Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
Vom Netzwerk:
postées le long du parcours et qui tenaient l’Orateur
Vénéré informé de l’avance des troupes.
    Cortés ouvrait la marche, revêtu de son étincelante armure de métal et
monté sur un cheval qu’il appelait par dérision, mais avec tendresse, la Mule.
Son autre possession du genre féminin, Malintzin, portait son étendard et
marchait fièrement à ses côtés. Seuls, quelques officiers avaient emmené une
femme, car beaucoup espéraient en trouver d’autres en chemin. Sur les hauteurs,
la saison des pluies se prolongeait, avec du vent et des bourrasques de neige.
Les voyageurs étaient trempés, frigorifiés et ils ne jouissaient guère de la
promenade.
    «  Ayyo  ! s’était écrié Motecuzoma en entendant le
rapport de ses souris. Ils doivent trouver que l’intérieur du pays est moins
hospitalier que les Terres Chaudes. Je vais leur envoyer mes sorciers pour leur
faciliter l’existence.
    — Il vaudrait mieux leur envoyer des guerriers pour leur rendre la
vie impossible, avait ironisé Cuitlahuac.
    — Je préfère préserver cette façade amicale aussi longtemps
qu’elle jouera en notre faveur. Les sorciers vont si bien les accabler de
sortilèges qu’ils finiront par décider d’eux-mêmes de faire demi-tour, sans
savoir que nous sommes les responsables de leurs malheurs. Il faut qu’ils
rapportent à leur roi que le pays est insalubre et impénétrable, mais qu’ils ne
conçoivent aucun soupçon à notre sujet. »
    Les sorciers partirent donc en toute hâte vers l’est, déguisés en
paisibles voyageurs. Il est possible que les magiciens soient capables
d’accomplir des prodiges, mais les obstacles que ceux-ci mirent sur la route de
Cortés se révélèrent pitoyablement inefficaces. D’abord, ils tendirent entre
les arbres des fils très fins où étaient accrochés des papiers bleus couverts
de signes cabalistiques. Bien que cette barrière fût supposée infranchissable,
le cheval de Cortés qui conduisait la marche la rompit sans même sans
apercevoir. Les magiciens firent alors savoir à Motecuzoma, non pas qu’ils
avaient échoué, mais que les chevaux possédaient le pouvoir d’échapper à ce
sortilège. Ensuite, ils s’entendirent secrètement avec les espions qui
s’étaient introduits dans l’armée pour qu’ils glissent de la sève de ceiba et
des figues de Barbarie dans la nourriture des soldats. La sève de l’arbre ceiba
rend les personnes qui l’ingèrent si affamées qu’elles dévorent goulûment tout
ce qui leur tombe sous la dent et qu’au bout de quelques jours elles ont
tellement engraissé qu’elles ne peuvent plus bouger. C’est du moins ce que
prétendent les magiciens, car je n’ai jamais constaté personnellement ce
phénomène. En revanche, la tuna a réellement un effet pernicieux, quoique moins
spectaculaire. La tuna est ce que vous appelez la figue de barbarie, le fruit
du cactus nopalli, et les premiers Espagnols ne savaient pas qu’il fallait le
peler soigneusement avant de le manger. Les sorciers s’attendaient donc à ce
que les Blancs endurent d’atroces souffrances quand les épines minuscules, mais
très acérées de ce fruit leur pénétreraient dans les doigts et dans la langue.
En outre, celui qui a mangé la chair rouge de ce fruit a une urine d’un rouge
encore plus vif qui peut lui faire croire, s’il n’est pas averti, qu’il est
atteint d’une affection mortelle.
    Si la sève du ceiba fit grossir les Blancs, ce ne fut pas au point de
les immobiliser et s’ils maudirent les épines de tuna, et furent épouvantés
d’uriner du sang, cela ne les empêcha pas de continuer à avancer. Il est fort
probable que Malintzin leur ait montré la façon de les manger et les ait mis au
courant des conséquences et les Espagnols poursuivirent inexorablement leur
marche vers l’ouest.
    En même temps qu’elles lui avaient appris l’échec des sorciers, les
souris avaient apporté à Motecuzoma une nouvelle encore plus inquiétante.
L’armée de Cortés était en train de traverser le territoire de tribus de
moindre importance, comme les Tepeyahuaca et les Xica, qui s’étaient toujours
fait tirer l’oreille pour verser un tribut à la Triple Alliance. Dans chaque
village, les recrues totonaca clamaient à la population : « Venez
vous joindre à nous ! Ralliez-vous à Cortés ! Il veut nous libérer du
joug détesté des Mexica. » Ces tribus avaient fourni de nombreux guerriers
et l’armée de Cortés devenait de plus

Weitere Kostenlose Bücher