Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
Vom Netzwerk:
lorsqu'il
entendit derrière lui le piétinement d'un cheval. Ayant tourné la
tête, il aperçut un gentleman bien monté, avançant à un bon petit
galop. Le gentleman, en passant, contint un peu sa monture, et
l'appela par son nom, comme l'héritier du Maypole. Joe donna de
l’éperon à la jument grise, et fut tout de suite côte à côte de ce
cavalier.
    « Je pensais bien que c’était vous,
monsieur dit-il en mettant la main à son chapeau. Une belle soirée,
monsieur Je suis heureux de voir que vous n’êtes plus
claquemuré. »
    Le cavalier sourit, et en le remerciant d'un
signe de tête : « Comment avez-vous employé la journée,
Joe ? gaiement, n'est-ce pas ? Est-elle toujours aussi
gentille ? Il n'y a pas de quoi rougir, mon garçon.
    – Ce n'est pas ce qui me donne ce peu de
couleur, monsieur Édouard, dit Joe, c'est plutôt de penser que
j'aie été assez fou pour avoir jamais eu la moindre espérance à
propos d’elle. Elle est aussi loin de moi que le firmament.
    « Allons Joe, vous n’en êtes pas si loin
que ça j’espère, dit Édouard avec bonne humeur … hein ?
    – Ah ! soupira Joe. C'est bon à
dire, monsieur. Il n’est pas difficile de plaisanter quand on n'a
pas de chagrin. Mais voyez-vous, c'est sans remède. Iriez-vous par
hasard à notre maison ?
    – Oui, comme je n’ai pas encore repris
toutes mes forces, je coucherai chez vous ce soir, et je
retournerai au logis demain matin à la fraîche.
    – Si vous n'êtes pas trop pressé, dit Joe
après un court silence, et si vous pouvez endurer le pas de cette
pauvre rosse, je serai heureux de vous accompagner jusqu’à la
Garenne, monsieur, et de tenir votre cheval quand vous descendrez.
Cela vous épargnera la fatigue d'aller à pied au Maypole, et de
revenir à pied. Je peux très bien vous donner le temps nécessaire,
monsieur, car je suis en avance.
    – Et moi de même, répliqua Édouard,
quoique à mon insu je galopasse tout à l’heure un peu vite,
m’accommodant, je suppose, au train de mes pensées qui couraient la
poste. J'irai volontiers avec vous, Joe, au pas de votre jument, et
nous nous ferons aussi bonne compagnie que possible. Allons, du
courage ! pensez à la fille du serrurier avec un cœur résolu,
et vous parviendrez à la conquérir. »
    Joe secoua la tête, mais il y avait, dans le
ton de ces paroles pleines de chaleur et d’espoir, quelque chose de
si encourageant, que son ardeur se ranima sous leur
influence ; et la jument grise elle-même en parut toute
frétillante. Elle interrompit son amble modeste, et, prenant un
trot assez doux, elle rivalisa d'allure avec le cheval d’Édouard
Chester ; et encore on eût dit qu'elle se flattait en
elle-même que le coursier faisait de son mieux pour la suivre.
    C'était une belle soirée ; il faisait un
temps sec, et la lumière d'une jeune lune, que, précisément, on
voyait alors se lever, répandait à la ronde cette paix et cette
tranquillité qui donne au soir son charme le plus délicieux. Les
ombres allongées des arbres, estompées comme si elles se
reflétaient dans une eau immobile, jetaient leur tapis sur le
chemin que suivaient nos voyageurs, et la légère brise soufflait
avec plus de douceur encore qu'auparavant, comme pour éventer
seulement la nature dans son sommeil. Peu à peu ils cessèrent de
parler, et chevauchèrent côte à côte dans un agréable silence.
    « Le Maypole, ce soir, est éclairé d'une
manière brillante, dit Édouard lorsqu'ils passèrent le long de la
ruelle d'où l'auberge était visible, parce que les arbres qui les
en séparaient étaient dépouillés de feuilles.
    – Brillante en effet, monsieur, répondit
Joe en se haussant sur les étriers pour mieux voir. Des lumières
dans le grand salon et un feu qui s'allume dans la meilleure
chambre à coucher ? Eh mais ! ça m'étonne ; quel
hôte pouvons-nous donc avoir ?
    – Quelque cavalier attardé sur la route
de Londres, et qui n'aura pas été tenté de s'y rendre de nuit, je
suppose, au récit de la merveilleuse histoire de mon ami le voleur
de grand chemin, dit Édouard
    – Ce doit être un cavalier de qualité,
pour qu'on l'installe de cette manière-là. Votre propre lit,
monsieur !
    – Il n'importe, Joe. Je m'arrangerai de
toute autre chambre. Mais, allons, voici neuf heures qui sonnent.
Doublons le pas. »
    Ils partirent à un petit galop aussi vif que
put le soutenir la monture de Joe, et s'arrêtèrent promptement dans
le

Weitere Kostenlose Bücher