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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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Vénéré Cacama avec
des nobles acolhua venus par bateau sur le lac, ainsi que des Tecpanecá de
Tlacopan, la troisième ville de la Triple Alliance. Ces seigneurs
somptueusement vêtus se mirent à balayer la chaussée devant les étrangers, aussi
humblement que des esclaves, en la jonchant de pétales de fleurs, jusqu’à
l’endroit où elle rejoignait l’île. Pendant ce temps, Motecuzoma était arrivé
dans une magnifique litière accompagné des chevaliers des trois ordres et des
seigneurs et des dames de la cour, dont le Seigneur Mixtli et Dame Béu.
    Tout avait été calculé pour que les deux cortèges se rencontrent à
l’entrée de la ville. Les deux processions s’arrêtèrent à une vingtaine de pas
l’une de l’autre et Cortés sauta de son cheval. Au même moment, les porteurs
déposèrent la litière et Motecuzoma en descendit. Nous fûmes tous surpris par
sa tenue. Il avait, bien sûr, son plus somptueux manteau de colibri, une
couronne de plumes de quetzal en éventail et une quantité de bijoux de prix.
Mais, il n’avait pas mis ses sandales dorées ; il était pieds nus et aucun
de nous ne fut content de voir l’Orateur Vénéré du Monde Unique manifester une
si grande humilité.
    Cortés et lui s’avancèrent l’un vers l’autre à pas lents ;
Motecuzoma s’inclina très bas pour baiser la terre et Cortés lui répondit en
faisant le salut militaire espagnol. Comme c’est l’usage, Cortés offrit le
premier cadeau. Il se pencha pour attacher autour du cou de l’Orateur Vénéré un
rang parfumé de ce qui semblait être un mélange de perles et de scintillantes
pierres précieuses, mais qui se révéla par la suite n’être qu’une babiole de
nacre et de verre. A son tour, Motecuzoma passa au cou de Cortés un collier à
double rang de coquillages rares agrémenté de pendeloques en or massif
représentant des animaux. Ensuite, l’Orateur Vénéré se lança dans un discours
de bienvenue long et fleuri. Malintzin s’avança hardiment près de son maître
pour traduire les paroles de Motecuzoma, puis la réponse de Cortés.
    Le Uey tlatoani regagna sa chaise, le Capitaine Général remonta sur son
cheval et les deux cortèges pénétrèrent dans la ville. Arrivés au Cœur du Monde
Unique, les chevaux eurent du mal à garder le pas sur le marbre glissant de la
place et les cavaliers durent descendre pour les mener par la bride. Dans
l’ancien palais d’Axayacatl, un banquet somptueux avait été préparé pour les
visiteurs et leurs hôtes. Tandis que tout le monde prenait place, Motecuzoma
conduisit Cortés vers l’estrade qu’on avait installée pour eux en lui
disant :
    « C’est le palais de mon père. On l’a meublé et décoré pour qu’il
soit digne de nos hôtes distingués. Vous y trouverez des appartements pour
vous-même, pour votre dame – il prononça ce mot avec une certaine répugnance –
et pour vos principaux officiers. Un personnel complet d’esclaves est là pour
vous servir. Ce palais sera votre résidence aussi longtemps que vous choisirez
de rester ici. »
    Je pense que tout autre que Cortés, dans une situation aussi équivoque,
aurait décliné cette offre car il était conscient d’être un visiteur
indésirable et il n’ignorait pas qu’on le considérait comme un agresseur. En
restant dans ce palais, même avec trois cents de ses hommes, le Capitaine
Général se mettait dans une position bien plus critique qu’à Cholula. Il serait
constamment sous l’œil de Motecuzoma et à sa merci. Tant que Cortés serait dans
la ville, il lui serait difficile d’entrer en contact avec ses alliés et même
s’il y parvenait, les renforts auraient du mal à venir jusqu’à lui. En passant
sur la chaussée du Sud, Cortés avait certainement remarqué que les ponts qui
franchissaient les canaux pouvaient facilement être retirés et il devait se
douter qu’il en était de même partout dans la ville.
    Le Capitaine Général aurait très bien pu répondre à Motecuzoma qu’il
préférait s’installer sur la terre ferme et venir en ville pour leurs
entretiens. Mais au contraire, il le remercia de son hospitalité et l’accepta
comme si le palais lui revenait de droit et comme s’il méprisait jusqu’à la
pensée de craindre quelque chose en l’occupant. Bien que je n’aie jamais eu
aucune amitié pour Cortés, ni aucune admiration pour sa ruse et pour son
habileté, je suis obligé de reconnaître qu’il n’a jamais hésité à faire

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