Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
Vom Netzwerk:
savoir, il ment ; il ment, et il me fait
une grave injure, rien que de le croire.
    – Haredale, répliqua l'autre en se
balançant d'un air convaincu, et le confirmant par des signes de
tête dirigés vers le foyer, c'est extrêmement noble et viril, c'est
réellement très généreux de votre part de me parler comme vous
faites, franchement et à cœur ouvert. Ce sont exactement là mes
sentiments, oui, ma parole ; mais vous les exprimez avec
beaucoup plus de force et de puissance que je ne saurais le faire.
Vous connaissez ma nature indolente, et vous me pardonnerez, j'en
suis sûr.
    – Quelque décidé que je sois à défendre à
ma nièce toute correspondance avec votre fils et à rompre leurs
relations ici, cela dût-il causer la mort d'Emma, dit
M. Haredale, qui s'était promené en long et en large, je
voudrais y mettre de la bonté et de la tendresse autant que
possible. Je suis chargé d'un dépôt que ma nature n'est pas propre
à comprendre, et, par cette raison, la simple nouvelle qu'il y a
entre eux de l'amour tombe sur moi ce soir presque pour la première
fois.
    – Je suis plus enchanté que je ne
pourrais vous le dire, répliqua M. Chester du ton le plus
doux, de trouver mes impressions personnelles ainsi confirmées.
Vous voyez ce que notre entrevue a d'avantageux. Nous nous
comprenons l'un l'autre, nous sommes tout à fait d'accord, nous
avons une explication complète, et nous savons quelle marche
suivre. Eh mais, pourquoi ne goûtez-vous pas au vin de votre
locataire ? Il est réellement très bon.
    – Qui donc, je vous prie, dit
M. Haredale, a aidé Emma ou votre fils ? Quels sont leurs
intermédiaires, leurs agents ? savez-vous ?
    – Toutes les bonnes gens par ici, le
voisinage en général, je pense, répliqua l'autre avec son plus
affable sourire. Le messager que je vous ai envoyé aujourd'hui se
distingue parmi tous les autres.
    – L'idiot ? Barnabé ?
    – Cela vous étonne ? J'en suis bien
aise, car j'étais un peu étonné de cela moi-même. Oui, j'ai arraché
cela de sa mère, une sorte de femme très convenable ; c'est
d'elle, en vérité, que j'ai principalement appris combien la chose
était devenue sérieuse. J'ai résolu de me rendre à cheval ici,
aujourd'hui, et d'avoir avec vous une conférence sur ce terrain
neutre. Vous avez plus d'embonpoint qu'autrefois, Haredale, mais
vous avez bien bonne mine.
    – Notre affaire, je le présume, tire à sa
fin, dit M. Haredale avec un air d'impatience qu'il ne se
donnait pas la peine de cacher. Comptez sur moi, monsieur Chester,
ma nièce changera dès à présent. J'en appellerai, ajouta-t-il d'un
ton plus bas, à son cœur de femme, à sa dignité, à son orgueil, à
son devoir.
    – C'est ce que je ferai auprès de Ned,
dit M. Chester en réintégrant à leur place, sur la grille du
foyer, avec le bout de sa botte, quelques débris errants du fagot.
S'il y a quelque chose de réel dans le monde, ce sont ces
sentiments si beaux, ces obligations naturelles qui doivent
subsister entre un père et un fils. Je lui poserai la question sur
le double terrain du sentiment moral et religieux. Je lui
représenterai que nous ne pouvons pas absolument consentir à
cela ; que j'ai toujours visé de loin à un bon mariage pour
lui, moyennant une provision décente pour moi dans l'automne de la
vie ; qu'il y a un grand nombre d'aboyeurs à payer, dont les
réclamations sont parfaitement fondées en droit et en justice, et
qui doivent être satisfaits sur la dot de sa femme ; bref, que
les sentiments les plus élevés, les plus honorables de notre
nature, toutes les considérations de devoir et d'amour filial, et
toutes les autres choses de ce genre, exigent impérieusement qu'il
prenne la fuite avec une héritière.
    – Et qu'il lui brise le cœur le plus vite
possible ? dit M. Haredale en mettant son gant.
    – Ned fera en cela exactement comme il
lui plaira, répliqua l'autre en buvant son vin à petits
traits ; c'est entièrement son affaire. Je ne voudrais pas
pour tout au monde me mêler des affaires de mon fils, Haredale, au
delà d'un certain point. La parenté entre père et fils, vous savez,
est positivement une sorte de lien sacré… Ne me laisserez-vous pas
vous persuader de prendre un verre de vin ?… Allons !
comme il vous plaira, comme il vous plaira, ajouta-t-il en se
servant lui-même derechef.
    – Chester, dit M. Haredale, après un
court silence durant lequel il porta de temps en temps sur

Weitere Kostenlose Bücher