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Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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encore qu'elle
ne soit nullement intentionnelle. Ainsi, veuillez (et ici il tourna
ses yeux vers lui) faire plus d'attention à ce que vous dites. Vous
y penserez, n'est-ce pas ?
    – Je n'ai pas eu l'intention de vous
offenser, dit Hugh. Je ne sais que dire. Vous me tenez de si
court !
    – On vous tiendra de beaucoup plus court,
mon bon ami, d'infiniment plus court, un de ces jours ; vous
pouvez y compter, répliqua son patron avec calme. À propos, au lieu
de m'étonner que vous ayez été si long à venir, je devrais plutôt
m'étonner que vous soyez venu. Qu'est-ce que vous me
voulez ?
    – Vous savez, maître, dit Hugh, que je ne
pouvais pas lire l'affiche que j'avais trouvée, et que, supposant
que c'était quelque chose d'extraordinaire à la façon dont c'était
enveloppé, je l'apportai ici.
    – Et ne pouviez-vous demander à tout
autre que moi de vous la lire, ours mal léché ? dit sir
John.
    – Je n'avais personne à qui confier un
secret, maître. Depuis que Barnabé Rudge a disparu pour tout de
bon, et il y a cinq ans de cela, je n'ai causé qu'avec vous
seul.
    – Vous m'avez fait un grand honneur,
certainement.
    – Mes allées et venues, maître, pendant
tout ce temps, lorsqu'il y avait quelque chose à vous dire, se sont
répétées, parce que je savais que vous seriez en colère contre moi
si je restais à l'écart, dit Hugh, lâchant ses paroles à
l'étourdie, après un silence plein d'embarras, et parce que je
désirais faire mon possible pour vous plaire, afin de ne pas vous
avoir contre moi. Voilà ! c'est la vraie raison pour laquelle
je suis venu cette nuit. Vous le savez bien, maître ; j'en
suis sûr.
    – Vous êtes un finaud, répliqua sir John
en fixant sur lui ses yeux, et vous avez deux faces sous votre
capuchon, tout aussi bien que les plus rusés. Ne m'avez-vous pas
donné, ce soir, dans cette chambre, un tout autre motif ? ne
m'avez-vous pas dit que vous en vouliez à quelqu'un qui vous a
témoigné du mépris dernièrement, et qui, en toute circonstance,
vous a malmené ; qui vous a traité plutôt comme un chien que
comme un homme, son semblable ?
    – Bien sûr, je vous ai donné ce
motif ! cria Hugh en s'emportant, ainsi que l'autre l'avait
prévu ; je vous l'ai dit, et je vous le répète, je ferai
n'importe quoi pour tirer vengeance de lui ; n'importe quoi.
Et quand vous m'avez dit que lui et les catholiques souffriraient
de la part de ceux qui se sont réunis sous cette affiche, je vous
ai déclaré que je voulais être l'un d'eux, leur chef fût-il le
diable en personne. Eh bien ! je suis l'un d'eux, à présent.
Voyez si je suis homme de parole, et si on peut compter sur moi. Il
est possible que je n'aie pas beaucoup de tête, maître, mais j'ai
assez de tête pour me souvenir de ceux qui ont des torts avec moi.
Vous verrez, il verra, et cent autres verront si j'en rabattrai
rien quand le moment sera venu. Ce n'est rien de m'entendre, il
faut me voir mordre. J'en connais d'aucuns pour qui il vaudrait
mieux avoir un lion sauvage au milieu d'eux que moi, quand je serai
déchaîné. Oh oui ! cela vaudrait mieux pour eux. »
    Le chevalier le regarda avec un sourire
beaucoup plus significatif qu'à l'ordinaire ; et, lui montrant
la vieille armoire, il le suivit des yeux, tandis que Hugh
remplissait un verre et le vidait d'un trait. M. Chester,
derrière le dos de son hôte, sourit d'une façon encore plus
significative.
    « Vous êtes d'une humeur tapageuse, mon
ami, dit-il lorsque Hugh se fut retourné de son côté.
    – Moi ? non, maître ! cria
Hugh. Je ne dis pas la moitié de ce que je pense. Je ne sais pas
m'exprimer. Je n'ai pas ce don. Il y en a assez qui parlent parmi
nous ; moi, je serai un de ceux qui agissent.
    – Ah ! vous avez donc rejoint ces
gaillards-là ? dit sir John de l'air de la plus profonde
indifférence.
    – Oui ; je suis allé à la maison que
vous m'aviez désignée, et je me suis fait inscrire comme recrue. Il
y avait là un autre homme nommé Dennis.
    – Dennis, ah ! oui, cria sir John en
riant. Oui, oui, encore un joli garçon, je crois.
    – Un fameux luron, maître, un camarade
selon mon cœur, et joliment chaud sur l'affaire en question ;
chaud comme braise.
    – Je l'ai entendu dire, répliqua sir John
négligemment. Vous n'avez pas eu l'occasion d'apprendre quel est
son métier, n'est-ce pas ?
    – Il n'a pas voulu nous le dire, cria
Hugh. Il en fait mystère.
    – Ah ! ah ! dit sir John

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