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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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conduit à un cachot solide, en
pierre de taille, où on le laissa en toute sécurité, après avoir
fermé sur lui toutes les serrures, les barres et les verrous de la
porte. Il avait un compagnon qu'on lui avait jeté là avec lui, sans
qu'il s'en aperçût d'abord ; c'était Grip, qui, la tête basse
et les plumes noires toutes chiffonnées et tout ébouriffées,
semblait comprendre et partager la triste fortune de son
maître.

Chapitre 17
     
    Il nous faut maintenant retourner à Hugh, que
nous avons laissé dispersant les émeutiers de la Garenne, avec un
mot d'ordre pour se trouver à un autre rendez-vous, et rentrant
furtivement dans l'ombre dont il venait de sortir un moment pour ne
plus reparaître de la nuit.
    Il s'arrêta dans le taillis, se dérobant à la
vue de ses compagnons furieux qui attendaient encore dans
l'incertitude, ne sachant s'ils devaient lui obéir et se retirer,
ou s'ils ne feraient pas mieux de rester là quelque temps encore,
dans l'espérance de revenir avec lui. Il en vit même quelques-uns
qui n'étaient point du tout disposés à s'en retourner sans lui, et
qui se dirigeaient du côté où il se tenait caché, pour aller à sa
rencontre et le presser encore de leur tenir compagnie au retour.
Mais ces traînards, s'entendant à leur tour presser par leurs amis
de partir, et ne se sentant pas bien braves pour s'aventurer dans
l'obscurité du bois, où ils avaient peur d'une surprise, et où ils
pouvaient tomber entre les mains des voisins ou des serviteurs de
la famille qui peut-être les épiaient derrière les arbres,
renoncèrent bientôt à leur premier projet, et, formant une petite
troupe de ceux de leurs compagnons qu'ils trouvèrent disposés à se
mettre en route à l'instant, ils décampèrent.
    Après s'être assuré que la grande majorité des
perturbateurs avaient pris ce parti, et que le jardin allait
bientôt être évacué tout à fait, il plongea dans le plus épais du
fourré, cassant les branches sur son passage, et marchant tout
droit vers une lumière lointaine qui lui servait à se guider, ainsi
que les dernières et sombres lueurs de l'incendie par derrière.
    À mesure qu'il approchait du fanal vacillant
vers lequel il dirigeait sa course, il commença à voir apparaître
la flamme rougeâtre de quelques torches, et à entendre des hommes
dont la voix contenue rompait le silence de la nuit, troublé
seulement à présent par quelques cris rares et lointains. Il finit
par sortir du bois, et, sautant un fossé, il se trouva dans un
sentier obscur où un groupe de bandits d'assez mauvaise mine, qu'il
avait laissés là un quart d'heure auparavant, attendaient son
retour avec impatience.
    Ils étaient réunis autour d'une vieille chaise
de poste, menée par l'un d'eux assis en postillon sur le porteur.
Les stores étaient baissés, et les deux fenêtres gardées par M,
Tappertit et Dennis. C'est le premier qui commandait la troupe, et
qui, en cette qualité, adressa la parole à Hugh quand il le vit
revenir. Pendant le dialogue, les autres, qui s'étaient couchés par
terre, en attendant, autour de la voiture, se levèrent et se
rangèrent près de lui.
    « Eh bien ! dit Simon à voix basse,
tout va-t-il bien ?
    – Pas mal, répliqua Hugh sur le même ton.
Les voilà qui s'en vont ; ils étaient déjà en train de se
disperser quand je les ai quittés pour venir.
    – Et la route est-elle sûre ?
    – Oh ! pour les camarades, je vous
en réponds. ils ne rencontreront pas beaucoup de gens disposés à
venir leur chanter pouille, après la besogne qu'on sait qu'ils
viennent de faire ce soir… Quelqu'un a-t-il quelque chose à me
donner à boire ici ? »
    Chacun d'eux avait fait sa provision dans les
caves, et on lui offrit aussitôt une demi-douzaine de flacons et de
bouteilles. il choisit la plus grande, la mit à sa bouche, et fit
dégringoler le vin gargouillant dans sa gorge. Quand il l'eut
vidée, il la jeta par terre, et tendit la main pour en prendre une
autre qu'il vida d'un trait comme la première. On lui en passa une
troisième qu'il ne vida qu'à moitié, réservant le reste pour le
coup de l'étrier.
    « Ah çà ! demanda-t-il, vous autres,
n'avez-vous pas quelque chose à me donner à manger ? J'ai une
faim de loup. Qui est ce qui a rendu visite au garde-manger ?…
Allons !
    – Moi, camarade, dit Dennis, ôtant son
chapeau pour chercher quelque chose, si ça peut vous aller ;
j'ai là dedans un bout de pâté de

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