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Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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m'attendent. En avant !… Qu'est-ce que vous
avez ?
    – Quelque chose que j'avais tout à fait
oublié, dit Hugh, qui venait de tressaillir en entendant une
horloge voisine. J'ai quelqu'un à voir cette nuit… Il faut que je
retourne tout de suite sur mes pas. Tandis que nous étions là à
boire et à chanter, ça m'était sorti de la tête. C'est bien heureux
que je me le sois rappelé. »
    M. Tappertit le regarda comme s'il eût
été sur le point d'exprimer quelques reproches majestueux au sujet
de cet acte de désertion ; mais la précipitation de Hugh
montrant clairement que l'affaire était pressante, il lui fit grâce
de ses observations, et lui accorda la permission de partir
sur-le-champ, faveur précieuse que l'autre reconnut par un grand
éclat de rire.
    « Bonne nuit, capitaine ! cria-t-il.
Je suis à vous à la vie à la mort, souvenez-vous-en.
    – Adieu ! dit M. Tappertit en
agitant sa main. Hardiesse et vigilance !
    – Pas de papisme, capitaine ! rugit
Hugh.
    – Plutôt voir l'Angleterre dans le
sang ! » cria son terrible chef.
    Sur quoi Hugh applaudit, toujours en riant aux
éclats, et se mit à courir comme un lévrier.
    « Cet homme fera honneur à mon corps, dit
Simon en tournant sur son talon d'un air pensif. Et voyons un peu.
Dans un changement de société, qui est inévitable, si nous nous
soulevons et que nous remportions la victoire, quand la fille du
serrurier sera à moi, il faudra me débarrasser de Miggs d'une
manière quelconque, ou un soir, pendant mon absence, elle
empoisonnera la bouilloire à thé. Il pourrait épouser Miggs dans un
moment d'ivresse. Oui, c'est ça. Je vais en prendre
note. »

Chapitre 40
     
    Songeant fort peu au plan d'heureux
établissement dont venait d'accoucher pour lui la féconde cervelle
de son prévoyant capitaine, Hugh ne s'arrêta pas avant que les
géants de Saint-Dunstan eussent frappé l'heure au-dessus de sa
tête. Alors il fit jouer avec une grande vigueur la poignée d'une
pompe qui se trouvait près de là ; et, fourrant sa tête sous
le robinet, il se mit à prendre une bonne douche, laissant l'eau
tomber en cascade de chacun de ses cheveux vierges du peigne ;
et quand il fut trempé jusqu'à la ceinture, considérablement
rafraîchi d'esprit et de corps par cette ablution, et presque
dégrisé pour le moment, il se sécha du mieux qu'il put ; puis
il franchit la chaussée, et fit manœuvrer le marteau de la porte de
Middle-Temple.
    Le portier de nuit regarda d'un œil revêche à
travers un petit guichet du portail et cria : « Qui
vive ? » Salut auquel Hugh répondit :
« Ami ! » en lui disant de se dépêcher de lui
ouvrir.
    « Nous ne vendons pas de bière ici, cria
l'homme ; qu'est-ce que vous voulez ?
    – Entrer, répliqua Hugh, et il donna un
grand coup de pied dans la porte.
    – Pour aller où ?
    – À Paper-Buildings.
    – Chez qui ?
    – Sir John Chester. » Et il accentua
chacune de ses réponses d'un nouveau coup de pied.
    Après avoir un peu grogné, le portier lui
ouvrit la porte, et Hugh passa, mais non sans subir une inspection
sérieuse.
    « Qui ? vous ? rendre visite à
sir John, à cette heure de nuit ! dit l'homme.
    – Oui ! dit Hugh. Moi ! eh bien
quoi ?
    – Mais il faut que je vous accompagne et
que je vois si vous y allez, car je ne le crois pas.
    – Venez donc alors. »
    L'examinant d'un regard soupçonneux, l'homme,
avec une clef et une lanterne, marcha à son côté et le suivit
jusqu'à la porte de sir John Chester. Le coup de marteau qu'y donna
Hugh retentit au travers du sombre escalier comme l'appel d'un
fantôme, et fit trembler le pâle lumignon dans la lampe
assoupie.
    « Croyez-vous maintenant qu'il désire me
voir ? » dit Hugh.
    Avant que l'homme eût eu le temps de répondre,
on entendit un pas à l'intérieur, une lumière apparut, et sir John,
en robe de chambre et en pantoufles, ouvrit la porte.
    « Je vous demande pardon, sir John, dit
le portier en ôtant son chapeau. Voici un jeune homme qui prétend
avoir à vous parler. Ce n'est guère l'heure des visites. J'ai cru
prudent de l'accompagner.
    – Ah ! ah ! cria sir John en
relevant les sourcils. C'est vous, messager ? Entrez. C'est
bien, mon ami. Je loue grandement votre prudence. Merci. Dieu vous
bénisse ! Bonne nuit. »
    De se voir loué, remercié, honoré d'un :
« Dieu vous bénisse ! » et congédié avec les
mots : « Bonne nuit ! » par un gentleman qui
avait

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