Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
Vom Netzwerk:
eut
l'air de déclarer que cet arrangement ne la contrarierait pas
autrement, et que c'était peut-être une chose à voir.
    « Mais malheureusement, poursuivit
Dennis, qui pénétra ses sentiments, malheureusement cet autre est
aussi amoureux d'elle, et, quand cela ne serait pas, cet autre est
arrêté comme perturbateur, et il ne faut plus penser à
lui. »
    Mlle Miggs retomba dans son
désespoir.
    « À présent, continua Dennis, il faut que
je fasse évacuer la maison pour vous donner satisfaction. Qu'en
dites-vous ? ne ferais-je pas bien de la renvoyer d'ici pour
qu'elle ne vous embarrasse plus, hein ? »
    Mlle Miggs, se ranimant, répondit, avec
beaucoup de suspensions et d'interruptions causées par son trouble
excessif, que c'étaient les tentations qui avaient été la perte de
Simmuns ; qu'il n'y avait pas de sa faute ; que c'était
cette Dolly qui avait tout fait ; que les hommes ne savaient
pas démêler, comme les femmes, ces artifices odieux, et que c'est
pour cela qu'ils se laissaient attraper et mettre en cage comme
Simmuns ; qu'elle ne disait pas ça par un sentiment de rancune
personnelle ; bien loin de là, elle ne voulait que du bien à
tout le monde ; mais, comme elle savait bien que Simmuns, une
fois uni à quelque gaupe hypocrite et fallacieuse (elle ne voulait
rien dire d'offensant pour personne, ce n'était pas dans son
caractère), à quelque gaupe hypocrite et fallacieuse, ne pouvait
manquer d'être misérable et malheureux pour le restant de ses
jours, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir des préventions.
    « Ça, c'est vrai, ajouta-t-elle, je ne
demande pas mieux que de le confesser. » Mais comme ce
n'était, au bout du compte, que son opinion particulière, et qu'on
pourrait croire que c'était par esprit de vengeance, elle
s'excusait auprès du gentleman de ne pas vouloir en dire plus long.
Il aurait beau dire : résolue à accomplir son devoir envers le
genre humain, même envers les gens qui avaient toujours été ses
plus cruels ennemis, elle ne voulait pas seulement l'écouter.
    Là-dessus elle se boucha les oreilles, et
remua la tête de droite à gauche, pour faire savoir à
M. Dennis qu'il pouvait s'époumoner à lui parler, si cela lui
faisait plaisir, mais qu'à partir de ce moment elle était sourde
comme un pot.
    « Voyons, ma canne à sucre, dit
M. Dennis, si vos vues concordent avec les miennes, vous
n'avez qu'à vous tenir coite et vous éclipser au bon moment, et
demain j'aurai fait maison nette pour nous délivrer de tout ce
tracas… Un moment pourtant, voilà l'autre.
    – Quel autre, monsieur ? demanda
Miggs, toujours les doigts dans ses oreilles, et secouant la tête
avec un refus obstiné de l'entendre.
    – Mais le grand, là-bas » dit
Dennis, en se caressant le menton ; et il ajouta à mi-voix,
comme s'il se parlait à lui même, quelque chose comme qui dirait
qu'il ne fallait pas contrarier maître Gashford.
    Mlle Miggs répliqua (toujours sourde
comme un pot) que, si Mlle Haredale le gênait, il pouvait se
mettre l'esprit en repos de ce côté ; que, d'après ce qui
s'était passé la dernière fois entre Hugh et M. Tappertit,
elle croyait savoir qu'on devait la transporter seule le lendemain
soir, non pas chez eux, mais chez quelque autre.
    M. Dennis ouvrit de grands yeux à cette
nouvelle, siffla, réfléchit, et finalement se frappa le front et
remua la tête, tout cela à la fois, comme s'il venait d'attraper le
fil de cette translation mystérieuse et qu'il eût arrêté son plan.
Puis il fit part de ses vues sur Dolly à Mlle Miggs, qui
redevint immédiatement plus sourde que jamais, sans en démordre,
jusqu'à la fin.
    Voici quel était ce plan remarquable :
M. Dennis allait sur-le-champ s'occuper de trouver dans les
insurgés quelque gaillard jeune et entreprenant (il en avait,
dit-il, déjà un en vue), qui, effrayé des menaces qu'il pourrait
lui faire, et alarmé par la prise de tant d'autres qui ne valaient
ni mieux ni pis que lui, saisirait avec empressement une occasion
de pouvoir partir à l'étranger pour y sauver sûrement son butin,
quand on y mettrait pour condition de l'embarrasser de la compagnie
de quelque personne qu'il faudrait emmener de force ; que,
bien entendu, cette personne qu'il faudrait emmener de force étant
une jolie fille, ce serait pour lui un attrait et une tentation de
plus. Une fois le ravisseur trouvé, Dennis se proposait de l'amener
là le soir même, quand le Grand n'y serait plus,

Weitere Kostenlose Bücher