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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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dort.
    — C’est parce qu’ils m’en rendent tous responsable, gémit
Motecuzoma. Ils croient que j’ai donné l’ordre qu’on massacre mes propres
sujets – des femmes et des enfants – et que je me suis servi de vos hommes dans
ce but. » Il avait les larmes aux yeux. « Tous mes domestiques m’ont
abandonné et pas un seul vendeur de vers de maguey frits ne s’est approché du
palais depuis ce jour.
    — C’est une situation bien pénible, dit Cortés. Il faut y
remédier. »
    Il se tourna vers Cuitlahuac et me fit signe de traduire ses paroles.
    « Vous êtes le chef des armées. Je ne veux pas faire de
suppositions sur les intentions cachées de cette soi-disant cérémonie. J’irai
même jusqu’à vous faire des excuses pour la précipitation de mon lieutenant.
Cependant, je vous rappelle qu’une trêve a été conclue et que c’est le devoir
d’un chef de guerre de veiller à ce que nos hommes ne vivent pas isolés, privés
de nourriture et du contact avec leurs hôtes.
    — Je ne commande qu’aux seuls combattants, Seigneur Capitaine
Général, répondit Cuitlahuac. Si la population préfère éviter ce lieu, je ne
peux pas la contraindre à y venir. C’est l’Orateur Vénéré qui a le pouvoir. Ce
sont vos hommes qui se sont enfermés ici et l’Orateur Vénéré avec eux.
    — Alors, Don Montezuma, c’est à vous de persuader votre peuple de
revenir nous approvisionner et nous servir.
    — Comment le pourrais-je ? Ils ne s’approchent même plus de
moi, sanglota Motecuzoma. Et si c’est moi qui vais avec eux, j’y trouverai sans
doute mon trépas.
    — Nous vous donnerons une escorte », commença à dire Cortés,
mais il fut interrompu par un soldat qui arrivant en courant et qui
s’écria :
    « Mon Capitaine, les indigènes sont en train de se rassembler sur
la place. Ils ne sont pas armés, mais ils paraissent hostiles. Est-ce qu’il
faut les chasser ?
    — Non. Laissez-les venir », répondit Cortés. Puis, se
tournant vers Narvaez, il lui dit : « Prenez le commandement. La
consigne est de ne pas tirer. Pas un soldat ne doit bouger sans mon ordre. Je
vais monter sur le toit pour suivre les événements. Venez Pedro. Venez Don
Montezuma. » Il prit l’Orateur Vénéré par la main pour l’arracher de son
trône.
    Tout le monde se précipita à leur suite dans les escaliers et
j’entendis Malintzin haletante traduire à Motecuzoma les instructions de
Cortés.
    « Le peuple est en train de se rassembler sur la plaza. Il faut
que vous lui parliez. Faites la paix avec lui. Rejetez toute la faute sur les
Espagnols si vous voulez. Dites-leur n’importe quoi pour les calmer. »
    Nous nous penchâmes tous par-dessus la balustrade qui dominait le Cœur
du Monde Unique. Les quelque mille Espagnols indécis au milieu des Mexica deux
fois plus nombreux qu’eux, étaient facilement reconnaissables au miroitement de
leurs cuirasses. Comme l’avait annoncé le messager, il y avait des hommes et
des femmes dans leurs vêtements de tous les jours et ils ne semblaient pas se
préoccuper des soldats, ni du fait sans précédent de ce camp installé sur ce
lieu sacré. Ils avançaient au milieu de toute cette pagaille, sans hâte, mais
sans hésitation et vinrent se masser juste sous la terrasse du palais.
    « Le caporal a dit vrai, remarqua Alvarado. Ils ne sont pas armés.
    — C’est le genre d’opposants que vous préférez, hein Pedro ?
répliqua Cortés d’une voix mordante et la figure d’Alvarado devint presque
aussi rouge que sa barbe…
    « Reculons-nous, ordonna Cortés à ses hommes. Il faut que le
peuple ne voie que ses propres dirigeants. »
    Les Espagnols se retirèrent vers le milieu de la terrasse. Motecuzoma
toussa pour s’éclaircir la voix et il dut crier par trois fois avant de pouvoir
couvrir le murmure de la foule et le vacarme que faisaient les soldats. Quand
toutes les têtes se furent levées vers lui, l’Orateur Vénéré commença à parler
d’une voix altérée :
    « Mon peuple…» Il répéta plus fort et plus nettement :
« Mon peuple…
    — Ton peuple ! » Une rumeur hostile s’éleva de la foule,
puis des clameurs indignées. « Le peuple que tu as trahi ! Ton
peuple, ce sont les Blancs ! Tu n’es plus notre Orateur ! Nous ne te
vénérons plus ! »
    J’avais beau m’y attendre et savoir que toute cette manifestation avait
été organisée par Cuitlahuac et que les hommes qui étaient dans la foule
étaient

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