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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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position, s'amuser à caresser un oiseau !…
    La cour était pleine de gens ; de
fonctionnaires civils de bas étage, d'officiers de justice, de
soldats, d'amateurs et d'étrangers qu'on avait invités à venir là
comme à la noce. Hugh regardait autour de lui, faisait d'un air
sombre un signe de tête à quelque autorité qui lui indiquait de la
main par où il devait avancer, et, donnant une tape sur l'épaule de
Barnabé, il passait outre avec la démarche d'un lion.
    Ils entrèrent dans une grande chambre, si
voisine de l'échafaud qu'on pouvait de là très bien entendre ceux
qui se tenaient contre les barrières, demander avec instance aux
hallebardiers de les enlever de la foule où ils étouffaient, et
d'autres crier à ceux de derrière de reculer, au lieu de les fouler
à les écraser, et de les suffoquer faute d'air.
    Au milieu de cette chambre, deux serruriers,
avec leurs marteaux, se tenaient près d'une enclume. Hugh alla
droit à eux, et plaça son pied si hardiment sur l'enclume, qu'il la
fit résonner comme sous le coup de quelque arme pesante. Puis,
croisant les bras, il resta debout pour se faire ôter ses fers,
promenant hautement dans la salle ses yeux menaçants sur ceux qui
étaient là à le dévisager en se chuchotant à l'oreille.
    On perdit tant de temps à traîner Dennis, que
la cérémonie était finie pour Hugh et presque pour Barnabé avant
qu'il parût. Cependant il ne fut pas plus tôt à cette place qu'il
connaissait si bien, et au milieu de figures qui lui étaient si
familières, qu'il retrouva assez de force et de sentiment pour
joindre les mains et faire un dernier appel à la pitié.
    « Messieurs, mes bons messieurs, cria
cette abjecte créature, rampant sur ses genoux, et finissant par se
jeter tout de son long étendu sur les dalles : gouverneur,
cher gouverneur… honorables shériffs… mes dignes gentlemen, prenez
pitié d'un pauvre homme qui a vécu au service de Sa Majesté, de la
justice, du parlement, et… ne me laissez pas mourir… par une
méprise.
    – Dennis, dit le gouverneur de la prison,
vous savez bien comment tout cela se fait, et que le mandat
d'exécution est venu pour vous en même temps que pour les autres.
Vous savez bien que nous n'y pouvons rien changer, quand nous en
aurions l'envie.
    – Tout ce que je demande, monsieur, tout
ce que je demande et ce que je désire, c'est du temps pour qu'on
s'assure du fait, cria le pauvre diable tout tremblant, en jetant
de tous côtés un regard qui implorait la sympathie. Le roi et le
gouvernement ne peuvent pas savoir que c’est de moi qu'il
s'agit ; sans cela ils n'auraient jamais le cœur de m'envoyer
à cette affreuse boucherie. Ils ont vu mon nom, mais ils ne savent
pas que c'est moi. Retardez mon exécution… par charité, retardez
mon exécution, mes bons messieurs du bon Dieu… jusqu'à ce qu'on
soit allé leur dire que c'est moi qui suis bourreau ici depuis près
de trente ans. Quoi ! n'y a-t-il personne qui veuille aller le
leur dire ? » Et en même temps il pressait ses mains d'un
air suppliant et regardait tout autour, tout autour, bien des fois…
« N'y a-t-il pas une âme charitable qui veuille aller le leur
dire ?
    – Monsieur Akerman, dit un monsieur qui
se trouvait là près de lui, après un moment de silence ; comme
il ne serait pas impossible que cette certitude rendît à ce
malheureux homme un peu du calme désirable en un pareil moment,
voulez-vous me permettre de lui donner l'assurance qu'on n'ignorait
pas, quand on a rendu la sentence, que c'était bien lui qui était
le bourreau ?
    – Oui ; mais en ce cas, peut-être
n'auront-ils pas cru la peine si forte, s'écria le criminel, se
traînant aux genoux de l'interlocuteur, pour le saisir de ses deux
mains, tandis qu'elle est plus forte pour moi, cent fois pire que
pour tout autre. Faites-leur savoir ça, monsieur. Ils m'ont puni
plus sévèrement rien qu'en m'infligeant la même peine. Retardez mon
exécution jusqu'à ce qu'ils le sachent. »
    Le gouverneur fit un signe, et les deux hommes
qui l'avaient soutenu s'approchèrent. Il poussa un cri perçant.
    « Attendez, attendez ! un seul
moment ! un seul moment encore. Laissez-moi cette dernière
chance de sursis ; il y en a un de nous trois qui doit aller à
Bloomsbury-Square. Permettez que ce soit moi. Le sursis peut venir
pendant ce temps-là ; je suis sûr qu'il va venir. Au nom du
ciel ! permettez qu'on m'envoie à Bloomsbury-Square. Ne me
pendez pas

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