches avec une stupéfiante précision. Ils
avaient des bâtons qui crachaient des éclairs et du tonnerre et qui faisaient
des trous minuscules mais mortels. Ils avaient des tubes de métal posés sur de
grandes roues qui vomissaient des éclairs encore plus fulgurants et un tonnerre
encore plus fracassant, ainsi que des petits morceaux de métal qui fauchaient
plusieurs hommes à la fois, comme des plants de maïs couchés par

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