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Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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de
l'atteinte du vent, il ouvrait, sur le derrière de la maison, une
fenêtre qui regardait les écuries. Nous n'avons pas eu durant ces
dernières années d'aussi fréquentes relations que celles dont nous
eûmes jadis l'habitude. Des changements vont avoir lieu dans la
famille. Il est à désirer que je sois avec eux, au point de vue de
ma dignité, aussi bien que possible. Les chuchotements qu'on fera
ici de cette histoire le mettront en colère. Il est bon d'être sur
un pied de confiance avec un gentleman de son caractère, et de se
mettre bien dans son esprit. Holà, ho ! Hugh !
Hugh ! Holà, ho ! »
    Quand il eut répété ce cri une douzaine de
fois, et réveillé en sursaut tous ses pigeons, une porte s'ouvrit
dans l'un des vieux bâtiments en ruine, et une voix rude demanda ce
qu'il y avait de nouveau, pour qu'on ne pût pas seulement dormir
tranquille pendant la nuit.
    « Quoi ! Ne dormez-vous pas assez,
chien hargneux, pour qu'on puisse vous réveiller une fois par
hasard ? dit John.
    – Non, répliqua la voix, tandis que
l'orateur bâillait et se secouait. Je ne dors pas la moitié de ce
qu'il me faudrait de sommeil.
    – Je ne sais pas comment vous pouvez
dormir lorsque le vent beugle et rugit autour de vous, et fait
voler les tuiles comme un paquet de cartes, dit John ; mais
peu importe. Enveloppez-vous d'une chose quelconque, et venez ici,
car il vous faut aller à la Garenne avec moi. Et tâchez d'être plus
vif que ça. »
    Hugh, après avoir beaucoup grogné et marmotté,
rentra dans sa bauge et reparut bientôt, apportant une lanterne et
un gourdin, et enveloppé de la tête aux pieds d'une vieille et sale
couverture de cheval rabattue sur sa figure. M. Willet reçut
ce personnage à la porte de derrière, et l'introduisit dans la
salle, tandis qu'il s'enveloppait lui-même d'une foule de pardessus
et de capes, et qu'il liait et nouait tellement sa figure avec des
châles et des foulards, que sa respiration était un mystère.
    « Vous n'emmènerez pas un homme dehors à
près de minuit par un temps pareil, sans lui mettre un peu de cœur
au ventre, n'est-ce pas, maître ? dit Hugh.
    – Si fait, monsieur, répliqua John ;
je lui mettrai du cœur au ventre (comme vous appelez ça), lorsqu'il
m'aura ramené sain et sauf à la maison, et qu'il y aura moins de
danger pour la solidité de ses jambes, à lui verser à boire. Ainsi,
levez la lumière, s'il vous plaît, et allez un pas ou deux en
avant, pour me montrer le chemin. »
    Hugh obéit d'assez mauvaise grâce, et en
jetant sur les bouteilles un regard d'impatient désir. Le vieux
John, après avoir strictement enjoint à sa cuisinière de tenir la
porte fermée à clef en son absence, et de n'ouvrir qu'à lui sous
peine de renvoi, suivit Hugh, dehors dans le tumulte de l'air et
l'obscurité du ciel.
    Le chemin était si détrempé et si affreux, la
nuit était si noire, que, si M. Willet eût été son propre
pilote, il se fût jeté dans un profond abreuvoir à quelques
centaines de pas de sa maison, et aurait certainement terminé sa
carrière dans cette ignoble sphère d'activité. Mais Hugh, qui avait
la vue perçante qu'un faucon, et qui, en outre de ce don naturel,
était capable de trouver son chemin, les yeux bandés, dans
n'importe quelle direction, à une distance de douze milles, traîna
le vieux John à la remorque, se montrant tout à fait sourd à ses
remontrances, et se dirigea d'après ses idées personnelles, sans
consulter le moins du monde, sans écouter seulement celles de son
maître. Tous deux tinrent ainsi tête au vent le mieux
possible ; Hugh écrasant sous ses pieds lourds l'herbe
trempée, et marchant comme à l'ordinaire d'un air sauvage et
fanfaron ; John Willet le suivant à une longueur de bras,
choisissant où poser ses pieds, et regardant autour de lui s'il n'y
avait pas des fossés ou des fondrières, ou s'il ne s'y trouvait pas
des revenants égarés qui cherchaient leur chemin, témoignant enfin
autant d'effroi et d'inquiétude que sa figure immuable pouvait en
exprimer.
    Ils finirent par être sur la grande avenue
sablée devant la Garenne. Le bâtiment était profondément
sombre ; il n'y avait personne qui remuât près de là
qu'eux-mêmes. Toutefois, de la chambre solitaire d'une tourelle
s'échappait un rayon de lumière. Ce fut vers ce point lumineux, le
seul qui égayât cette scène froide, triste et silencieuse, que
M. Willet ordonna à son pilote de le conduire.
    « La

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