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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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droite,
à gauche, à l'affût d'un tas de menus larcins, bohémienne que tu
es. Ici, Simon, jetez-moi ces filous-là dehors, et qu'on les mette
à la porte, par la grand'route. Ah ! vous ne voulez pas vendre
cet oiseau, et vous venez mendier ici l'aumône ! S'ils ne
détalent pas plus vite que ça, mettez-moi les chiens à leurs
trousses. »
    Ils n'attendirent pas leur reste et se mirent
à se sauver en toute hâte, laissant le gentleman tempêter tout
seul, car la pauvre dame s'était déjà retirée auparavant, et firent
en vain tout ce qu'ils purent pour faire taire Grip, qui, excité
par le bruit, déboucha des bouteilles tout le long de l'avenue, de
quoi régaler une ville entière, apparemment pour se réjouir
méchamment d'avoir été la cause de tout ce tapage. Ils étaient déjà
presque arrivés à la loge du concierge, quand un autre domestique,
sorti des massifs voisins, en faisant semblant de les presser de
s'en aller, mit un écu dans la main de la veuve, en lui disant tout
bas que c'était de la part de la dame, et ferma doucement sur eux
la porte.
    Quand la veuve s'arrêta avec son fils à la
porte d'un cabaret, à quelques milles de là, et qu'elle entendit
vanter par ses amis le caractère du juge de paix, en songeant à cet
incident, elle ne put s'empêcher de penser qu'il faudrait peut-être
quelque chose de plus qu'une capacité d'estomac remarquable et un
goût prononcé pour les chenils et les écuries, pour former un
parfait gentilhomme campagnard, ou un Anglais pur sang, ou un vrai
John Bull, et que peut-être aussi c'était abuser de ces éloges que
de les déshonorer ainsi dans l'application. Elle ne se doutait
guère alors qu'une circonstance si futile dût avoir jamais quelque
influence sur leur sort ; mais elle ne l'apprit que trop du
temps et de l'expérience.
    « Mère, dit Barnabé, pendant qu'ils
étaient assis le lendemain sur un chariot qui devait les mener
jusqu'à dix milles de la capitale, nous allons commencer,
m'avez-vous dit, par aller à Londres ; y verrons-nous
l'aveugle ? »
    Elle allait lui répondre : « Dieu
nous en garde ! » mais elle se retint et se contenta de
lui dira : « Non, je ne crois pas. Pourquoi cette
question ?
    – C'est un homme d'esprit, dit Barnabé
d'un air pensif ; je voudrais bien me retrouver encore avec
lui. Qu'est-ce qu'il disait donc des foules ? Que l'or se
trouvait dans les endroits où il y avait de la foule, et non pas
parmi les arbres, ni dans des endroits si tranquilles ? Il
avait l'air d'aimer ça ; et, comme il ne manque pas de foule à
Londres, je crois bien que je le trouverai là.
    – Mais, mon cher enfant, pourquoi donc
tenez-vous tant à le voir ?
    – Parce que, dit Barnabé en la regardant
d'un air sérieux, il me parlait de l'or, qui est une chose bien
précieuse, et que vous-même, vous avez beau dire, vous voudriez
bien en avoir, j'en suis sûr. Et puis, il n'a fait que paraître et
disparaître d'une manière si étrange ! Il m'a rappelé ces
vieux bonshommes à tête grise, qui viennent quelquefois au pied de
mon lit, la nuit, me dire un tas de choses que je ne puis plus me
rappeler le lendemain, quand il fait jour. Il m'avait dit qu'il me
reparlerait avant de partir : je ne sais pas pourquoi il ne
m'a pas tenu parole.
    – Mais, mon cher Barnabé, je croyais que
vous ne pensiez jamais, auparavant, à être riche ou pauvre, et je
vous ai toujours vu content comme vous étiez. »
    Il se mit à rire en la priant de lui répéter
ça. Puis il se mit à crier : « Hé ! hé !…
oh ! oui ; » et recommença de rire. Mais bientôt il
lui passa une autre chose par la tête, qui chassa ce sujet de son
esprit, pour faire place elle-même à quelque autre rêve aussi
fugitif.
    Cependant il était évident, par ce qu'il
venait de dire, et par sa persévérance à revenir plusieurs fois
là-dessus dans le courant de la journée et encore le lendemain, que
la visite de l'aveugle et surtout ses paroles s'étaient fortement
emparées de son esprit. L'idée de la richesse lui était-elle
vraiment venue, pour la première fois, en regardant ce soir-là les
nuages dotés dans le ciel, quoiqu'il eût eu souvent sous les yeux
des images pareilles auparavant à l’horizon ? Ou bien était-ce
leur vie misérable et pauvre qui, par contraste, lui avait, depuis
longtemps, mis cette idée dans la tête ? Ou bien fallait-il
croire, comme il le pensait, que c'était l'assentiment fortuit
donné par l'aveugle à

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