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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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Frère Vénéré,
dites-moi ce que c’est, s’exclama Cuitlahuac, bouillant de fureur.
    — Il n’a pas envoyé de présents de guerre, ni aucun témoignage
d’une pareille intention, répondit Motecuzoma sur un ton hésitant.
    — Attendrez-vous qu’il vous décharge ses canons dans les
oreilles ? répliqua effrontément Cuitlahuac. Vous voyez bien qu’il ignore
notre coutume de donner un avertissement. Apprenons-lui les bonnes manières.
Envoyons-lui des présents de guerre, puis descendons vers la côte et rejetons
cet insupportable fanfaron dans la mer.
    — Calme-toi, mon frère, dit Motecuzoma. Pour l’instant, il n’a
ennuyé personne en dehors de ces misérables Totonaca. En ce qui me concerne il
peut rester sur cette plage toute sa vie, à se pavaner et à se lisser les
plumes. Tant qu’il n’entreprendra rien de précis, nous attendrons. »
     

I H S
A.I.M.C.
    A Son Auguste et Impériale Majesté Catholique, l’Empereur Charles
Quint, Notre Roi :
     
    Estimée Majesté, Notre Royal Protecteur, de la ville de Mexico,
capitale de la Nouvelle-Espagne, en cette veille de la fête de la
Transfiguration de l’année mille cinq cent trente et un de Notre Seigneur, nous
vous adressons nos salutations.
     
    Attendu que nous n’avons reçu de Votre Suprême Majesté aucun ordre
concernant la poursuite de cette chronique qui nous semble terminée avec les
feuillets suivants et attendu que l’Aztèque lui-même nous a déclaré qu’il
n’avait plus rien à ajouter, nous joignons à la présente la conclusion de ce
récit.
     
    Beaucoup de choses dans la relation de l’Indien à propos de la conquête
et de ses suites sont déjà connues de Votre Très Savante Majesté grâce aux
rapports envoyés par le Capitaine Général Cortés et par d’autres officiers.
Toutefois, s’il n’a pas d’autre intérêt, ce compte rendu a au moins le mérite
de démentir les prétentieuses et lassantes déclarations du Capitaine Général
d’avoir « avec une poignée de rudes soldats castillans » conquis un
continent à lui tout seul.
    Maintenant que vous et nous, Sire, sommes à même d’envisager ce récit
dans sa totalité, il ne fait aucun doute qu’il ne correspond pas du tout à ce
que Votre Majesté avait demandé au commencement et nous n’avons guère besoin de
revenir sur notre mécontentement. Néanmoins s’il a pu, si peu que ce soit,
informer et édifier Votre Majesté par sa pléthore de détails curieux, nous
tenterons de nous convaincre que notre patience, notre tolérance et
l’assommante tâche à laquelle ont été astreints nos frères scribes, n’auront
pas été entièrement perdues.
    Nous prions Votre Majesté de bien vouloir imiter notre bienveillant Roi
du Ciel et de ne pas prendre en considération le peu de valeur que constitue
cette accumulation d’écrits, mais la sincérité avec laquelle nous avons
entrepris ce travail et l’esprit dans lequel nous l’avons accompli afin que
vous jetiez sur lui un regard plus indulgent.
    Avant d’en terminer avec l’Aztèque, nous voudrions aussi demander à
Votre Majesté si elle désire de lui des informations supplémentaires. Dans ce
cas, nous veillerons à ce qu’il reste à notre disposition. Mais si vous n’avez
plus besoin de lui, Sire, pourriez-vous avoir la bonté de nous dire ce que nous
devons faire de sa personne, à moins que Votre Majesté préfère que nous
remettions son sort entre les mains de Dieu.
    En attendant, que la Sainte Grâce de Dieu continue à régner dans le
cœur de Votre Estimable Majesté, telle est notre prière constante. De V.M. le
dévoué serviteur,
     
    ( ecce signum ) Zumarraga
     

ULTIMA PARS
    Comme vous le savez, mes révérends, le nom de notre onzième mois,
Ochpaniztli, signifie « Balayage ». Cette année-là, ce nom prit un
sens particulièrement sinistre car c’est vers la fin de ce mois, quand les
pluies commencèrent à se calmer, que Cortés entreprit sa marche menaçante vers
l’intérieur du pays. Laissant ses marins et quelques-uns des soldats en
garnison à Villa Rica de la Vera Cruz, il prit la direction de l’ouest avec
environ quatre cent cinquante de ses hommes et mille trois cents Totonaca en
armes. Un millier d’autres servaient de porteurs pour les armes de réserve, les
canons démontés et leurs lourds projectiles et les provisions de route. Parmi
ces porteurs, s’étaient glissées des souris de Motecuzoma qui communiquaient
avec d’autres quimichi

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