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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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en plus importante.
    « Vous avez entendu, Frère Vénéré ! avait éclaté Cuitlahuac.
Ces créatures osent se vanter d’être venues pour s’opposer personnellement à
vous. Vous avez maintenant toutes les excuses pour fondre sur eux. C’est le
moment. Comme l’a dit le Seigneur Mixtli, ils sont incapables de se défendre
dans les montagnes. Vous ne pouvez plus dire : Attendons !
    — J’ai dit attendons ! répliqua Motecuzoma imperturbable.
Nous épargnerons ainsi beaucoup de vies humaines.
    — Dites-moi, ricana Cuitlahuac, quand donc dans toute cette
histoire a-t-on épargné une seule vie ?
    — Je voulais dire qu’il est inutile de sacrifier même un seul
soldat, répondit Motecuzoma, visiblement ennuyé. Apprends, mon frère, que les
étrangers approchent de la frontière orientale de Texcala. Laissons ce pays
combattre les envahisseurs et nous en tirerons deux avantages. D’abord, les
Blancs seront certainement vaincus et ensuite les Texcalteca seront tellement
affaiblis que je pourrai ensuite les attaquer et leur infliger une sévère
défaite. De plus, si au cours des opérations nous trouvons des Espagnols
survivants, nous leur porterons secours, si bien qu’ils penseront que nous
sommes entrés en guerre uniquement pour les défendre et que nous aurons gagné
ainsi la reconnaissance de leur roi dont nous pourrons peut-être tirer profit.
Pour toutes ces raisons, nous allons continuer à attendre. »
    Si Motecuzoma avait fait profiter Xicotenca, le chef de Texcala, de ce
qu’il savait des forces et des faiblesses des Blancs, il aurait fait poster ses
troupes aux endroits stratégiques des montagnes escarpées du pays.
Malheureusement, Xicotenca le Jeune, le chef des armées, avait choisi de
déployer ses hommes sur l’une des rares plaines de Texcala et il s’était
préparé à un combat traditionnel, où l’on échange les formalités d’usage avant
de se ruer à l’assaut. Xicotenca avait sans doute entendu parler de la
puissance plus qu’humaine de ce nouvel ennemi, mais il ignorait certainement
qu’il ferait fi de nos conventions et de nos règles de guerre.
    Un jour, donc, Cortés sortit d’une forêt en bordure de ladite plaine, à
la tête de ses quatre cent cinquante soldats et de ses trois mille guerriers
indigènes, pour se trouver face à un mur impénétrable de dix mille Texcalteca –
trente mille ont prétendu certains. Cortés se rendait compte de la formidable
importance de ses opposants, revêtus de leur armure jaune et blanc et
brandissant leurs longues bannières de plumes, mais il garda assez de
sang-froid pour dissimuler son arme la plus redoutable. Les Texcalteca ne
virent que des fantassins ; tous les chevaux étaient restés cachés dans
les bois, hors de la vue de l’ennemi.
    Comme l’exigeait la tradition, plusieurs nobles texcalteca sortirent
des rangs et traversèrent la prairie verdoyante qui séparait les deux armées
pour venir offrir cérémonieusement les armes symboliques, les manteaux de
plumes et les boucliers et pour déclarer l’ouverture des hostilités. Cortés
prolongea à dessein cette cérémonie en demandant qu’on lui en explique la
signification. Aguilar servait de moins en moins d’interprète car Malintzin
avait fait de rapides progrès en espagnol ; après tout, le lit est la
meilleure école pour apprendre les langues. Aussi, après avoir écouté la déclaration
des Texcalteca, Cortés en fit une à son tour et Malintzin la traduisit aux
nobles. Je peux vous la répéter de mémoire, car il a fait ensuite la même
proclamation dans tous les villages, dans toutes les villes et dans toutes les
nations qui se fermaient à son approche. Après avoir demandé qu’on le laisse
entrer sans résistance, il déclarait :
    « Si vous refusez, avec l’aide de Dieu, je pénétrerai de force et
je vous livrerai un combat acharné. Je vous soumettrai à notre Sainte Eglise et
à notre roi Carlos. Je prendrai vos femmes et vos enfants comme esclaves ou
bien je les vendrai selon le bon plaisir de Sa Majesté. Je m’emparerai de tous
vos biens et je vous traiterai comme des sujets rebelles refusant d’obéir à
leur souverain légitime. Par conséquent, tous les massacres et les malheurs qui
surviendront par la suite vous seront imputables et non à Sa Majesté, à moi ou
aux officiers qui sont à mes ordres. »
    Il est facile d’imaginer que les nobles texcalteca n’avaient pas été
très heureux qu’on les qualifie de

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