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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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venaison.
    – Bon, cria Hugh en s'asseyant sur le
chemin. Aboule, et dépêchons ; qu'on m'éclaire et qu'on
m'entoure. Je veux faire mon gala en grande cérémonie, mes gars,
ha ! ha ! ha ! »
    Ils n'avaient pas besoin d'être excités
davantage à partager ses dispositions tapageuses ; ils avaient
tous bu plus que de raison, et il n'y en avait pas un qui eût la
tête plus saine que lui dans tous ceux qui vinrent se grouper
autour de lui. Il y en avait deux qui lui tenaient une torche de
chaque côté pour illuminer son grand couvert. M. Dennis qui,
pendant ce temps-là, était parvenu à aveindre dans le fond de son
chapeau un gros morceau de pâté, si serré dans la forme que ce
n'était pas une petite affaire de l'en extraire, le servit devant
Hugh. Celui-ci emprunta à un honorable membre de la société un
eustache ébréché, et se mit vigoureusement à l'ouvrage.
    « Dites donc, frère, lui cria Dennis
après quelques moments, si vous m'en croyez, vous ferez bien
d'avaler tous les jours un petit incendie comme cela une heure
avant votre dîner, pour vous ouvrir l'appétit : c'est étonnant
comme ça vous réussit. »
    Hugh le regarda, ainsi que les figures
noircies dont il était entouré, et, arrêtant un moment l'exercice
de ses mâchoires pour faire voltiger son couteau au-dessus de sa
tête, il répondit par un grand éclat de rire.
    « Tenez-vous tranquille, hein, si vous
voulez bien, dit Simon Tappertit.
    – Ah ! voilà-t-il pas, noble
officier, qu'il ne sera plus permis de se régaler à présent !
répliqua Hugh, en écartant avec son couteau les gens qui
l'empêchaient de voir le capitaine… Il ne sera donc plus permis de
se régaler un brin, après avoir travaillé comme j'ai fait ? En
voilà un capitaine mal commode ! Diable de capitaine ! Ce
n'est pas un capitaine, c'est un tyran. Hal ha ! ha !
    – Je voudrais qu'il y eût là un camarade
qui tînt constamment une bouteille à la bouche du lieutenant pour
l'empêcher de crier ; du moins nous n'aurions pas à craindre
de voir bientôt les militaires sur notre dos.
    – Eh bien, après ! quand nous les
aurions sur notre dos ? répondit Hugh. Qu'est-ce que ça nous
fait ? Croyez-vous qu'on en ait peur ? Qu'ils y viennent,
je ne leur dis que ça, qu'ils y viennent. Le plus tôt sera le
mieux. Mettez-moi seulement Barnabé à côté de moi, et à nous deux
nous vous les arrangerons, les militaires, sans vous donner la
peine de vous en occuper. À la santé de Barnabé ! »
    Cependant, comme la majorité des camarades là
présents en avaient assez pour cette nuit, et ne demandaient pas
d'autre affaire, dans l'état de fatigue et d'épuisement où ils
étaient déjà, ils se rangèrent du parti de M. Tappertit, et
pressèrent l'autre de se dépêcher de souper, disant qu'on n'avait
déjà que trop différé le départ. Hugh, de son côté, au milieu même
de son ivresse frénétique, ne pouvait s'empêcher de reconnaître
qu'ils courraient de gros risques à rester là sur le théâtre des
violences récentes ; il finit donc son repas sans autre
réplique, se leva, s'approcha vers M. Tappertit, et lui
donnant une lape sur le dos :
    « Là, maintenant, cria-t-il, on est prêt.
Il y a de jolis oiseaux dans cette cage, hein ? des petits
oiseaux bien délicats ? de tendres et amoureuses
colombes ? C'est moi qui les ai mises en cage. C'est
moi ; voyons que j'y regarde encore. »
    En disant cela, il jeta de côté le petit
homme, monta sur le marchepied qui était à moitié baissé, leva de
force le store, et mit l'œil à la fenêtre de la chaise, comme
l'ogre qui regarde dans son garde-manger.
    « Ha ! ha ! ha ! c'est
donc vous qui m'avez égratigné, pincé, battu, ma jolie
bourgeoise ? se mit-il à crier en saisissant une petite main
qui cherchait en vain à se dégager de ses griffes. Voyez-vous
ça ? avec des yeux si pétillants ! des lèvres si
vermeilles ! une taille si appétissante ! Eh bien !
je ne vous en aime que mieux, madame. Vrai, ma parole. Je veux bien
que vous me poignardiez, si ça vous fait plaisir, pourvu que ce
soit vous qui me guérissiez après. Ah ! que j'aime à vous voir
cette mine fière et dédaigneuse ! Vous n'avez jamais été si
jolie ; et, pourtant qui est-ce qui peut se vanter d'avoir
jamais été aussi jolie que vous, ma belle petite ?
    – Allons, dit M. Tappertit, qui
avait entendu ces complimenta avec une impatience manifeste, en
voilà assez :

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