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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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s’appelait Cohuanacoch et je crois que c’était un neveu de
Nezahualpilli. C’est à cause de la division de ce pays et de la fragilité du
pouvoir que les guerriers acolhua avaient attaqué si mollement l’armée de
Cortés en déroute, alors qu’ils auraient pu l’anéantir complètement. Les
Acolhua ne manifestèrent jamais plus depuis lors l’ardeur guerrière que j’avais
tant admirée quand Nezahualpilli les avaient menés au combat contre les
Texcalteca tant d’années auparavant.
    Pendant cette même nuit, le corps de Motecuzoma disparut de la salle du
trône et on ne le revit plus jamais. On a fait bien des suppositions à ce
sujet : qu’il avait été coupé en menus morceaux par nos guerriers quand
ils avaient envahi le palais ; que ses femmes et ses enfants avaient
enlevé le corps pour le mettre à l’abri ; que les prêtres fidèles
l’avaient embaumé et caché pour l’exhiber miraculeusement le jour où tous les
Espagnols seraient partis et où les Mexica seraient à nouveau les maîtres du
pays. Pour ma part, je crois que le corps de Motecuzoma a été mêlé à ceux des
guerriers texcalteca qui furent tués dans le palais et qu’il suivit le même
chemin, c’est-à-dire celui de la ménagerie. Ce qui est certain, c’est que
Motecuzoma a quitté ce monde d’une façon aussi vague et aussi indécise qu’il y
avait vécu et que personne ne sait où il repose, tout comme on ignore l’endroit
où se trouve le trésor qui disparut la même nuit que lui.
    Ah, oui, le trésor. Ce qu’on appelle maintenant « le trésor perdu
des Aztèques ». Je me demandais quand vous alliez m’en parler. Par la
suite, Cortés fit souvent appel à mes services pour aider Malintzin dans son
travail d’interprète quand il procédait à ses interrogatoires et il m’a demandé
ce que je savais de ce trésor. Beaucoup d’autres Espagnols m’ont posé des
questions à ce sujet et même encore aujourd’hui.
    Je vous ai déjà dit, mes révérends, en quoi consistait ce trésor. Quant
à sa valeur, je ne sais comment vous estimeriez ces innombrables œuvres d’art.
Même en ne tenant compte que du poids de l’or et des pierres précieuses, je ne
saurais pas l’évaluer en maravedis et en reaies. Mais si j’en juge par ce que
j’ai entendu dire des richesses de votre roi Carlos ou de votre pape Clément,
je crois pouvoir affirmer que l’homme qui le posséderait serait de loin le plus
riche de votre ancien monde.
    Où se trouve-t-il ? L’ancienne chaussée qui va à Tlacopan ou à
Tacuba, si vous préférez, existe toujours, ainsi que la brèche où se noyèrent
tant de soldats espagnols alourdis par le poids de l’or qu’ils avaient dans
leurs poches, dans leurs sacs et dans leurs bottes. Ils ont dû s’enfoncer très
profondément dans la vase pendant ces onze dernières années, mais un homme
assez cupide et assez décidé pour plonger et fouiller le fond devrait trouver
des os blanchis et parmi eux des diadèmes d’or, des médaillons, des statuettes,
etc. Pas assez peut-être pour le mettre sur le même rang que les rois et les
papes, mais assez cependant pour calmer sa cupidité.
    Malheureusement, la plus grosse partie du butin fut jetée dans le lac
au premier passage, celui qui était le plus proche de la ville. L’Orateur Vénéré
Cuitlahuac aurait pu envoyer des plongeurs pour essayer de le récupérer ensuite
et peut-être l’a-t-il fait, mais j’en doute.
    À mon avis, le trésor est toujours là où Cortés l’a jeté pendant cette
Triste Nuit. Mais, par la suite, quand Tenochtitlán fut entièrement rasée puis
reconstruite dans le style espagnol, les gravats inutilisés des anciennes
maisons furent simplement entassés sur les bords de l’île afin d’en agrandir la
superficie. La chaussée de Tlacopan se trouva donc raccourcie d’autant et ce passage
est maintenant enfoui sous la terre.
    Si je ne me trompe pas, le trésor doit être enterré sous les fondations
des élégantes demeures qui bordent votre avenue Tacuba.
    Mais je n’ai pas encore évoqué une circonstance qui, à elle seule,
détermina l’avenir du Monde Unique. Ce fut la mort d’un homme. Il n’était rien
et s’il avait un nom, je ne l’ai jamais su. Il n’a peut-être rien fait de
notable dans sa vie que de venir terminer ses jours chez nous. Quand on nettoya
le Cœur du Monde Unique, le lendemain, on trouva son corps tranché par un
macquauitl, et les esclaves poussèrent des clameurs

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