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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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bras pour
échapper à l'homme qui, en ce moment même, plongeait son regard
insolent dans les ténèbres où elle était assise dans son
affliction, lançant d'odieuses œillades d'une admiration
dégoûtante ! Et quand elle pensait à Joe, qu'elle se
représentait ce brave garçon, tout prêt, s'il était là, à venir
hardiment se jeter au milieu de ces brigands, sans calculer leur
nombre… son petit poing se fermait de colère, ses petits pieds
trépignaient d'impatience, et l'orgueil qu'elle avait un moment
ressenti d'avoir conquis un si grand cœur s'éteignait dans un
ruisseau de larmes, et elle poussait des soupirs plus amers que
jamais.
    Cependant la nuit avançait, et on leur faisait
prendre des chemins qui leur étaient tout à fait inconnus, dont la
vue redoublait leur inquiétude, car elles cherchaient vainement à
reconnaître sur la route les objets qui pouvaient y avoir frappé
quelquefois leurs regards en passant. Et cette inquiétude n'était
que trop fondée. Comment deux belles filles comme elles
pouvaient-elles se voir emportées, Dieu sait où, par une bande de
brigands qui les poursuivaient de leurs yeux effrontés, sans
craindre tout ce qu'il y avait de pis ? Enfin, quand elles
entrèrent dans Londres, par un faubourg qu'elles ne connaissaient
pas le moins du monde, il était plus de minuit, et les rues étaient
sombres et vides. Encore si ce n'eût été que cela ! mais la
chaise s'étant arrêtée dans un endroit isolé, Hugh vint tout à coup
ouvrir la portière, sauta dans la voiture, et s'assit entre elles
deux.
    Elles eurent beau crier au secours : il
passa un bras autour du col de chacune d'elles, en jurant par tous
les diables de les étouffer de ses baisers si elles n'étaient pas
silencieuses comme la tombe.
    « Je suis venu ici pour vous faire tenir
tranquilles, dit-il, et c'est comme ça que je m'y prendrai. Ainsi,
ne vous tenez pas tranquilles, mes belles demoiselles, si cela vous
fait plaisir ; criez tant que vous voudrez, j'en serai bien
aise, je ne puis qu'y gagner. »
    Elles avancèrent alors au grand trot, et
probablement avec un cortège moins nombreux que tout à l'heure,
quoique l'obscurité de la nuit, maintenant qu'ils avaient éteint
leurs torches, ne leur permît pas de s'en assurer par leurs yeux.
Elles se reculaient pour ne point le toucher, chacune dans son
coin ; mais Dolly avait beau se reculer, elle n'en sentait pas
moins sa taille enlacée dans le bras hideux qui la serrait. Elle ne
criait plus, elle ne parlait plus ; la terreur et le dégoût
lui en ôtaient la force : seulement, elle lui repoussait le
bras avec une telle énergie qu'elle espérait mourir dans ces
efforts suprêmes pour se dégager de ses étreintes, et se glissait
au fond de la voiture en détournant la tête, et continuant à se
débattre avec une vigueur qui l'étonnait elle-même autant que son
persécuteur. La voiture s'arrêta de nouveau.
    « Emportez celle-là, dit Hugh à l'homme
qui vint ouvrir la portière, en prenant la main de miss Haredale et
la sentant retomber inanimée ; elle est pâmée.
    – Tant mieux, grogna Dennis, car c’était
cet aimable gentleman : elle en sera plus tranquille. J'aime
ça, quand elles se pâment, à moins qu'elles ne soient calmes et
douces comme des colombes.
    – Pouvez-vous la prendre à vous tout
seul ? demanda Hugh.
    – Je ne peux pas le savoir avant
d'essayer. Mais je dois pouvoir en venir à bout. J'en ai déjà
enlevé bien d'autres dans ma vie, dit le bourreau. Allons !
hop. Elle n'est pas légère, camarade. Ces jolies filles sont toutes
comme ça. Allons ! encore un petit coup de main !
là ! je la tiens. »
    Pendant ce temps-là il avait pris à bras la
jeune demoiselle, et s'en allait chancelant sous son fardeau.
    « À votre tour, ma jolie poulette, dit
Hugh, attirant à lui Dolly. Vous vous rappelez ce que je vous ai
dit : « Chaque cri, chaque baiser. » À présent,
criez bien fort, si vous m'aimez, ma mignonne. Un petit cri,
seulement, mademoiselle. Ma belle demoiselle, un petit cri
seulement pour l'amour de moi. »
    Repoussant sa face de toutes ses forces, et se
renversant la tête en arrière, Dolly se laissa transporter hors de
la chaise, à la suite de miss Haredale, dans une méchante cabane,
où son ravisseur, qui la serrait contre sa poitrine, la déposa
doucement par terre.
    Pauvre Dolly ! elle avait beau faire,
elle n'en était que plus jolie et plus attrayante. Quand ses yeux
pétillaient de

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