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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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conquérir furent anéantis avant même de savoir qu’ils
étaient un objet de conquête. Ils moururent avant d’avoir combattu, avant même
d’avoir vu les hommes qui avaient causé leur trépas. Il est possible que
certaines tribus très reculées, comme les Tarahumara et les Zyú, par exemple,
ne sachent même pas que les Blancs existent et pourtant, elles sont peut-être
en train de succomber à la petite vérole ou à la peste en ignorant qu’on les a
tuées et sans savoir ni pourquoi, ni comment.
    Vous nous avez apporté la religion chrétienne en nous assurant que Dieu
nous accorderait le paradis quand nous mourrons, mais que si nous ne
l’acceptons pas, nous serons damnés en enfer. Si seulement, mes révérends, vous
pouviez nous expliquer pourquoi Dieu a envoyé à la suite de sa nouvelle
religion ces nouvelles maladies si meurtrières, ceux qui en ont réchappé
pourraient se joindre à vous pour chanter les louanges de sa sagesse, de sa
bonté, de sa pitié et de l’amour paternel qu’il éprouve pour tous ses enfants.
    Par un vote unanime, le Conseil désigna le Seigneur Cuauhtemoc pour
être le nouveau Uey tlatoani des Mexica. Il serait intéressant d’imaginer ce
qu’aurait été notre destin si Cuauhtemoc était monté sur le trône à la mort de
son père dix-huit ans auparavant.
    Quand la chaleur et les pluies de l’été commencèrent à régresser, le
tribut macabre de la petite vérole diminua aussi et la maladie lâcha
complètement prise aux premiers frimas. Mais elle laissait la Triple Alliance
affaiblie à tous points de vue. Tout le monde était découragé. Nous pleurions
les nombreux morts, nous plaignions ceux qui avaient survécu mais qui étaient affreusement
défigurés pour le restant de leurs jours ; nous étions épuisés par cette
longue visite du malheur. La population avait été réduite de moitié et il ne
restait pratiquement plus que des vieillards et des infirmes. Aucun chef sensé
n’aurait pu ordonner aux guerriers qui restaient de lancer une attaque contre
les étrangers et même une simple défense paraissait aléatoire.
    C’est au moment où la Triple Alliance était la plus faible que Cortés
engagea son offensive. Il ne pouvait plus se targuer de la supériorité de son
armement car il lui restait moins de quatre cents soldats espagnols qui se
répartissaient les arquebuses et les arbalètes. Il avait perdu ses canons
pendant la Triste Nuit. Quatre étaient restés sur le toit du palais d’Axayacatl
et la trentaine d’autres qu’il avait postée sur la terre ferme avait été jetée
dans le lac par les nôtres. Mais il avait encore plus de vingt chevaux, des
chiens et ses combattants indigènes. En tout, il était à la tête de cent mille
hommes, alors que la Triple Alliance ne disposait que du tiers.
    Aussi, quand les longues colonnes de Cortés quittèrent Texcala pour la
capitale la plus proche de la Triple Alliance, Texcoco, elles s’en emparèrent
sans coup férir. Je pourrais vous décrire en détail la résistance désespérée de
cette cité, mais à quoi bon ? La seule chose qui compte, c’est que les
pillards l’emportèrent et parmi eux il y avait les Acolhua du prince Fleur
Noire qui se battirent contre leurs compatriotes restés fidèles à l’Orateur
Vénéré Cohuanacoch – ou plutôt, à leur ville de Texcoco. Au cours de cette
bataille, beaucoup d’Acolhua tirèrent l’épée contre leurs propres frères.
    Cependant, tous les combattants acolhua ne furent pas tués. Deux
milliers environ parvinrent à s’échapper. Les troupes de Cortés avaient attaqué
la ville par la terre, aussi quand les défenseurs ne purent plus tenir, ils se
retirèrent lentement vers le bord du lac et s’emparèrent de toutes les
embarcations qui se trouvaient sur place pour s’enfuir. L’ennemi, n’ayant pas
de bateaux, dut se contenter de leur envoyer une pluie de flèches qui ne leur
fit pas grand mal. Les Acolhua traversèrent le lac et vinrent alors se joindre
à nos troupes.
    D’après les conversations qu’il avait eues avec Motecuzoma, Cortés
savait très certainement que Texcoco était le plus solide bastion de la Triple
Alliance après Tenochtitlán, aussi, ayant si facilement vaincu cette ville, il
pensait que les autres petites cités du lac ne lui opposeraient pas beaucoup de
résistance et il n’envoya pas toute son armée pour les réduire. A la grande
perplexité des souris, il fit repartir la moitié de ses troupes à Texcala

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